Avant-Goût du GP de Belgique

Le 16 août 1991, lorsque tombe le verdict condamnant le belge Bertrand Gachot à 18 mois de prison ferme pour agression sur un chauffeur de taxi, Eddie Jordan n’a pour ainsi dire que l’embarras du choix pour le remplacer entre Derek Warwick, Stefan Johansson ou encore le champion du monde 1982, Keke Rosberg. Lorsque Willy Weber, manager d’un jeune pilote allemand, appelle l’irlandais pour lui proposer ses services, Eddie Jordan feint d’ignorer qui est ce Michael Schumacher qui a pourtant remporté le fameux Grand Prix de Macao et est l’un des protégés de Mercedes. Eddie Jordan demande donc une somme de 150.000 livres sterling qui seront intégralement payés par Mercedes à l’écurie irlandaise pour offrir au natif de Hürth son premier Grand Prix.

Le mardi 20 août, après avoir moulé son baquet la veille, le jeune pilote allemand effectue un galop d’essais sur le petit circuit de Silverstone où il fit forte impression au point d’être rappelé par l’équipe qui lui demanda de lever le pied : « Les trois premiers tours furent incroyables, c’est vrai, mais ensuite tout était en fait assimilé. Bien sûr, une F1 était quelque chose de spécial, qui freinait et accélérait plus fort que tout ce que j’avais connu, mais ce n’était pas ‘’super spécial’’ : juste une extension de ce que je connaissais déjà » confiera plus tard Michael Schumacher.

Devant le talent manifeste de ce jeune pilote de 22 ans, Eddie Jordan entend le garder sous sa coupe et lui propose de signer une lettre d’intention pour la signature ultérieure d’un contrat pour 1992. L’Allemand hésite et prend conseil auprès de Jochen Neerpasch, directeur de la compétition chez Mercedes. Après une légère modification de la lettre d’intention pour ménager une porte de sortie à son pilote, Neerpasch donne son aval et Schumacher atterrit dans les Ardennes.