Interview de Jenson Button

On parle beaucoup des pneumatiques qui s'usent très vite. Quel est votre sentiment ?

Cette après-midi, nous avons fait de longs relais pour mieux comprendre les pneus. Il y a beaucoup de dégradation comme tout le monde sait. Et peut importe ce que vous essayez de faire, le résultat est le même. J'ai essayé d'y aller doucement avec les pneus, il y avait du graining. J'ai attaqué plus, il y avait du graining quand même. Vous savez c'est la pire des situations pour les pneus parce qu'il fait froid et que le circuit est très abrasif. Je pense que nous aurons du graining [à Melbourne] mais je ne crois pas que ce ne sera pas aussi important qu'ici, j'espère que ça ne le sera pas. Les prochains essais seront importants. La première année avec Pirelli était délicate parce qu'il y avait beaucoup de graining. L'an dernier, il nous a fallu six ou sept mois pour bien comprendre les pneus. Cette année il y a plus de graining qu'en 2012 mais ils sont plus faciles à comprendre. C'est plus simple de les faire fonctionner avec la voiture.

A Jerez vous avez dit que cette voiture [la MP4-28] était un nouveau concept car vous aviez besoin d'avoir plus de marge pour les futurs développements. Si vous regardez la Red Bull, qui est une évolution de la RB8, pensez-vous qu'ils peuvent surprendre et dominer la saison ?

Ce sera une saison très intéressante. Il n'y a pas beaucoup de changements dans la réglementation. Si nous commencions la saison avec la McLaren MP4-27 avec quelques changements je pense que nous serions arrivés avec une très bonne voiture pour la première course. Meilleure que la MP4-28 ? Je ne sais pas mais elle aurait été très forte. Mais après quelques courses nous serions au bout de ce que nous pouvons faire au niveau du développement. Pour nous c'était important de changer la voiture pendant l'hiver pour pouvoir prendre une nouvelle direction dans le développement tout au long de l'année. C'est une longue saison avec 19 Grands Prix et il va falloir être compétitifs tout au long du championnat. J'espère que nous serons compétitifs à Melbourne, c'est une piste que j'apprécie et où j'ai signé de belles performances ces dernières années. Mais il est aussi possible que des équipes qui se sont contentées de faire évoluer leur voiture de l'an dernier soient compétitives également.

Quel est votre sentiment sur la nouvelle voiture ?

C'est difficile de comprendre où la voiture se situe. Parfois elle se comporte bien et d'autres fois non. Nous devons mieux la comprendre et nous assurer qu'elle fonctionne comme nous l'attendons. Ça n'a pas toujours été le cas. Aujourd'hui j'ai réalisé un tour en 1:22.840 en pneus durs, ce qui n'est pas mal compte tenu de la quantité d'essence embarquée. Sergio a fait 1:21.848 avec les tendres, ce qui est un bon tour également. Nous ne savons pas où nous nous situons et il n'est pas constructif d'essayer de voir où nous sommes par rapport aux autres. Nous devons régler nos propres problèmes pour extraire le maximum de notre voiture. Le feeling est bon mais nous devons être plus constants.

Hier, Sergio [Pérez] disait qu'il pourrait y avoir des courses avec sept voir huit arrêts au stand. Vous en pensez quoi ?

Nous n'aurons pas assez de pneus donc nous devrons les faire durer [rire]. Je pense que nous verrons des courses difficiles avec de nombreux arrêts mais il pourrait aussi y avoir des Grands Prix avec deux arrêts. Je ne pense pas que nous verrons des courses avec une seul passage par les stands cette année. Je pense que nous aurons une bonne idée de la situation après les essais libres du vendredi et du samedi donc nous n'aurons pas vraiment de surprise en course.

De notre envoyé spécial à Barcelone