Plus d'influence pour Renault si Cosworth quitte la F1 ?

Cosworth, qui est revenu en F1 avec l'arrivée des budgets plafonnés en 2010, pourrait quitter la F1 d'ici la fin de la saison prochaine. Le motoriste britannique motorisait 4 équipes à l'époque, les actuelles Caterham, Marussia, HRT et Williams mais Caterham et Williams étant désormais motorisées par Renault, Cosworth n'est plus associé qu'à deux équipes, HRT et Marussia.

Avec l'arrivée du V6 1.6L Turbo en 2014, Cosworth pourrait purement et simplement quitter la F1 si l'on en croit Jean-François Caubet, le patron de Renault Sport F1, cité par le site motorsport-total : «Cosworth est, à coup sûr, fini.» Le motoriste britannique pourrait en effet être tenté de ne pas dépenser des millions à développer un moteur V6 pour ne le fournir qu'à deux équipes de F1, qui sont qui plus est en fond de grille.

Cela pourrait profiter à Renault qui aimerait que le règlement sur la fourniture des moteurs change. A l'heure actuelle, un motoriste ne peut pas fournir de moteurs à plus de 3 équipes - Renault ayant obtenu une dérogation pour fournir des moteurs à 4 équipes, Red Bull, Lotus, Williams et Caterham.

Jean-François Caubet a confié à Autosport que le motoriste français espérait se décider sur sa stratégie F1 d'ici le mois de Septembre : «Aujourd'hui, nous avons quatre clients. Je pense que nous allons garder ces quatre-là l'année prochaine car il n'y a aucune raison de changer. Le problème c'est que nous avons besoin de choisir ce que sera notre stratégie pour 2014. Nous avons deux options, nous concentrer sur deux équipes ou choisir un plus grand nombre (de partenaires). Dans tous les cas, la décision doit être prise en Septembre de cette année parce que nous avons besoin de décider quoi faire.»

Renault espère faire entendre sa voix auprès des responsables car cette limite de trois équipes pour un motoriste n'a plus lieu d'être compte tenu du contexte actuel selon Caubet : «Nous que nous voulons d'abord savoir c'est quelle sera la position du Conseil Mondial sur le nombre d'équipes. Nous sommes très clair avec Jean (Todt, Président de la F1) et nous avons parlé avec Bernie que nous avons besoin d'un marché ouvert car avec l'ancien règlement, c'était bien (d'avoir un nombre maximal de 3 équipes) parce qu'il y avait Ferrari, nous, Cosworth, Mercedes, Honda et BMW et Toyota. Nous avons parlé avec Jean (Todt) de cela, et nous pensons que nous avons besoin d'un marché ouvert, sans limitation pour 2014.»

Si Cosworth venait à quitter la F1, cela ferait deux équipes de plus à motoriser pour Ferrari, Mercedes ou Renault (ou PURE si le projet aboutit). Le motoriste français pourrait donc élargir sa clientèle F1 et ainsi réduire les coûts engendrés par le développement du nouveau moteur V6.

Mais la perspective de voir potentiellement la moitié du plateau être équipée par le même motoriste ne réjouit pas tout le monde. Craig Pollock, le patron du projet PURE qui espère motoriser des F1 à partir de 2014, a confié au site GPUpdate, que ce ne serait pas une bonne chose : «Je pense qu'il y a plusieurs manières de voir les choses. Oui, cela leur donnerait bien trop de pouvoir dans ce sport et je suis certain que Mercedes et Ferrari ne seraient pas très heureux de cela, de plus cela leur donnerait plus de feedback pour développer leurs moteurs, donc ce serait un avantage supplémentaire.»

Pollock estime qu'au-delà de donner trop de pouvoir à Renault, cette situation pourrait poser problème si le motoriste français décide du jour au lendemain de quitter la F1. Il estime même qu'avec l'arrivée de PURE, les cartes doivent être redistribuées : «D'un autre côté, PURE va arriver en 2014, en offrant des moteurs à des coûts moins élevés. Donc pourquoi le sport devrait autoriser Renault à motoriser six équipes ? C'est une situation très dangereuse pour la F1 si cela arrive. Lorsque vous avez une telle société, ils peuvent décider d'une minute à l'autre et dire 'Et bien, c'est fini, désolé les gars - nous quittons la F1'. Soudainement, vous pourriez avoir une situation où Mercedes et Ferrari devraient équiper tout le plateau. Ce n'est pas positif.»