Le paddock parle de la Vettel Attitude
F1.
Après ce Gand Prix de Belgique, nous avons la confirmation que le duel pour la victoire finale devrait opposer Hamilton à Webber. Sur le tracé de Spa, de nombreux pilotes ont sérieusement compromis leur chance pour le gain du championnat. Au delà des problèmes liés à la météo capricieuse du 'pot de chambre' belge (une fois), une personne cristallise l'attention du F1 Circus, Sebastian Vettel. En effet son attitude tout au long de la course et ses erreurs répétées, le classent dans la catégorie des jeunes talentueux en détresse.
Aurait-il atteint ses limites face à l'enjeu?
Aurait-il perdu pied dans une écurie qui lui est entièrement dédiée, face un équipier qui le domine?
Montrerait-il des signes d'agacement évident, alors que son image de jeune prodige 'cool' et sympa s'estompe un peu plus chaque jour?
Voilà tant de questions que l'on est en droit de se poser. La dernière victime en date de la Vettel attitude, Jenson Button, a une vision claire de la situation du jeune allemand : «Il fait trop d'erreurs cette année pour se battre pour le championnat du monde mais il est extrêmement rapide, nous ne pouvons pas lui ôter cette qualité.»
Ce weekend David Coulthard, le légendaire pilote écossais qui a tracé le sillon de la victoire au sein de l'écurie Red Bull, allait dans le même sens en disant : «Vettel est encore trop jeune pour remporter le championnat du monde pilote.»
Rappelons que le juvénile allemand a percuté Button, dans une manœuvre risquée, faisant fi des règles de pilotage. Après un double changement de trajectoire, il prenait l'extérieur sur le champion du monde en titre, perdait le contrôle de sa monoplace qui arrivait en sur-vitesse à l'entrée du virage, le coté gauche de la McLaren venait de se faire percuter par un taureau 'un peu fou'. Button voyait sa course réduite à néant tandis que Vettel pouvait repartir avec un museau détruit. Cette manœuvre illicite allait être très vite sanctionnée par les commissaires qui lui infligèrent un drive through de pénalité.
Comment ne pas se remémorer l'accrochage invraisemblable survenu en Turquie au mois de mai, quand le jeune allemand de 23 ans entrait en collision avec son coéquipier Mark Webber. Si Vettel rejeta la faute sur l'australien, nombreux sont ceux, qui déjà à l'époque, l'incriminaient ouvertement. En Hongrie, son erreur de positionnement sous voiture de sécurité le pénalisa d'un drive through. Là encore il perdait toute chance, alors que la victoire se dessinait.
Force est de constater que Vettel affiche une certaine domination, ses sept pôles en treize courses, en atteste. Seulement en terme de résultats, il n'a remporté que deux courses. Ce rendement assez faible laisse perplexe Button : «Obtenir sept pôles alors que nous avons couru seulement 13 courses, c'est extraordinaire, avoir laisser filer autant de victoires c'est également très surprenant.»
Devons nous parler de fébrilité? Les analyses de Button et Coulthard vont clairement dans ce sens.
Au soir ce de cette course belge, sa 15ème place le relègue à 31 points du leader du championnat Lewis Hamilton, là où son équipier, Webber, n'en compte que 3, et garde toutes ses chances pour s'adjuger le titre.
Martin Whitmarsh, le patron de McLaren est très critique, allant jusqu'à changer le surnom de Vettel 'Baby Schumi' en 'Crash Kid'. On peut juger, ici, de la rancœur coté anglais.
Même si Webber est loin devant au classement, Button est certain que Red Bull ne le favorisera pas : «Je ne pense pas qu'ils le feront. Je pense qu'ils aiment Vettel... Je ne pense pas qu'ils vont mettre tous leurs œufs dans le même panier.»
Pour Christian Horner, l'analyse de la situation est claire, tout comme son attachement pour Vettel : «Sur la base de la saison à ce jour on peut dire que Mark a l'air en grande forme, mais comme nous l'avons déjà vu, les choses peuvent changer si rapidement, il faudrait être stupide pour décider d'exclure Sébastian de la course au titre.»
Au delà de l'aspect sportif et comptable, Red Bull doit tenir compte de l'incroyable popularité de Webber, un pilote expérimenté qui impose le respect. A son age, une victoire au championnat du monde serait un véritable accomplissement. De l'autre coté Vettel, de par son attitude, vient de dévoiler au public, une facette de sa personnalité que personne ne connaissait. Lui le pilote zen, tranquille qui en impose malgré sa jeunesse, se retrouve dans la tourmente.
Si d'aventure Red Bull favorisait Vettel, certains crieraient au scandale car Webber a su prendre l'avantage sur la piste.
Si Red Bull venait à tergiverser, l'équipe pourrait perdre du temps et finalement faire perdre le championnat à Webber, tout en ne parvenant pas à relancer Vettel.
La F1 repose sur un précepte simple : le timing. Dans ce sport plus qu'ailleurs, tout est question de timing.
Aujourd'hui Red Bull doit tenir compte de ce paramètre et prendre des décisions tranchées pour garder toutes ses chances de bien figurer.