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Conor Daly : un Américain en quête de F1

F1. MotorsInside est présent dans le paddock du Grand Prix d'Italie et nous avons ainsi pu rencontrer Conor Daly, pilote Lotus GP en GP3 Series, et l'un des rares pilotes américains ayant tenté de faire carrière en Europe. Il nous a notamment parlé de sa saison de GP3, de ses objectifs pour les années à venir, de son envie d'accéder à la F1 et des difficultés à surmonter pour y parvenir.

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Rédigé par Par
© C. Sellier / Fan-F1 /

Conor, tout d'abord, comment allez-vous depuis votre accident à Monaco ?
« Bien, ça va. C'était vraiment malheureux parce que Monaco a affecté Valence et ces deux week-ends nous n'avons inscrit aucun point. Cela a tué mes espoirs au championnat mais depuis nous n'avons pas terminé hors du top 10 et nous avons fait des podiums mais nous ne pouvons pas revenir sur ces deux week-ends. »

Et physiquement, comment allez-vous ? Avez-vous complètement récupéré ?
« Oui, en fait, je n'ai même pas été blessé après l'accident. Donc tout va bien. »

Vous avez gagné votre première course de GP3 cette année, vous êtes 5ème du championnat, quels sont vos objectifs pour ce dernier meeting ? :
« C'est vraiment très serré et même pour moi, si j'arrive à inscrire de gros points ce week-end, je pourrais encore terminer deuxième au championnat. Donc l'objectif est de terminer dans le top 3 mais ça sera compliqué. Il nous faudra un peu de chance, nous verrons ce qu'il se passera, mais je sais que la voiture est rapide, que l'équipe fait du très bon travail, donc nous devrions avoir une bonne chance. »

Avez-vous atteint les objectifs fixés en début d'année ?
« Non, je voulais vraiment essayer de me battre pour le championnat mais c'est la course automobile, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Nous avons eu deux week-ends qui se sont vraiment mal passés et cela ne nous a pas aidé. Mais mis à part cela, lorsque nous avons connu des problèmes à résoudre et des rivaux en piste, tout s'est bien passé. Nous avons décroché beaucoup de bonnes places, des podiums mais j'aurais aimé faire un peu mieux. Mais vous savez, ce n'est que mon 13ème ou 14ème week-end de course en Europe, donc j'ai encore beaucoup à apprendre, mais nous allons continuer à avancer. »

Monza est le dernier rendez-vous de la saison GP3. Savez-vous déjà ce que vous ferez l'année prochaine ?
« Non, pas encore. Notre objectif est de monter vers quelque chose comme le GP2 ou la World Series, mais nous verrons ce qu'il se passera lors des prochains mois. Espérons que nous pourrons réaliser des essais en GP2 ou en World Series pendant l'hiver. Nous verrons comment cela se passera et ce qu'il adviendra. »

Vous êtes déjà lié à une équipe de Formule 1, Sahara Force India, vous avez déjà effectué deux essais aérodynamiques en ligne droite, qu'est-ce que cela vous a apporté ?
« C'est bien, c'est toujours agréable de pouvoir rouler à bord d'une monoplace de Formule 1, nous verrons ce qu'il se passera. Je ne veux pas faire les essais pour les jeunes pilotes, mais c'était une bonne opportunité. Je les en remercie vraiment, je connais quelques personnes dans l'équipe. Espérons que nous pourrons continuer à construire une relation. Je suis allé dans leur simulateur plusieurs fois, parce qu'avant de vous mettre dans la voiture, ils vous mettent dans le simulateur. C'est toujours bon de passer du temps dans un simulateur de Formule 1. »

Vous êtes le fils d'un ancien pilote de Formule 1, Derek Daly, qui a pris part à 64 Grand Prix, vous voulez faire mieux ? Le battre ?
« Oui, exactement. Ce serait vraiment super. La Formule 1 a besoin d'un pilote américain et elle en est consciente, mais cela a été très compliqué pour nous par le passé, et ça l'est toujours car c'est un monde complètement différent de celui dans lequel nous avons été élevé, mais je pense que nous nous en rapprochons. Si nous pouvons gagner des courses, terminer régulièrement sur le podium en GP3, qui est l'un des championnats pour les jeunes les plus relevés, ce n'est pas trop mal. Nous allons continuer sur notre voie, et l'objectif est d'être en Formule 1 et ce serait fantastique de faire une belle carrière. »

Quand pensez-vous cela possible ?
« Je ne sais pas. Je ne veux pas arriver trop vite et ne pas être prêt. Y parvenir dans deux ou trois ans, ce serait bien, je pourrais avoir une une bonne expérience en World Series ou en GP2, ou même lors de quelques vendredis, nous verrons ce qu'il se passera. Pour le moment, nous devons continuer à travailler, faire en sorte de gagner des courses. »

Pensez-vous que c'est plus dur pour un Américain d'arriver en Formule 1, notamment avec les sponsors ?
« Oui, je le pense. C'est difficile parce qu'aux Etats-Unis, les gens n'appriécient pas autant la Formule 1 qu'ici (en Europe). Il y a des gens aux Etats-Unis qui savent à quel point il est compliqué d'arriver en Formule 1 et ils apprécient ce sport, mais moins qu'ici. Donc oui, c'est plus difficile, pas seulement au niveau des sponsors mais également en ce qui concerne la culture. Pour courir ici, vous devez vraiment être complètement dévoué. Je vis en Angleterre tout l'été, depuis mars, parce que c'est là qu'il faut être. Il faut être en Europe, parce que vous ne pouvez pas faire constamment des aller-retour vers les Etats-Unis, donc c'est un dévouement à avoir, ce qui est difficile, je l'admets. Mais si vous avez vraiment envie de le faire, vous devez faire ce sacrifice. Nous verrons ce qu'il arrivera, mais je vais continuer à en faire autant. »

Pensez-vous qu'avec l'exposition médiatique du retour du Grand Prix des Etats-Unis à Austin cette année et peut-être un Grand Prix des Amériques dans le New Jersey l'année prochaine, cela peut vous aider à arriver en Formule 1 ?
« Oui, je pense. Je connais beaucoup de personnes du Circuit des Amériques (à Austin) et ils savent qu'ils ont besoin d'un pilote américain pour que le Grand Prix des Etats-Unis s'inscrive dans le temps. Il faut que les gens viennent soutenir un pilote, comme à Barcelone où tous les fans espagnols soutiennent Fernando Alonso et remplissent les tribunes. Nous avons besoin de quelque chose de similaire aux Etats-Unis pour vraiment avoir un beau Grand Prix pendant une longue période. Les supporters ont besoin de soutenir quelqu'un, comme en Nascar, ou dans n'importe quel sport, les Jeux Olymiques par exemple où vous suivez les résultats de votre pays. Donc oui, ce serait agréable d'arriver en F1. »

Pensez-vous que vous pourriez être le premier des pilotes américains, avec notamment Alexander Rossi à y parvenir ?
« Je pense que c'est entre Rossi et moi, il y a une course entre nous (sourires). Mais il a bien plus d'expérience que moi et j'espère qu'il y arrivera. Si nous pouvions avoir deux pilotes américains en Formule 1, ce serait extraordinaire, mais nous verrons ce que cela donnera. »

De notre correspondant à Monza

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