Entretien avec Jenson Button après le GP du Japon

C'était un autre week-end difficile pour Jenson Button au Japon, mais le Britannique a toujours réussi à garder une avance confortable au championnat des pilotes. Ces rivaux directs qui sont Rubens Barrichello et Sébastien Vettel savent qu'ils devront gagner à Sao Paulo et espérer que Jenson Button ne termine pas dans les points. Ce qui pourrait maintenir le suspens jusqu'au dernier grand prix à Abu Dhabi. Mais le pilote Brawn est conscient que ce sont ses dauphins qui ont besoin d'attaquer pour conserver leurs espoirs de titre. Le pilote anglais se dirige vers le Brésil pour l'avant dernière manche de la saison. En ayant pour but de faire une course sans erreurs à Interlagos et d'aider l'équipe de Ross Brawn à être sacrée championne du monde des constructeurs dès le Brésil.

Vous avez récupéré un point ici, vous devez être content ?
«Ce fut difficile lors des qualifications, mon tour n'était pas trop mauvais. Mais la voiture a été transformée de Q2 à Q3, pour certaines raisons. J'avais été très bon en Q2. Maintenant nous devons regarder les ailerons avants et nous allons regarder les données et voir ce que nous pouvons faire, parce que quelque chose ne fonctionne pas correctement. Puis j'ai eu une sanction concernant le tour sous drapeau jaune, la même chose pour Rubens. Mais la différence était que Rubens a remonté que d'une place et moi j'ai dû en remonter trois pour avoir ce point.
Alors que ce fut très difficile pour moi qui partait 10ème sur la grille avec en plus une voiture équipée du KERS à côté de moi. Heikki m'a passé dans le premier virage et je me suis retrouvé en 11ème place dès le début. Ensuite, je me suis battu pour passer Kubica et puis quand j'ai eu vraiment la piste claire, j'ai poussé raisonnablement. J'ai fait quelques tours très bon, ce qui m'a amené derrière Rosberg. J'ai ravitaillé, et quand je suis ressorti j'avais reprit 15 à 20 secondes à Rubens après 15 tours. Donc, mon rythme était très bon. Puis, après la voiture de sécurité, Rosberg surgit trois voitures devant moi. C'était très étonnant.»

Vous luttez pour votre premier titre de champion du monde, à travers la seconde moitié de la saison, vous sentez-vous quelqu'un de chanceux, cCompte tenu que vous ramassez encore des points a chaque courses ?
«Oui, mais c'est parce que nous faisons le meilleur travail possible dans une situation difficile. J'ai obtenu une pénalité de cinq places hier tout comme Rubens. J'ai passé trois voitures, Rubens en a passé une. Si tu regardes de cette façon tu dirais que non. Nous nous sommes nous-mêmes mis dans cette situation difficile et nous en sommes sortis ensemble en course. Espérons qu'au Brésil, nous n'aurons pas à partir d'un fond de grille. Si nous pouvions partir en première ligne et terminer sur le podium, ça serait mieux.»

Vous êtes à un demi-point du championnat des constructeurs maintenant. Comment vous le ressentez ?
«Je pense que nous l'obtiendrons au Brésil, puis tout le monde devrait être très, très fiers de lui-même dans cette équipe. Ils ont vécu beaucoup de choses. Cela a été le grand huit durant toute la saison, mais aussi l'hiver dernier, alors si cela arrive, félicitations à tous. Cela va être un moment très émouvant pour eux, si cela se passe ici. Et tellement de joie à Ross Brawn, il a accompli beaucoup de choses dans sa carrière en Formule1, mais cela est très différent d'être propriétaire d'une équipe. C'est fou, après un hiver difficile, on ne pensait même pas que nous serions sur la grille en Australie et on est reparti avec une victoire et ensuite on a enchaîné les bons résultats tout au long de cette saison. Maintenant gagner le titre constructeurs va être très spécial comme sensations. Mais nous allons attendre et voir».

