Détendu et libéré, Hamilton ne commente pas les propos de Sutil

Après une saison 2011 relativement décevante, malgré trois victoires, Lewis Hamilton, vivement critiqué pour son comportement l’année passée, aborde 2012 déterminé à redresser la barre et faire oublier cette mauvaise passe : « C’est toujours super de prendre ses distances, de changer de paysage. Ce qui est super avec la Formule Un, c’est que vous commencez chaque saison sur des bases complètement nouvelles, tout le monde repart à zéro, et ça m’a toujours donné la niaque. »

Pour cela, le champion du monde 2008 a profité de l’intersaison pour faire le point et passer du temps avec ses proches : « Je pense que ce fut un hiver fantastique durant lequel j’ai passé du temps avec mes amis, ma famille, et j’ai vraiment pu me détendre. J’ai fais relâche la première semaine pendant laquelle j’ai fait un peu de ski et ensuite j’ai mangé des pancakes et tout ce genre de choses que j’avais dit que je ne ferais pas » confie le Britannique à Reuters après le lancement de sa monture pour 2012, la MP4-27. « Ensuite, j’ai entamé une préparation assez intense et je me suis assis pour analyser l’année écoulée et certaines choses dans ma vie privée qui ne se sont pas aussi bien passées qu’elles auraient pu, et j’ai travaillé à les corriger. Aujourd’hui, je me sens très frais dans ma tête et libéré de, peut-être, tous les fardeaux qui pesaient sur moi l’an dernier. »

Nombre d’observateurs ont souligné, pour expliquer les difficultés rencontrées, en 2011, par le pilote McLaren, le rôle joué par son entourage, inexistant pour certains, inadaptés à l’encadrement d’un athlète pour d’autres. En fin de saison, Lewis Hamilton a notamment semblé pâtir du contrecoup de sa séparation avec Nicole Scherzinger, et a pris de bonnes résolutions, à ce sujet, pour 2012 : « Ce que j’ai décidé, cette année, c’est de rester concentré sur ce qui est le plus important : la course ! » une démarche déjà revendiquée par Jenson Button qui, en 2010, s’était séparé de sa compagne, Jessica Michibata, afin de se concentrer sur la course, avant de revenir sur sa décision quelques mois plus tard.

Devancé pour la première fois de sa carrière par son coéquipier, Jenson Button, parfois même contesté au sein même de son équipe d’après certaines indiscrétions, Lewis Hamilton n’en reste pas moins l’un des favoris des bookmakers pour rivaliser avec Sebastian Vettel. Ainsi, si l’Allemand bénéficie d’une côte de 11 contre 10, Fernando Alonso est crédité quant à lui d’une côte de 4 contre 1, et Lewis Hamilton de 5 contre 1, mieux que Jenson Button (7 contre 1) ou encore Mark Webber (12 contre 1) : « Je veux remporter chaque course et je pense que je peux y arriver. […] Je pense que si la voiture est là où nous espérons qu’elle sera, il n’y a rien qui s’oppose à ce que nous y arrivions. La seule chose qui se met en travers de votre chemin, c’est votre esprit et vos propres insécurités ou les obstacles que vous imposez vous-mêmes. Mais je pense que la chose la plus importante est de réussir à mettre ça de côté, à les surpasser, et je pense que j’y suis arrivé. Je me sens plus fort que je ne l’étais il y a quelques mois particulièrement, mais aussi plus que je ne l’étais à l’entame de la saison dernière. »

Mais, à peine la saison 2012 n’a-t-elle pas encore débuté, que l’avenir du pilote McLaren – sous contrat avec Woking jusqu’à la fin de l’année – agite déjà les médias : « Ça va beaucoup faire parler » reconnait le Britannique avant d’assurer qu’il se concentre, pour le moment, uniquement sur la préparation de la saison à venir : « Je pense que, éventuellement après les premières courses, c’est probablement quelque chose que nous allons vouloir régler afin de nous concentrer sur la suite de la saison sans que l’équipe ne soit préoccupée par cela et sans que ce soit quelque chose que l’on traîne avec nous afin que vous [ndlr : les médias] ne posiez plus de questions à ce sujet. »

Mais les médias regorgent de questions, et, invité à réagir par Reuters, aux déclarations d’Adrian Sutil qui le qualifiait, selon Bild, de « lâche » et qui estimait qu’il « n’était pas un homme », c’est finalement un porte parole de l’écurie McLaren qui a répondu : « On nous a dit que Lewis ne devrait vraiment pas aller sur ce terrain parce qu’il peut encore y avoir appel. Alors, pouvons-nous passer à la question suivante. » Pour sa part, Lewis Hamilton s’est conformé aux conseils de son équipe : « J’écoute ce qu’il me dit », a-t-il glissé, avec le sourire, à propos des déclarations du porte-parole de McLaren.