Paul Pietsch, centenaire de la F1, est mort
F1. Paul Pietsch, seul pilote de Formule Un a avoir atteint l’âge vénérable de cent ans, s’est éteint cette semaine. Il avait participé à trois Grand Prix dans les années 1950 et a notamment été rendu célèbre pour avoir créé le magazine allemand Auto Motor und Sport.
Alors que le Grand Prix du Canada 2012 commémorera le triste anniversaire de la mort de l’enfant du pays, Gilles Villeneuve, lors des qualifications du Grand Prix de Belgique 1982, mais aussi la disparition tragique, la même année, de Riccardo Paletti au départ du Grand Prix du Canada, le championnat du monde de Formule Un a été endeuillé suite au décès, de sa « belle mort » comme disent certains, du vétéran et centenaire de la discipline reine : Paul Pietsch.
C’est le 20 juin 1911, à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, que naquit Paul Pietsch dans une famille de brasseurs. C’est d’ailleurs en travaillant dans l’affaire familiale que le jeune homme réussit, en 1932, à faire l’acquisition d’une Bugatti Type 35 qui lui permet de briller à de nombreuses reprises lors de courses de côte et même de participer au Grand Prix d’Allemagne 1932 dont il s’élança, sur l’exigeant Nordschleife, en 8ème position avant d’être trahi par sa mécanique en course. Engagé par Auto-Union en tant que pilote de réserve pour 1954, l’Allemand investit dans une Alfa Romeo avec laquelle il s’impose lors de courses de côte mais aussi d’épreuves sur glace en Norvège et en Suède. S’il se casse la jambe lors d’une course, cela n’empêche pas Willy Walb, directeur de l’écurie Auto Union, d’être impressionné et de le titulariser après que l’Allemand ait terminé sa convalescence. Pietsch fait alors équipe avec la future légende Bernd Rosemeyer et se montre plus rapide que lui. Mais Rosemeyer inverse la tendance et devient l’étoile montante de l’écurie alors que Pietsch semble éprouver plus de difficultés. A la même époque, son épouse entame une relation adultère avec Achille Varzi, un des pilotes d’Auto Union. L’aventure avec l’écurie allemande prend donc fin pour Paul Pietsch qui file chez Maserati.
L’un de ses principaux faits d’arme aura lieu à l’occasion du Grand Prix d’Allemagne 1939, disputé à quelques semaines seulement du début de la seconde Guerre Mondiale et constituant donc l’une des dernières épreuves majeures d’avant-guerre. Paul Pietsch mène un début de course retentissant sur sa Maserati, devant les Mercedes et Auto Union, au grand dam des officiels nazis. S’il ne l’emportera pas, la faute à de nombreux faits de course dont il fut parfois fautif, Pietsch monta malgré tout sur le podium suite à l’abandon de l’Italien Nuvolari en raison d'un problème moteur sur son Auto Union. Cependant, même si trois pilotes allemands sont sur le podium, la propagande officielle aurait sans doute préféré y voir trois montures allemandes, en signe de la puissance technologique du pays.
