La FIA enquête sur l'affaire Hamilton

La fin du Grand Prix de Monaco a été ternie par les propos de Lewis Hamilton, remettant en cause, sous le prétexte de l'humour, la probité des commissaires. Si le pilote s'en est expliqué avec les concernés et leur a présenté ses excuses, il semble pourtant, selon le Telegraph, que la FIA ne souhaiterait pas en rester là. En effet, la Fédération Internationale de l’Automobile a confié, ce lundi, au journal britannique « recueillir toutes les informations pertinentes » sur cette affaire, le pilote britannique risquant des sanctions au regard du fameux article 151 du Code Sportif International de la FIA et, plus particulièrement, l’alinéa F considérant : « Tout propos, acte ou écrit qui porte un préjudice moral ou matériel à la FIA, à ses organes, à ses membres ou ses dirigeants. »

Toujours est-il qu'après ses excuses auprès des commissaires, le Champion du Monde 2008 a adressé, sur son compte Twitter, ses excuses à ses fans ainsi qu’à Felipe Massa et Pastor Maldonado qu'il avait qualifié de « ridicules » et « stupides » dans ses déclarations d’après-course.

« Salut les gars, je voulais m'excuser pour ma performance de ce week-end ainsi que pour mes commentaires après, je n'ai voulu blesser personne. A Massa et Maldonado, je présente, avec le plus grand respect, mes excuses si je vous ai blessé. Vous êtes tous les deux des pilotes fantastiques que je tiens en respect. »

Le Champion du Monde 2008 confie également, à la presse britannique, que la tension avait commencé à monter dès son premier arrêt : « On m'a demandé de rentrer et il n'y avait personne. Alors, toute la tension a commencé à déborder. »

L'anglais a, depuis dimanche, été sous le feu des critiques de nombre de ses détracteurs mais aussi de certains membres du paddock, comme Jackie Stewart : « Je pense que les deux incidents étaient discutables et qu'il a été chanceux de s'en sortir sans le moindre dégât sur son aileron avant dans le dernier accident » commente ainsi le champion écossais.

« Vous créez votre propre chance et vous vous créez des situations, mais l'important est de ne pas se mettre en position où un autre pilote peut réagir d'une manière qui vous nuira ou qui sera perçue de façon négative par les commissaires. »

Le triple Champion du Monde réagit également aux propos tenus par son compatriote à l'encontre des commissaires : « Il faut aussi écouter les commissaires parce que la présence d'un pilote [parmi le collège des commissaires], est un grand progrès. Alan McNish est un pilote très expérimenté, alors, si telle est leur opinion, vous devez faire avec. […] Quand vous êtes pilote, vous ne voyez pas les choses d'un autre point de vue [que le votre]. [Les commissaires] disposent de tous les angles. Ils ont les vidéos et ils peuvent s'asseoir et voir tous les ralentis. Alors, ils analysent ça même mieux que celui qui se trouve dans le cockpit. »

D'ailleurs, pour l'écossais, le style du Champion du Monde 2008, l'expose plus que les autres : « Mais vous devez aussi toujours garder à l'esprit que vous êtes très exposé. Votre propre voiture peut être sérieusement endommagée et j'ai déjà pu dire qu'il y aurait des interrogations lorsque des accrochages arriveront avec Lewis. »

Le pilote McLaren a d’ailleurs reconnu que sa réaction après le Grand Prix était à la mesure de son style : « Je ne l'ai pas fait pour offenser ou blesser quiconque. Je l'ai fait parce que j'adore la course. J'ai le sentiment que je peux mieux le faire que les autres. »

L'anglais explique également que le circuit de Monaco, terrain de jeu de son idole, Ayrton Senna, qui s'y était imposé 6 fois, était la source d'une motivation supplémentaire dans sa rage de vaincre : « Au plus profond de moi, je crois que je peux 'posséder' ce circuit. J'ai le sentiment de pouvoir être le plus rapide ici. Je l'étais, et pas avec la voiture la plus rapide. »

Lewis Hamilton donne également un témoignage de la détermination qui l'animait ce dimanche : « J'ai été touché, mon aileron arrière pendait et on m'a demandé de rentrer et d'abandonner, mais j'ai refusé. »