Pas de pare-brise en F1 pour le moment

Depuis le 25 juillet 2009 et l’accident dont a été victime Felipe Massa sur le tracé du Hungaroring, la FIA et le monde de la F1 sont à la recherche de solutions pour sécuriser au maximum les principaux protagonistes des courses de monoplaces. Pour rappel, le Brésilien avait été victime d’un incident très rare : la Brawn GP de Rubens Barrichello avait perdu un ressort qui, en rebondissant plusieurs fois sur la piste, avait heurté le casque de Massa qui, sonné, avait tiré tout droit dans le virage suivant.

Cet incident avait non seulement couté la fin de saison au Pauliste, mais avait aussi mis en évidence les risques que courraient les pilotes à l’endroit du cockpit, quelques jours après le décès du jeune Henry Surtees, percuté au niveau de la tête par une roue, lors de la course de Brands Hatch de Formule 2. Plus récemment, lors de la dernière manche de la saison 2010 à Abu Dhabi, l’accident entre Michael Schumacher et Vitantonio Liuzzi avait rouvert le débat.

L’idée avancée par les instances et certains acteurs de la course automobile fut de couvrir l’habitacle pour faire des Formule 1 des voitures avec un pare-brise voire des voitures couvertes. Cette solution, rompant avec l’histoire de la catégorie reine, n’a pas forcément recueilli tous les suffrages et d’autres idées avaient été soulevées comme un renforcement de la solidité des casques ou même l’hypothèse d’une grille pour protéger la tête des pilotes comme en football américain.

La FIA a tout de même effectué un certain nombre de tests sur de potentiels vitrages destinés à protéger les pilotes : les tests de sécurité ont notamment porté à la fois sur un pare-brise et une bulle de F-16 (un avion de chasse) sur lesquels a été projeté un pneu à la vitesse de 225 km/h. Comme le montre la vidéo produite par la FIA, ces tests se sont révélés non concluants pour le pare-brise, qui s’est brisé, mais concluants pour la bulle qui est intacte.

Ces tests ont le mérite d’ouvrir la voie à une évolution de la sécurité des pilotes, si les acteurs du F1 Circus décident un jour de s’y intéresser. Pour l’heure, ces derniers semblent plutôt réfractaires à un tel système, à l’image de Ross Brawn qui s’y opposait dès 2009, et qui suit cette ligne dans le Daily Mirror : « Il faut se souvenir que le pilote doit pouvoir s’extraire du cockpit très rapidement ». Selon lui, « les pilotes ont peur que ce système les retiennent prisonniers si la voiture se retourne ou prend feu. De plus, les spectateurs peuvent aussi être mis en danger si des objets ricochent sur la protection et vont dans les tribunes ».

Fin 2010, Felipe Massa lui-même avait déclaré qu’il n’était pas « nécessaire de couvrir le cockpit complètement » et qu’il y avait peut-être « d’autres solutions pour éviter que les roues détachées ne blessent les pilotes ». Depuis 15 ans, le problème du détachement des roues a été combattu par l’utilisation de câbles servant à la rétention du pneu au moment des accidents mais aussi par le renforcement de la sécurité des pilotes et notamment la mise en place de protections et de dérives n’autorisant pas la tête des pilotes à effectuer de trop grands mouvements latéraux.

Au dela du principal problème lié à la sécurité, la mise en place d’un pare-brise ou la fermeture du cockpit compliqueraient aussi le travail aérodynamique de la monoplace et constituerait une difficulté supplémentaire dont les ingénieurs tiennent à se passer.