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Philippe Gurdjian juge le dossier GP de France

F1. Philippe Gurdjian, organisateur historique de plusieurs Grand Prix de France, a répondu, en marge du week-end monégasque, à nos confrères de La Provence concernant la probabilité de revoir une manche française dans le calendrier mondial à court termes.

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© BMW / Le GP de France au point mort... /

Philippe Gurdjian n’est pas un inconnu en Formule 1. Il est légitimement bien placé pour parler de l’actuel problème épineux du Grand Prix de France. En effet, il a organisé plusieurs courses de Formule 1 sur l’actuel circuit de Magny Cours et a participé également à la rénovation en profondeur de la piste du Castellet dans le sud de la France.

La situation actuelle de la France en Formule 1 a de quoi l’exaspérer : « La France a été un des fleurons de l’industrie automobile pendant un siècle. Et soudainement nous avons perdu un Grand Prix majeur du championnat du monde de Formule 1. Dans le même temps, notre industrie auto ne fait que décroitre. Avec Renault, Total et Michelin à une époque, les Grands Prix de France étaient la vitrine de notre industrie. L’événement faisait parti de leur stratégie marketing. »

Mais Gurdjian a sa propre idée sur la mort du Grand Prix de France : « La période ou la FFSA [Fédération Française de Sport Automobile] est devenue promoteur du Grand Prix à la place du circuit ne pouvait perdurer, ce qui a entrainé son arrêt depuis 2008. »

Cependant, même malgré les efforts du précédent gouvernement français, Philippe Gurdjian pense que la méthode employée n’était pas la bonne : « Je pense que le montage n’était pas bon. Seuls le circuit et la région doivent être les acteurs, les organisateurs d’un Grand Prix, avec le soutien inconditionnel des fédérations et des gouvernements. En trouvant un équilibre financier nécessaire et indispensable ! Il est impensable de dire oui à l’organisation d’un Grand Prix avec un budget déficitaire. Il faut donc trouver le bon compromis entre la FOM [Formula One Management] dirigée par Bernie Ecclestone et se tourner vers la FIA [Fédération Internationale Automobile]. Celle-ci est basée sur le territoire français, elle se doit d’œuvrer avec détermination pour trouver une solution financière viable pour le circuit organisateur et ne pas compter sur le gouvernement. Il est clair que le circuit gère les coûts et que la Fédération reste l’organisateur sportif. »

Après cet appel du pied lancé à Jean Todt, président de la FIA, Gurdjian critique la possible alternance évoquée entre la France et la Belgique pour l’organisation d’un Grand Prix : « Je n’ai jamais cru à l’alternance. Au niveau marketing et pour la promotion d’un Grand Prix, il est préférable d’être un événement annuel dont la date reste fixe. C’est une ineptie ! »

Le français propose donc des solutions qui pourraient sauver le projet qui semble au creux de la vague : « Il faudrait repartir de zéro. Aujourd’hui deux circuits sont en mesure d’organiser un Grand Prix : le Paul Ricard et Magny Cours. Les deux ont besoin soit d’aménagements, soit de réaménagements. L’équation est donc simple : ces deux circuits demandent des investissements pour répondre aux exigences d’un GP, avant de pouvoir être candidats à l’organisation. Ce point résolu, souhaiteraient-ils être organisateurs pour 5, 10, voire 15 ans, compte-tenu des investissements ? Si oui, reste à établir un budget avec deux contraintes : un, trouver un accord financier satisfaisant avec la FOM sur la période. Deux, trouver un accord financier avec les autorités locales. L’objectif étant de trouver une solution bénéficiaire pour le circuit. Je pense que ce n’est pas impossible. Mais pour cela, il faut connaître avec précision tous les problèmes à résoudre dans chaque cas… avec toutes leurs incidences sur le budget. Que le meilleur gagne ! »

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