Felipe Massa, un pilote face aux rumeurs

Ainsi, un changement de programme dans l’emploi du temps du Pauliste se transforme en réunion de crise autour de son sort. Stefano Domenicali, directeur de l’équipe Ferrari, tient à dissiper tout malentendu : « Felipe a changé ses plans et au lieu de rentrer chez lui pour voir sa famille au Brésil, il sera à Maranello [aujourd’hui] pour travailler avec les ingénieurs afin d'analyser calmement tout ce qui est arrivé lors de ces deux courses, et pour essayer de comprendre pourquoi il n’a pas été en mesure de réaliser les performances dont il est capable. C’est le bon esprit et nous sommes là, prêts à l’aider ».

Quoi de mieux, dès lors, qu’une plongée dans un passé pas si lointain, pour essayer de mettre du baume au cœur du Brésilien et de ses supporters : « Je me souviens très bien qu’il y a quatre ans, en fait juste après un Grand Prix de Malaisie remporté pour nous par Kimi Raikkonen, Felipe était plus ou moins dans la même situation qu’aujourd’hui. Les journaux demandaient son remplacement immédiat et il avait réagi de la meilleure manière qui soit, grâce au soutien de l’équipe, en gagnant deux des trois courses suivantes ».

« Nous nous rappelons comment cette saison-là (2008, ndlr) s’était terminée, avec le Brésilien champion du monde, même si ce fut pour quelques secondes, alors que nous remportions notre sixième titre constructeur ». Felipe Massa avait en effet échoué pour un point dans la conquête du titre face à Lewis Hamilton, dont le dépassement de Timo Glock dans le dernier virage du dernier tour du Grand Prix du Brésil lui avait permis de glaner les points nécessaires à son sacre. Cette course est d’ailleurs la dernière remportée par Massa, subissant l’année suivante à la fois les affres d’une F60 devancée par les Brawn et les Red Bull et de l’accident du Hungaroring, qui avait mis prématurément fin à sa saison.

Depuis son retour, Felipe Massa est monté cinq fois sur le podium, à chaque fois lors de la saison 2010. Parallèlement, son équipier, Fernando Alonso, se battait pour le titre jusqu’à la dernière course à Abu Dhabi, à la fin d’une année marquée par le Grand Prix d’Allemagne, à Hockenheim, où sur ordre de la Scuderia, le vice-champion du monde 2008 avait dû laisser la première place à son équipier, mieux placé au championnat. En 2011, Ferrari n’a jamais pu rivaliser avec Red Bull et McLaren, ne glanant qu’une seule victoire, à Silverstone, par le biais du double-champion du monde espagnol.

Après seulement deux courses en 2012, Massa doit déjà faire face à une autre rumeur, celle de son possible remplacement en cours de saison par Sergio Pérez, second en Malaisie, et membre de la Ferrari Driver Academy. Une nouvelle fois, c’est le soutien de l’équipe italienne que souhaite afficher Stefano Domenicali : « C’est un moment particulièrement difficile pour lui, parce qu’il ne peut pas tirer le meilleur d’une voiture qui est, objectivement, très difficile à piloter. Nous avons l’obligation de rester à ses côtés, comme cela doit se faire dans une équipe soudée. » Une solidarité également véhiculée par Fernando Alonso : « Nous sommes une équipe très forte, très unie et je ne vois aucune possibilité de ne pas courir aux côtés de Felipe. Je pense que lorsque nous aurons une course normale, et en espérant que la voiture s’améliore, Felipe et moi devons être sur le podium ensemble. C’est l’objectif pour le reste de la saison. »

Face à un coéquipier phagocytant les attentions et un Sergio Pérez performant au volant d'une Sauber, le natif de Sao Paulo est soumis à une pression médiatique en constante augmentation ;une situation qui aiguise les avis et affûte les plumes. Dernier racontar en date, celui du bloggeur brésilien Livio Oricchio, qui affirme que Ferrari se sert de Massa comme un pilote essayeur. A ce jour, rien ne permet pourtant de l’affirmer.