Ross Brawn : Trucs et astuces...

Ferrari, McLaren, BMW, de même que Renault, Red Bull ou encore Toyota, toutes ont été ces dernières semaines au moins une fois considérées comme favoris pour cette nouvelle saison. La raison provient de l’incertitude générale ayant découlé des réformes radicales entreprises par la FIA.

C’est pourtant sur une autre équipe, dont la participation a été longtemps incertaine, que personne n’aurait misé : Brawn GP. En effet, avec la fin des essais de Jerez et Barcelone, il se trouve que le bolide miracle du super cerveau Ross Brawn a fait pâlir la concurrence dans toutes les règles de l’art.

Sur les interrogations de certains si « cela est vraiment possible », le commentateur Christian Danner de la chaîne de télévision allemande RTL répond « oui, ça l’est ».

La voiture semble avoir été développée très tôt explique-t-il : « Une aérodynamique tout à fait spéciale a été décidée, une aérodynamique que la concurrence n’a pas ».

Et c’est justement sur ce point que la concurrence s’arrache les cheveux. Brawn est un maître dans l’art pour trouver des astuces à des règlements pourtant bien verrouillés. Par exemple, selon la réglementation, le diffuseur, qui aspire l’air à l’arrière et « colle » les voitures au sol, ne doit pas faire plus de 175 mm. Ceci est de toute façon contrôlé lorsque la direction de course inspecte les bolides de dessous. Ainsi, aucun élément ne doit dépasser ces fameux 175 mm.

Mais la magie Brawn, c’est d’avoir laissé installer un autre diffuseur dans le premier. De cette manière, lorsque l’on regarde la voiture par-dessous, tout est conforme, l’autre partie du diffuseur, elle plus longue, étant habilement cachée.

En raison de cette pirouette rusée, Ferrari se positionne contre Brawn GP, tout comme d’ailleurs Williams et Toyota. « Nous avons, avec notre voiture, appliqué le nouveau règlement. D’autres ont choisit une autre manière de faire. C’est à la FIA de dissiper les doutes sur cette autre manière de faire, et ce le plus vite possible », a lancé Stefano Domenicali.

Mais comme d’habitude, la FIA se défile et préfère s’en remettre aux commissaires de course, qui auront pour charge de statuer dans cette affaire. Les équipes auront ce week-end, au Grand Prix d’Australie, l’opportunité de protester.

Alors les commissaires de course devraient décider si le diffuseur est, oui ou non, conforme aux règles en vigueur. Leur jugement serait ainsi valable pour toute la saison, si bien sûr il n’y a pas de recours en appel.

Entre temps, les ingénieurs de la concurrence ont déjà commencé à plancher. En effet, les programmes de développement pour copier le diffuseur sont lancés. « Il est relativement facile de copier cette solution. Ce qui m’étonne, c’est le fait que pas plus d’équipes ne l’aient déjà fait jusqu’à présent », a déclaré Sam Michael, directeur technique de l’équipe Williams.