Faites partie de l'équipe

Nous privilégions la qualité et l'expérience de lecture. Bénéficiez de nos contenus premiums et d'une expérience plus rapide et sans publicités.

Voir les avantagesDécouvrir les abonnements
Sans engagement
A partir de 4€ / mois

"La règle doit changer"c'est le mot d'ordre du moment

F1.

Logo Mi mini
Rédigé par Par
© Consignes de course, il ne faut pas tomber dans le panneau /

Après ce weekend de course qui, au delà du résultat, écrit une nouvelle page dans le livre noir de la F1, de nombreuses personnes qui gravitent au sein du F1 Circus prennent la parole pour réclamer du changement.
En première ligne, on retrouve le fantasque ancien propriétaire d'écurie, Eddie Jordan. Aujourd'hui en qualité de consultant F1 pour la BBC, il reconnait que la règle, interdisant aux équipes de donner des ordres de course qui modifieraient le résultat final, doit être abandonnée. Jordan déclare ainsi : «C'est un non sens... Cela doit être abrogé.»

Suite au Grand Prix d'Allemagne, Ferrari a écopé d'une amende de 100.000 $ pour avoir transmis un ordre codé à Felipe Massa, afin de laisser Fernando Alonso le dépasser. Ce dernier pu alors remporter la course.

La règle qui fait débat aujourd'hui a été introduite en 2002 après que Rubens Barrichello ait offert la victoire à Michael Schumacher sur le tracé autrichien du A1 Ring. Jean Todt, directeur de Ferrari avait clairement ordonné au pilote brésilien de laissé la victoire au Baron Rouge, sans même utiliser de langage codé.


L'attitude de Ferrari à Hockenheim est très critiquée. Certains responsables d'écuries, comme Christian Horner chez Red Bull, s'élèvent contre ce fait de course, stigmatisant la forme mais aussi le fond de cet ordre transmis à Massa : «C'est la consigne d'équipe la plus évidente que j'ai jamais vu, surtout quand on entend une équipe faire des excuses à son pilote... C'est une grande honte pour la Formule 1, la course a été manipulée pour offrir la victoire à un pilote au détriment d'un autre... Les seuls perdants aujourd'hui sont les fans de Formule 1.»

De son coté Martin Whitmarsh, le patron de McLaren, envisage d'organiser des entretiens privés avec Ferrari pour donner son point de vue sur l'incident. Se refusant de commenter ouvertement les actions de l'équipe adverse, il a tout de même déclaré que pour McLaren, Hamilton et Button resterait libres en course, libres de s'affronter sur la piste. Wihitmarsh se fendra tout de même d'un commentaire so british : «Les Ferrari étaient rapides et nous, nous avons fait ce que nous pouvions. Ils ont fait la course comme ils ont fait la course. Ce n'était pas une nouvelle approche pour Ferrari, n'est-ce pas?.»

Button a ajouté qu'il s'inquiétait de voir Ferrari utiliser si tôt dans la saison ce genre de méthode : «Personnellement, je pense que les consignes de course ne sont pas bonnes en F1, comme dans toutes les catégories du sport automobile, bien que parfois elles soient inévitables... Nous voulons tous gagner, et je sais que chaque équipe veut tout gagner, que ce soit le championnat constructeur et le championnat pilote. Mais les écuries doivent donner à leurs deux pilotes la possibilité de le faire. Ce fut trop tôt dans la saison. On peut se demander quand est-ce que cela commencera dans le futur»

Pour Mike Gascoyne, le directeur technique de Lotus Racing, Ferrari aurait dû faire plus d'efforts pour dissimuler les instructions transmises à Massa : «Au bout du compte, si vous allez le faire alors il faut le faire avec beaucoup plus d'intelligence que cela. Naturellement, c'est un sport d'équipe et vous devez obtenir le meilleur résultat pour l'équipe, en particulier lorsque vous êtes à l'avant de la course, en lutte pour un championnat. Mais il est clair que les fans se sentent floués car quand vous agissez de la sorte c'est tout simplement ridicule.»

De son coté le septuple champion du monde, Michael Schumacher, qui fut lui aussi au cœur d'un scandale similaire en 2002, a exprimé son soutien à son ancienne équipe.

Sur un plan disciplinaire, en plus de l'amende infligée, qui correspond au montant maximum que les commissaires peuvent décider, la Scuderia va être convoquée par la FIA. Une réunion est prévue avant la fin de la semaine. La FIA est l'autorité suprême qui à le pouvoir d'imposer des sanctions supplémentaires, comme une déduction de points ou une interdiction de course .

En réponse aux critiques, Ferrari a insisté sur le fait que cet incident survenu à Hockenheim était "une décision des pilotes". Cependant l'écurie italienne n'a pas souhaité faire appel de l'amende infligée.

Eddie Jordan, qui a reconnu avoir régulièrement donné des ordres de course au sein de son équipe Jordan Grand Prix, se dit furieux que Ferrari ait enfreint la règle de 2002 : Chaque équipe fait face aux consignes de course, mais aujourd'hui tout cela est un peu plus déguisé, camouflé... Cependant fondamentalement la réglementation doit être éclaircie. Cela doit être débattu au conseil mondial... «Chez Ferrari on a sans doute pensé qu'on était au-dessus des règles mais hier, ils ont découvert qu'ils ne l'étaient pas... Ferrari pense que la meilleure façon de gagner le championnat c'est d'avoir Alonso comme principal pilote. Ce qui a été fait c'est un non-sens et la manière dont ils ont géré cette situation a été épouvantable.»

