F1. Le talent ne fait pas tout en Formule 1. Les résultats, bons ou mauvais, sont aussi la conséquence des choix faits par les pilotes ;et notamment, des choix concernant les écuries qu’ils fréquentent.
En son temps, Juan-Manuel Fangio avait remporté ses cinq titres de champion du monde avec quatre écuries différentes (Alfa Romeo, Maserati, Mercedes et Ferrari). Certes, il s’agit d’une autre époque. Et les comparaisons avec plus de cinquante années d’écart ne sont pas aisées.
Mais il semble impossible aujourd’hui de réaliser encore pareil exploit, tant il est difficile pour les pilotes de choisir la bonne écurie qui les portera jusqu’à la victoire finale. Beaucoup d’entre eux d’ailleurs ont fait de mauvais choix. Quelques exemples précis nous le démontrent bien.
Champion du monde en 1997, Jacques Villeneuve semblait promis à un bel avenir. Il venait de passer deux ans dans la meilleure équipe du plateau, Williams-Renault, et ses qualités d’attaquant et son tempérament de vainqueur n’étaient plus à prouver. Mais depuis quelques temps déjà, une idée saugrenue lui trottait dans la tête : monter sa propre écurie avec son manager de l’époque, Craig Pollock. Villeneuve avait la jeunesse et la fougue de son côté et, après une année décevante au volant de la Williams en 1998, qui avait perdu le moteur Renault au profit de sa pâle doublure rebaptisée Mecachrome, il choisit donc de se lancer dans l’aventure. Il savait sûrement que les premières années seraient difficiles, mais il ne se doutait cependant pas que sa motivation allait fléchir tout autant que ses résultats, et que la gestion d’une telle écurie lui apporterait autant de déceptions.