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Technique : les échappements Red Bull

F1. Après un Grand Prix d'Europe où Sebastian Vettel avait assommé la concurrence avant d'être contraint à l'abandon, Red Bull est de retour sur la plus haute marche du podium avec la victoire de Mark Webber en terre anglaise. Des résultats dus en grande partie à des échappements revus et corrigés que la rédaction de Fan F1 vous décrit en exclusivité.

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La RB8 à Silverstone
© GEPA / La RB8 à Silverstone

Malgré les nouvelles règles pour 2012 les concernant, les échappements ont gardé une importance notamment dans l'efficacité du diffuseur. En effet, correctement guidé entre les pneus et les extrémités du diffuseur, le flux des gaz d'échappement, éjecté à plus de 800 km/h et à haute température, donc contenant une grande énergie, peut "sceller"l'extracteur, c'est-à-dire empêcher l'air à haute pression situé au-dessus de "fuir"sur les côtés (lire notre article <a href="/f1/actualite/13502-laerodynamique-pour-les-nuls.html"target="_blank"title="La technique pour les nuls">"L'aérodynamique pour les nuls"</a>) et donc de diminuer l'efficacité du diffuseur.

Red Bull et Ferrari ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, travaillant sans relâche en testant de nombreuses configurations durant tout le début de la saison. L'écurie autrichienne a continué ses efforts à Valencia, avec une nouvelle version qui faisait la synthèse de différentes solutions déjà observées dans le paddock. Une version qui a été améliorée pour ce Grand Prix de Grande-Bretagne (photo ci-contre, que vous pouvez retrouver en haute définition dans <a href="/f1/saison-2012photo/grandprix/2012-angleterre-v.html"target="_blank"title="F1 2012 : Grand Prix de Grande-Bretagne - Les photos du vendredi">notre album de vendredi</a>, et schéma ci-dessous).

En effet, le nouveau design, lui-même évolution de celui apparu aux essais de Barcelone, fait coup triple. Il présente une bosse (orange sur le schéma ci-dessus) empruntée à McLaren, qui a été surélevée par rapport à la version de Valencia (dans l'encadré en bas à gauche), ce qui permet de mieux guider les gaz d'échappement dans le sens de la sortie (rouge). Cette bosse est prolongée par une sorte de rampe de lancement (bleu foncé) inspirée des échappements d'origine de la Sauber, qui dirige le flux entre les pneus et le diffuseur (en bleu dans l'encadré du haut) pour effectivement le sceller. Enfin, sous cette rampe de lancement et dans la continuité de la bosse, est creusé un conduit, imaginé par les équipes techniques d'Adrian Newey.

< img align="left"src="//www.motorsinside.com/images/photo/article/f12012/c-fan-f1-chronique-mecano-du-dimanche-silverstone-red-bull.jpg"style=" width:680px;margin:0 0 25px"alt="Schema Red Bull Silverstone"/>

Ce conduit est divisé en deux parties par une petite pièce de carbone qui sert de séparateur (bleu clair). La première partie (jaune) débouche sur une ouverture (en jaune dans l'encadré du haut) qui permet d'apporter de l'air sur le dessus du diffuseur. La deuxième partie (en vert) se termine par le seul trou autorisé dans le diffuseur (en vert dans l'encadré du haut), dont l'usage premier est de permettre le passage du démarreur mais qui est ici détourné pour des raisons purement aérodynamiques : la section du cette partie du conduit se rétrécissant, la vitesse du flux à l'intérieur augmente et sa pression diminue. L'air ressort donc plus rapidement et par conséquent accentue les différences de vitesse et de pression de l'air de part et d'autre.

Sans ce conduit, comme l'ont été les pontons de Red Bull à Bahreïn, le flux d'air circulant par les côtés des pontons (lignes violettes) ne pourrait pas atteindre le diffuseur car justement, les gaz d'échappement expulsés à haute vitesse, agissant comme une barrière, l'en empêcheraient. Et lorsqu'il était présent avant Bahreïn, une partie des gaz d'échappement, qui n'était pas dirigée correctement à cause de l'absence de la bosse, passait par le conduit, ce qui faisait perdre beaucoup d'efficacité au diffuseur à la réaccélération, puisque d'un coup, de l'air à basse pression et à haute vitesse était brusquement injecté dans le diffuseur. Boucher le conduit n'était donc qu'une solution temporaire, permettant de retrouver un peu de stabilité à l'accélération, le temps de réétudier un conduit où les gaz d'échappement s'engouffreraient en quantité bien moindre.

Et c'est ainsi que Red Bull se retrouve théoriquement avec le meilleur des trois modèles dont elle s'est inspirée : le diffuseur est soufflé efficacement, car les gaz sont guidés par la bosse relevée et la rampe de lancement, tout en lui permettant d'être nourri par l'air qui passe au-dessus (lignes roses) et sur le côté des pontons (lignes violettes, via la première partie du conduit, en jaune), et sans que les gaz d'échappement ne passent par le conduit.

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