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Les pneus Pirelli 2013 suscitent l'inquiétude des pilotes à Barcelone

F1. Se déroulant dans des conditions climatiques particulièrement froides et même pluvieuses le dernier jour, la première semaine des essais privés de Barcelone a réveillé les craintes de certains membres du paddock sur la tenue des pneus Pirelli qui seront utilisés cette saison en Formule 1.

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Les mécaniciens risquent d'être sollicités cette saison
© LAT / Les mécaniciens risquent d'être sollicités cette saison

Pour sa troisième année en tant que fournisseur pneumatique exclusif de la Formule 1, Pirelli a une nouvelle fois décidé de revoir la composition de ses mélanges afin de confronter les écuries à de nouveaux défis et d’instaurer toujours autant de spectacle que ces dernières années. Au lendemain des premiers essais de la saison, disputés à Jerez de la Frontera, dans le sud de l’Espagne, Paul Hembery, directeur de la compétition chez Pirelli, tirait un premier bilan positif : « Il semble que nous avons atteint nos objectifs qui sont d’avoir des pneus qui trouvent plus rapidement leur grip optimal et qui bénéficient d’un pic de performance plus long. Notre intention était d’offrir un plus grand grip mécanique afin de réduire l’importance de l’aérodynamique. »

Cependant, de retour en Espagne pour une deuxième séance d’essais privés, cette fois-ci sur le circuit de Catalunya, à Barcelone, les pilotes et les écuries ont rapidement observé une dégradation excessive des pneumatiques sur un circuit pourtant moins contraignant que ne l’était celui de Jérez : « C’est extrême. La dégradation est très dure, » réagissait ainsi Sergio Pérez (McLaren). « C’est une grosse surprise parce que normalement, lors des essais hivernaux, nous observons une importante dégradation [des pneumatiques] mais jamais autant. Nous allons disputer une course ici donc c’est un sujet d’inquiétude mais nous continuons d’en apprendre sur les pneus et j’espère que quand les choses sérieuses commenceront, cela aura changé […] parce que si nous avons cette situation à Melbourne, nous allons faire sept à dix arrêts. »

Auteur d’une simulation de course à quatre arrêts jeudi après-midi, Romain Grosjean confiait le soir même les difficultés qu’il avait rencontré au volant de la Lotus E21 : « C’était dur, très dur ! Les pneus se dégradent énormément. Je crois que dans le premier relais, j’ai dit à la radio dès le deuxième tour que les pneus étaient morts mais j’avais 66 tours à faire, alors on essaye de faire de son mieux, d’adapter son style de pilotage : pour être honnête, ce n’est pas facile. » Le pilote Lotus est malgré tout parvenu à tenir un relais de 24 tours en pneus médiums : « Ce fut un relais assez impressionnant. Nous avons essayé de travailler aussi dur que nous le pouvions et de discuter avec les gars à la radio pour voir ce que nous pouvions faire pour aider les pneus à tenir plus longtemps. »

Le Français ne s’inquiète cependant pas de cette dégradation excessive qu’il attribue aux conditions climatiques : « Je pense que les conditions n’ont pas aidé ou ne sont pas représentatives de ce que nous devrions avoir [durant la saison, ndlr]. Le froid, ici, ne rend pas les choses faciles pour les pneus mais c’est différent de ce que nous avions l’année dernière et nous avons besoin de changer beaucoup de choses pour faire que ça fonctionne parfaitement. »

Même son de cloche du côté de Daniel Ricciardo : « Les pirellis constituent de toute évidence un défi, » jugeait ainsi l’Australien après ses deux journées d’essais, mardi et mercredi, auprès d’ESPNF1. « Ce ne sont évidemment que les premiers jours et les conditions de piste sont très froides. Nous n’allons sans doute pas rencontrer souvent ce type de conditions durant la saison régulière, mais [les pneus] représentent un défi pour le moment. Ce n’est pas sûr que ce soit ce à quoi Pirelli pensait ou ce qu’ils attendaient, mais certaines fenêtres de fonctionnement du pneu ont été changées cette année – je pense en fait que toutes l’ont été – et peut-être n’avons-nous pas atteint la bonne fenêtre de fonctionnement pour voir vraiment ce que ces pneus sont supposés être. »

Conscient des difficultés rencontrées par les pilotes et leurs écuries cette semaine, Paul Hembery se veut cependant rassurant : « Les conditions que nous avons eu à Barcelone sont loin d’être typiques du reste de la saison avec des températures, dans l’air et sur la piste, beaucoup plus froides que ce que nous aurons normalement en course, et même un peu de pluie le dernier jour. Cela a mis les pneus en dehors de leur fenêtre de fonctionnement, ce qui a créé des problèmes comme par exemple du graining. Les conditions ne convenaient particulièrement pas aux pneus super tendres à cause du tracé du circuit et de l’abrasivité de la surface qui s’additionnent aux températures froides. Si on ajoute le fait que les écuries font toujours de gros changements de réglages sur leurs voitures et qu’elles essaient tous nos pneus pour optimiser leur package, nous avons vu des niveaux de dégradation qui ne sont pas habituels. » Et le Britannique d’ajouter : « Dès que nous serons à Melbourne, les pneus devraient davantage se retrouver dans leur fenêtre de fonctionnement ce qui va éliminer les gros problèmes inhabituels que certaines équipes ont rencontré. »

Voilà en tout cas de quoi ouvrir la discussion autour de l’organisation des essais en Europe, en plein cœur de l’hiver. Après que Ferrari et Toyota aient pendant quelques années décidé de faire bande à part en roulant sur le circuit de Sakhir, au Bahreïn, une séance d’essais privés collective y avait été programmée en 2011 avant d’être annulée suite à la dégradation de situation politique du pays. Depuis, l’Inde mais aussi le Qatar ont émis le souhait d’accueillir des essais hivernaux, mettant notamment en avant les conditions climatiques plus représentatives de ce qui attend généralement les écuries en cours de saison. Pirelli y serait en tout cas favorable : « Je pense que l’année prochaine nous devrions peut-être aller au Bahreïn ou à Abu Dhabi, » confiait ainsi Paul Hembery, au journal brésilien O Estado de Sao Paulo, suite aux premiers essais hivernaux qui s’étaient déroulé sur le circuit de Jérez.

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