Hamilton et Alonso ne pensent déjà plus au titre

Avec 77 points d'avance sur Jenson Button et Mark Webber, Sebastian Vettel pourrait d'ores et déjà partir en vacances, ne revenir que fin août, pour le Grand Prix de Belgique, et malgré tout rester en tête du championnat du monde des pilotes.

Relégué à près de 90 points, Lewis Hamilton ne se faisait d'ailleurs plus d'illusions après course : « C'est vraiment terminé. Pour ce qui en est du championnat, c'est presque fini. […] Je n'y pense vraiment plus. »

Même son de cloche pour Fernando Alonso qui croyait pourtant toujours en ses chances après son abandon au Canada, en arrivant à Valence : « Je suis heureux de notre performance et du fait que l'équipe progresse après un début de saison difficile. Mais l'écart est de 99 points, c'est beaucoup, et évidemment le championnat n'entre pas dans nos calculs pour le moment, ça n'est plus entre nos mains. […] Nous sommes toujours 8 dixièmes derrière, alors quiconque penserait qu'on peut encore gagner le championnat n'y connaîtrait rien à la Formule Un. »

La mine des deux anciens coéquipiers lors de la pesée après les qualifications, samedi, en disait d'ailleurs long tant la pole position de Sebastian Vettel, la 7ème en huit courses, a eu l'effet d'un coup de massue alors que ses adversaires espéraient sans doute que l'écurie autrichienne accuse légèrement le coup suite à l'interdiction de modifier les cartographies moteur entre les qualifications et la course.

Désormais, pour Alonso, il ne lui reste plus qu'à espérer un faux pas de ses adversaires : « Nous devons juste prendre course après course, essayer de remporter des courses et attendre simplement que Red Bull commette des erreurs. Mais, pour le moment, je ne crois pas qu'on puisse penser au championnat. Il nous faut juste voir ce qui se passera d'ici la fin de saison. »

Lewis Hamilton quant à lui se tourne déjà en direction de Silverstone pour son Grand Prix à domicile, mais ne se berce pas trop d'illusions : « Quand on arrive à Silverstone, le désir de victoire est encore plus grand parce que c'est notre course à domicile et les fans sont spectaculaires, mais nous ne sommes pas assez rapides, et avec le changement de réglementation, je pense personnellement que nous allons faire un nouveau pas en arrière. »

Il est malgré tout étonnant d'entendre ces deux pilotes, réputés pour leur tempérament de chiens qui ne lâchent jamais avant que tout ne soit joué, renoncer aussi prématurément au titre. Faut-il y déceler un soupçon de méthode couet ou bien une tentative de déstabiliser Sebastian Vettel en le proclamant d'ores et déjà champion du monde, avec la pression qui va avec ? Toujours est-il que l'Allemand, lui, ne pense pas encore au titre : « Je n'étais pas bon en maths. J'aimais bien les maths, mais voilà. C'est évidemment bien de savoir que nous sommes en tête, mais le nombre de points importe peu. Les gens me le disent assez souvent, alors je n'ai pas besoin de vérifier. […] »

Alors qu'il reste onze Grand Prix à disputer, l'Allemand dispose d'ailleurs d'une avance suffisante pour pouvoir assurer des deuxièmes places jusqu'à la fin de saison : « Bien sûr, nous n'avons pas à prendre trop de risques pour gagner, mais l'objectif reste de gagner des courses. Nous essayons toujours d'atteindre notre maximum et si nous avons une chance de gagner, alors nous devons la prendre. Mais si la voiture n'est bonne que pour une 3ème place, alors il nous faudra finir 3ème, pas 7ème. »

Pour l'Allemand, il n'y a pas d'autres solutions que de ne pas se relâcher : « Chaque département est devenu beaucoup plus professionnel […]. Il nous faut juste continuer à faire ce que nous faisons, être assoiffés de victoires et devenir encore meilleurs à chaque fois. »

Il y a d'ailleurs plus qu'un deuxième titre en jeu pour le pilote allemand, qui deviendrait, de fait, le plus jeune double champion du monde de l'histoire, puisque cette saison /f1/actualite/10549-vettel-un-debut-de-saison-de-champion.html pourrait lui permettre d'entrer dans la légende de la Formule Un en intégrant, à tout juste 24 ans, le Top 10 des plus grands vainqueurs, là où il pourrait côtoyer les Piquet, Fangio, Lauda et autres Clark. Sebastian Vettel pourrait d'ailleurs viser le record de Michael Schumacher de 13 victoires en une seule saison ou plus sûrement le record de 14 poles positions en une saison, détenu par Nigel Mansell, une statistique dont il occupe déjà le 9ème rang après avoir glané 10 poles en 2010. C'est d'ailleurs dans l'exercice du tour le plus rapide que le pilote Red Bull est aujourd'hui le plus dominateur et pourrait, avec un sans faute d'ici la fin de saison, rejoindre le grand Jim Clark en personne au tableau statistique.

Retrouvez notre article consacré au début de saison de Sebastian Vettel et aux comparaisons possibles dans l'histoire de la F1 <a href="/f1/actualite/10549-vettel-un-debut-de-saison-de-champion.html"target="_blank"title="">en cliquant ici</a>.