Ferrari et McLaren ne pensent pas aux titres
F1. Que ce soit pour les hommes de Maranello ou ceux de Woking, le début de cette saison 2011 n'est pas à la hauteur des espérances et la conquête des titres pilotes et constructeurs n'est plus vraiment à l'ordre du jour... pour le moment.
Bien qu’ayant respectivement remporté une et deux victoires, Ferrari et McLaren connaissent un début de saison qu'ils jugent comme étant décevant pour des écuries de leur standing et ne sont épargnées ni par la presse transalpine pour l’une et ni par celle d’outre-manche pour l’autre, au point que la tête des deux patrons d’écurie ont, à un moment ou à un autre, été données sur la sellette.
« Pour les trois premiers mois de la saison, je donnerais une note négative à Ferrari pour ses performances, mais je dirais que la deuxième partie de ce début de saison a été meilleure parce que, bien que nous n’ayons remporté qu’une victoire, nous étions suffisamment compétitifs pour en remporter plus. Alors je monterais un peu la note, peut-être un peu au-dessus de la moyenne, dans l’espoir qu’elle continuera de monter dans la deuxième moitié de saison » professe Stefano Domenicali.
Le patron de l’écurie italienne ne voit pas pour autant son écurie rivaliser avec Red Bull au championnat constructeurs, Ferrari comptant, à ce jour, exactement moitié moins de points que l’écurie autrichienne : « Nous ne devons pas prêter gare au classement mais plutôt nous assurer que notre performance est toujours au standard le plus élevé, course après course. Nous savons, bien sûr, que c’est particulièrement difficile parce que la concurrence est très solide. Ensuite, nous verrons plus tard ce qu’il y a à espérer au championnat, mais pour le moment, nous allons nous battre course après course » explique Domenicali, rejoignant ainsi les propos de Fernando Alonso au soir de sa victoire à Silverstone.
Certains pensent cependant, qu’après cette victoire, la Scuderia peut se satisfaire d’avoir sauvé sa saison mais c’est insuffisant pour les hommes de Maranello même si c’est déjà mieux que rien. « Nous savons que Ferrari ne peut pas se féliciter de n’avoir gagné qu’une course jusque-là, cette saison, mais elle était très importante pour le moral de tout le monde [..]. Je n’ai jamais pensé faire une saison blanche. N’oubliez pas qu’au cours des dix-huit dernières années, Ferrari a toujours remporté au moins un Grand Prix par saison. Dix-huit ans c’est long et je ne pense pas que d’autres équipes peuvent en dire autant. »
Ces déclarations rejoignent celles récemment formulées par le Team Principal de l’écurie McLaren. « Nous ne sommes ni heureux, ni satisfaits, nous sommes déçus,» clamait Martin Whitmarsh. « C’est un fait et c’est plutôt évident : notre voiture n’est pas suffisamment rapide, c’en est ainsi. Est-ce que nous sommes concentrés sur la conquête du titre ? Eh bien, franchement, en ce moment, ça n’est sans doute pas le bon objectif. Nous devons redevenir compétitifs aussi vite que possible, remporter des courses et voir ce qu’il se passera ensuite. »
Tout comme Ferrari, McLaren ne vit pas une saison à la mesure de son standing, malgré deux victoires acquises avec brio en Chine et au Canada. « Bien sûr, nous arrivons sur un Grand Prix avec pour objectif d’y gagner mais ça ne sera jamais suffisant pour McLaren. Le fait est que, pour Ferrari et McLaren, si nous ne gagnons pas alors nous vivons une période difficile. McLaren est en Formule Un depuis 1967 et a remporté un quart des courses, alors nous n’avons aucune excuse si nous ne gagnons pas, comme Ferrari. Il y a deux ou trois ans, Red Bull ne gagnait pas et personne ne les critiquait et les autres écuries aussi peuvent se permettre de repartir sans gagner, mais nous ne pouvons pas et ça ne me pose pas de problème. Nous voulons gagner et donc nous sommes durs envers nous-mêmes et nous sommes évidemment énormément déçus si nous ne gagnons pas. Alors, deux victoires, c’est bien, mais nous en aurions aimé beaucoup plus. »
Mais plus que leurs performances individuelles décevantes, les deux écuries historiques doivent faire face à une machine bien huilée. « Je connais très bien Adrian Newey et il fait un excellent travail pour Red Bull, une écurie bien financée,» déclare Martin Whitmarsh. « Si on prend Sebastian Vettel, il a fait une erreur au Canada, mais ça a été la seule de sa part. Si vous pouvez très bien vous qualifier, comme il le fait, si vous avez la voiture la plus rapide, que vous êtes en pole position et que vous ne faites pas la moindre erreur alors vous avez tous les chances de remporter la victoire. […] C’est la course ! Nous avons deux grands pilotes et si nous les mettons dans la même position que Sebastian alors je suis sûr qu’ils pourront le battre. »