La manche turque sérieusement menacée
F1. Au programme du championnat du monde de F1 depuis 2005, la Turquie pourrait bien disparaitre dès la saison prochaine.
Temps fort de la saison dernière, le Grand Prix de Turquie, prochaine étape du championnat du monde de Formule 1 2011, pourrait bien ne pas être de la partie la saison prochaine. C’est en tout cas ce que laisse entendre Murat Yalcintas, le président de la Chambre de commerce d'Istanbul, partie prenante des négociations entre la FOM et la République de Turquie.
« Chaque année, nous payons 13 millions de dollars à Ecclestone. Mais il demande désormais 26 millions de dollars. Ce chiffre est bien trop élevé. C'est pourquoi il n'y aura plus de grand prix à l'avenir » a-t-il lâché sur son compte twitter.
L’augmentation de la somme demandée n’est certainement pas un hasard. En 2009, Bernie Ecclestone avait déclaré que l’épreuve turque était « le plus mauvais investissement de [sa] carrière ». A l’heure où de nombreux marchés s’ouvrent à la Formule 1 et où chaque saison voit un grand prix supplémentaire venir garnir le calendrier, l’écrémage passe apparemment par un durcissement des budgets.
A ce jeu la, la Turquie est une proie facile : le circuit est en déficit constant depuis 2005. Le public est loin de répondre présent et les infrastructures immenses construites pour l'occasion restent invariablement vides, même les jours de course (32 000 spectateurs pour 150 000 places disponibles en 2009). La proximité avec un bassin de population important, Istanbul, mais surtout la baisse sensible du prix des billets, n’ont pas suffit à stopper ce désamour, au pays où le football est roi.
Des faits peu rassurants qui ne semblent cependant pas altérer la confiance des journaux turcs. L’un des quotidiens du pays, Milliyet, affichait même une certaine foi en l’avenir : « Même s’il n’y a pas de contrat pour l’année prochaine, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus jamais de F1 à Istanbul. Il pourrait y avoir d’autres accords à l’avenir ». Pas sur que Bernie Ecclestone soit du même avis.