En direct de Silverstone avec Jaime Alguersuari

Bonjour Jaime, vous êtes le pilote d'essais Pirelli depuis quelques mois maintenant, combien de séances d'essais avez-vous réalisé et combien allez-vous en faire d'ici la fin de l'année ?
Nous avons fait deux séances d'essais pour le moment. Nous avons prévu 6 autres séances pour une longueur de 13 à 14 fois un Grand Prix.

Quel est votre travail durant ces séances d'essais ?
L'objectif est de développer les produits pour 2013. Nous faisons plusieurs types d'essais, des relais de 10 tours, des relais de plus de 15 tours, des relais de trois tours, cela dépend du type de gomme que nous voulons tester et des données que nous voulons récolter.

Quelles sont les différences entre le rôle de pilote d'essais pour Pirelli et un rôle de pilote de course ?
Au volant d'une monoplace d'essais pour la Formule 1, c'est important car vous développez un produit, vous n'êtes concentrés que sur cela. Votre principale préoccupation est les pneumatiques. Lors d'une course, vous pensez à bien d'autres choses que les pneumatiques, vous pensez aux appuis aérodynamiques, au moteur, aux réglages mécaniques, tellement de choses qui peuvent varier lors d'un week-end. Alors que pour des essais pneumatiques, vous n'avez qu'une seule chose en tête, vous ne jouez pas avec les réglages, ni l'équilibre, vous travaillez uniquement sur les pneumatiques.
C'est un travail très difficile et un vrai défi. C'est une expérience importante pour moi et pour mon avenir en Formule 1 parce que j'apprends beaucoup de choses que je ne connaissais pas même lorsque j'étais en Formule 1 et je peux vous dire que beaucoup de pilotes qui courent en Formule 1 ne savent pas tout ce qu'il se passe avec les pneumatiques et c'est un vrai défi pour moi d'avoir ce rôle avec Pirelli et d'apprendre tant de choses.

Vous avez évoqué votre avenir, pensez-vous possible de revenir en Formule 1 en 2013 ?
Oui.

Avez-vous déjà quelques contacts avec des équipes ?
Oui.

Préfèreriez-vous rester avec Pirelli ou redevenir pilote de course ?
Revenir à la course automobile, c'est là où je dois être. J'ai fait 3 années de Formule 1 et j'ai fait 6/7 ans de course automobile en monoplace pour travailler pour cela et mon avenir est ici (en F1) et maintenant, je développe ma carrière en étant pilote d'essais de Pirelli et c'est une belle opportunité pour mieux comprendre les pneumatiques et pour me développer en tant que pilote. Mais bien évidemment, mon objectif est de revenir à la course automobile.

Allez-vous revenir dans une petite équipe - comme HRT, Marussia - ou dans une équipe plus huppée ?
Non, j'ai besoin de suivre mes progrès. J'ai inscrit 31 points en Formule 1, j'ai besoin de revenir en Formule 1 en suivant ma progression, je ne peux pas revenir en arrière. J'ai 22 ans et la seule chose à laquelle je pense, c'est de me battre plus souvent aux avant-postes. Mon meilleur résultat en Formule 1 a été deux 7ème places, trois 8ème places et deux 10ème places et avec la monoplace que nous avions et la situation dans laquelle nous étions avec Toro Rosso il y a deux ans, je pense que cela avait été une bonne saison quoi qu'il arrive. Ma situation pour l'année prochaine est bonne en fait, elle dépend des mouvements du marché pour l'année prochaine et ensuite nous verrons, nous trouverons une solution, mes agents et moi, et nous déciderons où courir.

Pensez-vous pouvoir revenir dans une équipe Red Bull, Toro Rosso ou Red Bull Racing ?
Non. Vous ne savez jamais ce qu'il peut arriver, mais je ne pense pas. Cela a peu de chances d'arriver. Vous ne savez jamais ce qui peut arriver dans votre vie, mais je pense que c'est improbable.

Pour quelle équipe rêvez-vous de courir ?
N'importe quelle équipe qui me permette de me battre pour le top 10 est bienvenue. Mon objectif est d'être dans une voiture qui puisse me permettre d'être dans le top 10, le top 8 de manière régulière. Vous avez toujours une chance de jouer le podium, comme nous l'avons vu cette année avec Williams et Sauber, des équipes comme elles qui ont des monoplaces qui peuvent régulièrement jouer un top 10 ou un top 8 et soudainement, elles décrochent un podium, donc pour moi ce serait bien de rejoindre une équipe qui me permette de me battre pour le top 10 (et donc des points).

Pensez-vous que votre expérience avec Pirelli vous rendra plus fort pour 2013 si vous revenez en F1 ?
Oui, absolument. C'est un point très positif pour moi parce que j'apprends non seulement comment gérer les pneumatiques, j'apprends également comment sont construits les pneumatiques, leurs spécifications, leurs profils à l'avant, à l'arrière, comment les pneumatiques fonctionnent en contact avec le sol. En revenant aux stands, en discutant avec les gens de Pirelli, je sais comment s'est comporté le pneumatique, à quel point le pneumatique est usé compte tenu de la température, de l'empreinte du pneumatique et tant de choses que vous apprenez non seulement en pilotant mais aussi en discutant avec les ingénieurs et les gens de chez Pirelli. Tout cela est un grand tout qui fait une différence.

Donc c'est un gros plus pour vous ?
Oui, clairement. C'est bien mieux que n'importe quel rôle de troisième pilote, je pilote bien plus et j'apprends bien plus je pense, en ce qui concerne les pneumatiques. Nous avons une très bonne monoplace qui est la Renault R30 de 2010, et je peux vous dire que la monoplace est incroyable à piloter, elle est si douce, si facile. Il y a une grande différence avec ce que j'ai pu piloter par le passé (chez Toro Rosso notamment, ndlr).

Combien de kilomètres avez-vous parcouru ?
Nous avons fait environ 1500 kilomètres d'essais. Donc bien plus qu'un pilote de réserve ou un pilote d'essais.

De notre envoyé spécial à Silverstone