Avec cette victoire Alonso se retrouve cinquième à 34 points du leader du championnat, Lewis Hamilton, qui compte 157 points. Le champion en titre, Jenson Button est deuxième avec 143 points, tandis que les deux pilotes Red Bull, Mark Webber et Sebastian Vettel, sont à égalite à la troisième place avec 136 points.

La question d'une révision de la règlementation est inéluctable. Plusieurs solutions sont envisageables :

1/ Etendre le champs d'application de la règle, avec analyse des conversations radios. Interdiction des ordres codés, et sanctions exemplaires immédiates : Retraits de points, Annulations des primes et bonus aux écuries, Suspensions...

2/ Autoriser les consignes d'équipes dans un cadre déterminé, notamment dans les 5 ou 10 derniers tours de course. Avec obligation de communiquer de façon claire et compréhensible.

3/ Accepter les consignes d'équipes sans restriction et limite. La seule obligation serait là encore de communiquer de façon claire et compréhensible. Cependant les dépassements entre équipiers sous consignes seraient pénalisés :
- soit en temps, secondes retirées au pilote avantagé.
- soit en diminution du régime moteur du pilote avantagé sur une période donnée ( 1 tour ou 2 avec un RPM réduit). Ce procédé serait géré par la direction de course, indépendamment des écuries.

Ce fait de course alimente la polémique, mais au delà du simple fait, la FIA est consciente que sa décision pourrait marquer l'avenir. En effet, soit Ferrari est sanctionnée lourdement, ce qui devrait calmer le paddock et faire réfléchir tout le monde sur les risques d'une telle pratique. Soit Ferrari s'en sort sans trop de dégâts, ce qui laisserait la porte ouverte à d'autres consignes d'équipes, laissant à chacun la possibilité de se référer à cette jurisprudence.

Les instances du sport automobile mais aussi les autorités compétentes de la F1 entretiennent des liens très solides avec Ferrari. La Scuderia ne serait-elle pas l'écurie qui perçoit la prime de "gratuity" la plus importante. Cette fameuse prime accordée aux écuries historiques de la F1 serait de 20 millions de dollars par saison pour l'équipe italienne. Il faut aussi rappeler que le grand patron de la FIA n'est autre que Jean Todt l'ancien directeur de la Scuderia.

A la fin de la semaine une décision devrait être annoncée. La seule chose qui doit être prise en compte c'est les spectateurs, les fans et toutes ces personnes qui aiment la F1. Si ce sport est le pinacle, il doit oublier personne.

Ci dessous, un petit historique des différentes affaires de consignes d'équipes en F1 :

- Jerez 1997 McLaren : David Coulthard laisse passé Mika Hakkinen qui gagne

- Australie 1998 McLaren : David Coulthard laisse passé Mika Hakkinen qui gagne

- Belgique 1998 Jordan : Ralf Schumacher est contraint de ne pas attaquer Damon Hill pour la tête de course

- Autriche 2002 Ferrari : Rubens Barrichello doit laisser la victoire à Michael Schumacher

- Monaco 2007 McLaren : Lewis Hamilton est contraint de ne pas attaquer Fernando Alonso pour la victoire

- Brésil 2007 Ferrari : Une gestion étrange du pit stop de Felipe Massa permet à Kimi Raikkonen de prendre la tête

- Allemagne 2008 McLaren : Une erreur de tactique voit Heikki Kovalainen dépassé par Hamilton afin qu'il puisse gagner la course

- Singapour 2008 Renault : Nelson Piquet percute le mur afin de faire sortir la voiture de sécurité ce qui offre la victoire à Alonso

- Chine 2008 Ferrari : Raikkonen récupère la deuxième place de Massa ce qui lui donne une meilleure position au championnat afin de se battre avec Hamilton.


Votre avis

Vous avez déjà un compte ? Me connecter

Merci de choisir un pseudo.
Votre email est obligatoire pour valider votre commentaire.
Commentaire en attente de publication. Un email vous a été envoyé.
Le formulaire n'est pas valide.

Abonnez-vous

Motors Inside, c'est :
- 20+ déplacements / saison à travers le monde (F1, WEC, Karting),
- Des journalistes et des photographes,
- Du contenu de qualité depuis 2007,
- Des reportages, insides et des interviews exclusives.

Voir les avantages

Abonnez-vous

Motors Inside, c'est :
- 20+ déplacements / saison à travers le monde (F1, WEC, Karting),
- Des journalistes et des photographes,
- Du contenu de qualité depuis 2007,
- Des reportages, insides et des interviews exclusives.

Voir les avantages
Sans engagement, à partir de 4€ / mois

Breaking news

Ne ratez plus aucune "breaking news" grâce à la nouvelle newsletter Motors Inside. Recevez dans la minute les infos importantes.

Un lien de vérification vous sera envoyé.
Merci de renseigner votre adresse e-mail.
Haut