Faites partie de l'équipe

Nous privilégions la qualité et l'expérience de lecture. Bénéficiez de nos contenus premiums et d'une expérience plus rapide et sans publicités.

Voir les avantagesDécouvrir les abonnements
Sans engagement
A partir de 4€ / mois

Button et Prost, regards croisés sur un héritage

F1. Dans un entretien accordé à nos confrères de L’Equipe, Jenson Button et Alain Prost reviennent tous les deux sur la Formule 1, où le premier n’a jamais caché son admiration pour le second.

Logo Mi mini
Rédigé par Par
© Pirelli /

Si la filiation directe existe en Formule 1, les familles Rosberg, Piquet ou encore Senna peuvent en témoigner, la filiation indirecte n’est pas en reste et nombreux sont les pilotes qui, tout au moins, se réclament d’un héritage. Rares sont ceux, toutefois, qui se réclament de l’héritage d’Alain Prost, dont le duel avec Ayrton Senna dans les années 1980-1990 et sa médiatisation mettaient souvent en exergue les qualités d’attaquant du Brésilien, laissant à Prost ce que d’aucuns, comme Nelson Piquet, appelaient « la ruse » ou, moins péjorativement, « la science de la course ».

Jenson Button est parmi ces pilotes : « Je préférais le style d’Alain. Quand j’ai débuté en karting en 1988, je m’inspirai déjà de sa technique de pilotage, toute en douceur. » Récent vainqueur du Grand Prix d’Australie, le Britannique s’explique plus en détail : « Au volant, j’essaie d’être doux. Quand on l’est, on peut tout gérer, tout contrôler. La douceur et la précision sont importantes pour réaliser une performance. Peut-être que devant leur télé, les gens trouvent ma technique de pilotage parfois pas très excitante. Tant pis. Moi, je veux les impressionner par mes chronos ! » Impressionner, c'est certainement que ce que réalise Jenson Button depuis qu'il a rejoint l'écurie McLaren, au sein de laquelle lui était promis une inéluctable domination par son équipier, Lewis Hamilton. Deux saisons et un Grand Prix plus tard, rares sont ceux qui se montrent aussi affirmatifs.

Alain Prost, qui a justement été considéré toute sa carrière comme un pilote doux avec sa mécanique, d’ajouter : « Le pilotage est une question de philosophie. Dans un baquet de F1, vous ne pouvez pas forcer votre nature : vous pilotez comme vous êtes. Quand j’étais môme, en karting, je m’occupais de tout : de la préparation du moteur, du châssis... Plus tard, j’ai conservé cet état d’esprit. Je n’aimais pas casser. Je voulais toujours marquer le plus de points possible sans jamais maltraiter la voiture. Il n’y a pas de secret, vous êtes au volant comme vous êtes dans la vie. »

Interrogé sur le point de savoir s’ils auraient souhaité courir l’un contre l’autre, la discussion bifurque rapidement sur la différence entre les F1 actuelles et celles des années 1980 : « Si je devais me glisser dans la même monoplace que celle que tu utilisais, Alain, je n’aurais aucune chance. Je suis trop grand ! Il y a quelques années, au festival de Goodwood, j’ai eu la chance d’essayer la F1 d’Alain, celle de 1986, et j’ai vraiment eu du mal à rentrer dedans. Aujourd’hui, on est quasiment allongé dans les monoplaces. Ce n’était pas le cas à l’époque. » Des propos auxquels ‘’Le Professeur’’ ne peut que souscrire : « À mon époque, le mot ergonomie n’existait pas. Les ingénieurs qui concevaient les F1 n’avaient qu’une obsession : l’efficacité de la voiture, son aérodynamisme, sa puissance, pas le bien-être du pilote. Je ne suis pas grand, mais je n’avais absolument pas de place pour bouger les pieds. C’était un véritable enfer. Nous avions trois pédales et un levier de vitesses, j’étais obligé de me couper le bout des chaussures pour éviter les frottements ! ».

Lorsque fait irruption la question du fair-play, le pilote McLaren, considéré depuis toujours comme un gentleman driver, selon l’expression consacrée, se montre clair : « C’est à la fois une valeur et une philosophie de vie. Une valeur consubstantielle au sport. » Si Alain Prost se reconnait dans cette réponse, il déplore tout de même l’image qui a été la sienne toute sa carrière : « Je souffrais de ne pas être considéré comme tel, surtout à l’époque de ma rivalité avec Ayrton Senna. » Un blason que la sortie du film-documentaire Senna, véritable succès planétaire et multi-récompensé, n’a pas vraiment aidé à redorer, le film romançant l’opposition entre Ayrton Senna, pilote incompris, et Alain Prost, rusé politicien.

Enfin, s’ils ne se sont jamais croisés sur la piste, ils ont eu l’occasion de le faire dans les paddocks et auraient même pu cohabiter au sein de l’écurie Prost Grand Prix dans une relation employé/employeur : « [En 1999] j’avais reçu un appel de mon manager qui m’expliquait que je devais aller à Barcelone pour réaliser un essai dans une Prost Grand Prix. Au début, je pensais qu’il s’agissait d’une blague. Et puis, non, c’était la vérité. Jean Alesi et Nick Heidfeld étaient aussi de la partie. Ce fut l’une des expériences les plus folles de ma carrière. J’avais à peine 18 ans et, à l’époque, avant d’être transformé, le circuit de Barcelone était incroyablement rapide. Je voulais impressionner Alain, mais je ne voulais pas non plus me crasher... » se rappelle le champion du Monde 2009. Alors fondateur et patron de l’équipe française, Alain Prost ne l’avait pas convié par hasard : « Ce que Jenson ne sait probablement pas, c’est que bien avant que je ne monte mon écurie en 1997, j’avais déjà de bonnes relations avec Serge Saulnier (fondateur de Promatecme, l’écurie de Jenson Button dans les catégories inférieures, ndlr) […] Le nom de Jenson Button était systématiquement au centre de nos discussions. Je suivais depuis longtemps sa carrière. J’aurais vraiment aimé l’engager mais nous avions déjà fait signer Jean Alesi et Nick Heidfeld. »

Votre avis

Vous avez déjà un compte ? Me connecter

Merci de choisir un pseudo.
Votre email est obligatoire pour valider votre commentaire.
Commentaire en attente de publication. Un email vous a été envoyé.
Le formulaire n'est pas valide.

Abonnez-vous

Motors Inside, c'est :
- 20+ déplacements / saison à travers le monde (F1, WEC, Karting),
- Des journalistes et des photographes,
- Du contenu de qualité depuis 2007,
- Des reportages, insides et des interviews exclusives.

Voir les avantages

Jenson Button

Plus d'actualités

Abonnez-vous

Motors Inside, c'est :
- 20+ déplacements / saison à travers le monde (F1, WEC, Karting),
- Des journalistes et des photographes,
- Du contenu de qualité depuis 2007,
- Des reportages, insides et des interviews exclusives.

Voir les avantages
Sans engagement, à partir de 4€ / mois

Breaking news

Ne ratez plus aucune "breaking news" grâce à la nouvelle newsletter Motors Inside. Recevez dans la minute les infos importantes.

Un lien de vérification vous sera envoyé.
Merci de renseigner votre adresse e-mail.
Haut