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La F1 critique et conseille l'Indycar après la mort de Wheldon

F1. Le monde de la F1 porte un regard critique sur l'accident ayant conduit à la mort de Dan Wheldon, le 16 octobre dernier, et appelle l'Indycar à réagir, voire, à s'inspirer de la F1.

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© Mercedes GP /

« Avant que tout le monde ne saute sur l’Indycar, on doit se souvenir de Dan, et ensuite, il faudra agir » assurait ainsi AJ Almendinger après l’annonce du décès du pilote britannique, lors de la manche de clôture de la saison d’Indycar, sur le Las Vegas Motor Speedway. Après s’être mobilisé pour rendre hommage à Dan Wheldon, le monde de la Formule Un se mobilise une nouvelle fois, alors que le temps de l’action lui semble venu.

Sur les ondes de la BBC Radio 5 Live, Nigel Mansell, qui a connu son heure de gloire outre-Atlantique, est naturellement revenu sur l’accident : « En Indycar, il n’y a simplement nulle part où aller. Quand un accident arrive, vous êtes dans le mur en moins d’une demie seconde. Avoir 34 voitures circulant sur un ovale de deux kilomètres et demi, à 350 km/h, c’est trop. Le problème c’est qu’il n’y a pas de petits accidents quand ils se produisent. C’est pour cala que la Formule Un fait un travail exemplaire : les dégagements bitumés permettent au pilote de décélérer. »

De son côté, dans un entretien accordé au Daily Mail, Bernie Ecclestone assure qu’il n’aurait jamais donné son feu vert à cette course : « Nous n’aurions jamais laissé cette course se dérouler, la semaine dernière, à Las Vegas. Avec 34 voitures en course sur un ovale de 2,5 kilomètres, ils allaient tout droit à la catastrophe. [Avec le bonus de 5 millions de dollars accordé en cas de victoire de Wheldon], c’était du tout ou rien, avec le risque que ça implique. Bien que nos pensées soient avec la famille de Dan, tout cet épisode n’a pas été bon pour le sport automobile en général. »

Le champion du monde 1992 et Bernie Ecclestone estiment donc que l’Indycar devrait s’inspirer de la Formule Un, un avis partagé par Mark Webber dans sa chronique publiée sur le site de la BBC : « Je n’ai jamais roulé sur un ovale mais j’ai discuté avec des gars qui l’ont fait. Un des trucs qu’ils n’aiment pas, c’est la course en paquet, surtout sur un petit ovale comme celui de Las Vegas. Courir à trois de front sur une piste comme ça, ce n’est pas vraiment de la course. C’est une course à l’aspiration : les pilotes changent de files et n’importe quoi peut arriver. A certaines vitesses, ça peut aller et personne n’est gravement blessé, mais lorsque vous êtes à 350 km/h sur une monoplace, les voitures peuvent s’envoler à 5 ou 6 mètres du sol et quelqu’un peut être sérieusement blessé. […] Les pilotes pensent qu’il faut y réfléchir. Dans l’incident qui a tué Dan, près de la moitié du peloton roulait en paquet et la moitié d’entre-eux a fini en l’air : ça n’est pas juste. »

Et l’australien de rappeler son expérience en la matière, lui qui a été victime d’accidents parmi les plus spectaculaires, que ce soit en Endurance, avec Mercedes, au Mans, en 1999, ou plus récemment, à Valence, en 2010, lorsque sa Red Bull avait percuté la Lotus d’Heikki Kovalainen avant de s’envoler et d’atterrir à l’envers sur la piste : « La sécurité a dû faire un long chemin en F1 et, quoiqu’il arrive, c’est différent de l’Indycar. Comprenez-moi bien, je sais qu’il y a des risques : Valence aurait pu se terminer tout autrement pour moi, c’est absolument clair, mais j’ai l’impression d’être plus en sécurité qu’en Indycar, ou en rallye ou en MotoGP. Nous savons que, généralement, tout se passera bien, même lorsque nous nous crashons. Nous revenons tout simplement dans la voiture et y retournons, mais je pense que, pour le moment, c’est une toute autre question pour ceux qui courent en Amérique. »
Grand artisan du combat pour plus de sécurité en Formule Un, Jackie Stewart estime, comme la plupart des observateurs, que le nombre de voitures alignés lors de la course de Las Vegas, a joué un rôle, mais pense cependant que cela n’est pas le seul problème : « Doit-on vraiment rouler à plus de 350 km/h ? Ce n’est pas nécessaire. Si toutes les voitures roulaient à la même vitesse, si on la baissait de 50 à 60 km/h, franchement, personne ne s’en rendrait compte. »

Tomas Scheckter, qui participait à la course de Las Vegas semblait d’ailleurs rejoindre Jackie Stewart sur ce point : « J’adore courir sur des ovales, mais un accident comme celui de Las Vegas était inévitable. […] Si deux voitures ont un accident, vous devez pouvoir freiner, ralentir et voir ce qu’il se passe. »

Le pilote sud-africain, qui n’a pourtant participé qu’à 3 courses cette saison, a d’ailleurs été encouragé, par son père, Jody, à tirer les leçons une bonne fois pour toute : « C’est la forme la plus dangereuse de compétition automobile pour le moment. Je pense que ce qu’ils ont mis en place pour qu’il y ait plus de spectacle rend cela très très dangereux sur des circuits comme celui-là [même si] d’autres circuits ne sont pas si mal. […] Je voulais qu’il arrête depuis longtemps. Espérons que ça fera sens pour lui et qu’il réalisera qu’il y a autre chose dans la vie : ça n’en vaut vraiment pas la peine »

Et pourtant, nombreux sont les pilotes à rappeler qu’ils sont pleinement conscients des risques qu’impliquent les sports mécaniques, peu importe le niveau de sécurité atteint : « Je pense que nous avons beaucoup appris du passé » estime ainsi Sebastian Vettel. « Nous avons amélioré la sécurité des voitures sur les circuits. Ça rend notre vie plus sûre de bien des manières, mais il y a toujours certains risques que nous ne pouvons éviter et que nous sommes prêts à prendre en compte. Nous aimons la course, nous aimons la compétition automobile et c’est dangereux. »

D’où la nécessité, selon Jackie Stewart, de continuer la lutte : « Je ne pense pas qu’on puisse jamais se satisfaire de la sécurité. Il y a toujours des évolutions à faire. »

Pour Max Mosley, l’Indycar se trouve aujourd’hui face aux mêmes défis qui attendaient la F1 aux lendemains de la mort de Roland Ratzenberger et Ayrton Senna : « C’est très embêtant, mais c’est difficile d’amener les gens à réfléchir sérieusement à la sécurité à moins qu’il y ait un accident. Nous faisons tout le temps des recherches, mais vous avez plus de soutien quand il y a un accident grave. Ceci dit, il faut se rappeler que, lorsque l’on regarde les images du crash, c’est en fait plutôt remarquable qu’il n’y ait pas eu d’autres victimes. Donc ça en dit beaucoup sur le travail qui a déjà été accompli. »

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