Les commissaires ont décidé de ne pas prendre des mesures contre Nico Rosberg. Quelle est votre réaction à cela ?
«C'est leur décision, c'est tout. Je ne connais pas toutes les données, alors que la FIA et les commissaires les connaissent. Ils ont obtenu tous les renseignements, donc quelle que soit leur décision, c'est eux qui ont le dernier mot.»

Êtes-vous déçu ?
«Eh bien, quand vous pensez que quelqu'un a fait quelque chose de mal et qu'il ne soit pas pénalisé, vous êtes toujours déçu. Mais ça ne va pas changer quoi que ce soit. »

Au pire des scénario, vous allez à la dernière course de la saison avec Rubens qui doit vous battre de cinq points. C'est une position assez confortable pour être champion, n'est-ce pas ?
«Je n'ai pas pensé comme ça, vraiment pas, mais c'est vrai. Quoi qu'il arrive au Brésil, si je suis dehors et que Rubens gagne, j'aurai encore une avance de quatre points. J'ai perdu un point aujourd'hui, ce qui est frustrant parce que mon rythme était très bon par rapport à Rubens. Mais perdre ainsi un point n'est pas si mal. Donc, ce n'est pas une mauvaise position. Je vais au Brésil en étant positif et j'ai hâte de relever le défi, car ça va en être un. Sébastien est rapide et la Red Bull semble très rapide. Elle a toujours été bien dans les virages à haute vitesse et ils ont montré qu'elle était rapide dans les virages à faible vitesse comme celui de Singapour. C'est pour ça qu'ils seront difficiles à battre. Et Rubens est à domicile et a toujours été rapide sur cette piste, le grand prix du Brésil va être un week end difficile. »

Après ce qu'il s'est passé il y a deux ans avec Lewis et Kimi, pensez-vous que la foudre peut frapper deux fois ?
«Eh bien, tout est une question d'erreurs. Eux, ils avaient une voiture très rapide et pour diverses raisons, ils n'ont pas terminé les courses, et n'ont pas pu ramasser de points. Pour nous, l'équipe souhaitent évidemment le meilleur résultat possible, qui est de gagner des courses et d'obtenir le titre constructeur dès que nous le pouvons. Pour le titre pilote la chose la plus importante et de ne fait pas faire d'erreurs. »

Est-ce que l'accident d'Adrian Sutil et Heikki Kovalainen vous donne un peu de répit ?
«Eh bien, c'est ce qui se passait presque à chaque tour, vraiment. Sutil était très rapide et allait doubler Kovalainen et vous pouvez voir ce qui s'est passé »

Vous avez eu deux voitures comme bouchon devant vous dès le début ?
«Oui, c'était tellement frustrant. Où que je sois sur la grille, j'ai toujours une voiture avec le KERS derrière moi. Heikki m'a passé au début et puis ça été très difficile à partir de là parce que mon rythme n'était pas si bon et je ne savais pas qu'elle était mon vrai rythme jusqu'à passer Sutil et Kova. Après le rythme a été plutôt bon, j'ai pu creuser un écart avec les voitures derrière moi en trois ou quatre tours et ils s'arrêtaient sept tours plus tard que moi. J'ai donc dû faire des temps au tour et j'ai réussi, tout comme les deux dernières courses. Je l'ai fait sur le second arrêt également mais de toute évidence c'est la voiture de sécurité qui est la raison pour laquelle je n'ai pas terminé septième. »

Kimi Raikkonen s'est envolé avec les pneus tendres, vous aviez pensé à cela ?
«Non, pas du tout. Nous avions eu aucune information ce week-end sur les meilleurs types de pneus. A cause de la pluie nous n'avions pas pu récolter assez d'informations. Mon rythme par rapport aux voitures autour de moi était bon sur le premier relais, donc l'option dure était la plus sûre pour nous. Notre rythme était loin d'être celui des Red Bull, qui ont été incroyablement rapide, plus d'une demi-seconde au tour. Par rapport aux personnes autour de nous, notre rythme de course était bon, donc nous avons décidé de rester en dure. »