Malaisie : Chiffres et données techniques
F1. Petit tour d'horizon des contraintes techniques qu'impose le circuit de Sepang, en Malaisie, sur le châssis, le moteur et les pneumatiques des monoplaces de Formule 1.
Pour la deuxième manche de la saison 2013 de Formule 1, le Formula One Circus fait escale à Sepang en Malaisie. Le pays asiatique célèbrera cette année le 15ème anniversaire du premier Grand Prix de Malaisie de Formule 1, disputé en 1999 et remporté par Eddie Irvine au volant de sa Ferrari F399.
Le circuit possède un tracé atypique, avec un dénivelé assez intéressant pour les pilotes notamment dans la deuxième moitié du tour. Il possède également deux longues lignes droites sur lesquelles les pilotes auront l'opportunité d'activer leur DRS.
Côté chiffres, ce Grand Prix de Malaisie sera le 200ème Grand Prix de Formule 1 de Fernando Alonso. Le pilote Ferrari, vainqueur l'année dernière depuis la 8ème place sur la grille - la position la plus éloignée d'un vainqueur en Malaisie, tentera de glaner un nouveau succès sur un circuit où il a déjà gagné trois fois - avec trois équipes différentes, Renault en 2005, McLaren en 2007 et Ferrari en 2012.
Les conditions météorologiques seront difficiles en Malaisie ce week-end. En effet, il devrait faire entre 25°C et 34°C et des orages accompagnés de pluie sont annoncés pour le week-end, ce qui pourrait offrir aux spectateurs et téléspectateurs une course débridée comme l'an passé.
Sepang côté châssis
Tom McCullough, Responsable de l'ingénierie de piste chez Sauber F1 Team :
« Le circuit de Sepang est un tracé à moyennes et hautes vitesses [...]. Le circuit est techniquement exigeant car il y a également deux longues lignes droites qui nécessitent une voiture efficace et également quelques virages lents. Les caractéristiques du circuit et les hautes températures habituelles sont également un vrai défi pour les pneumatiques, ce qui explique pourquoi Pirelli apportera les médiums et les durs. La météo peut également jouer un rôle significatif lors du week-end de course car en fin d'après-midi, les averses sont fréquentes. »
Sepang côté moteur
Rémi Taffin, Directeur des prestations piste de Renault Sport F1 :
« Après une première victoire à Melbourne, nous nous sommes rapidement concentrés sur Sepang. Ce circuit de 5,543 kilomètres représente un défi pour les moteurs. Une grande partie du tour est parcourue à pleine charge, notamment dans les deux longues lignes droites. A chaque fois, le moteur est à 100% durant plus de dix secondes. Il est nécessaire d’associer une bonne accélération et une bonne vitesse de pointe. Les deux lignes droites sont parcourues dans des sens opposés ;c’est un paramètre à prendre en compte lors de la sélection du septième rapport de boîte. Si on a le vent dans le dos dans une ligne droite, l’accélération peut être compromise dans l’autre si les ratios ne sont pas bien calculés.
Il y a aussi plusieurs virages à basses ou moyennes vitesses. Le moteur doit être souple pour être suffisamment réactif au point de corde et en sortie de virage. En particulier, le premier virage requiert une grande stabilité au freinage avant une brève accélération pour la longue courbe rapide qui suit. Les ingénieurs doivent trouver le meilleur compromis avec l’overrun pour aider le pilote à tourner sans compromettre la relance.
Mais la caractéristique principale de Sepang est l’humidité ambiante. Même s’il ne pleut pas, le degré d’hygrométrie modifie les propriétés de l’oxygène et ralentit le processus de combustion et, par conséquent, la puissance du moteur. S’il pleut, comme chaque année jusqu’ici, le défi est d’établir des paramètres pour limiter cette perte de puissance en conservant suffisamment d’adhérence. Les ingénieurs Renault Sport F1 vont proposer une cartographie spécifique pour la pluie afin que le pilote puisse s’aider du couple. Nous surveillerons les données fournies par les capteurs pour vérifier que le couple réellement délivré est en adéquation avec celui demandé par le pilote. C’est particulièrement important dans les virages rapides, principalement entre les 9 et 13.
En plus de la difficulté intrinsèque de la piste, il faut aussi penser à la stratégie de gestion des moteurs durant toute la saison. A Melbourne, nous avons utilisé un premier moteur. En arrivant à Sepang, nous avons deux options : conserver le même bloc pour un second week-end consécutif - il atteindrait 1 600 kilomètres à l’arrivée de la Malaisie - ou installer un moteur neuf pour samedi et dimanche. Cette seconde possibilité nous donne davantage de flexibilité pour travailler durant la journée de vendredi. Ces deux stratégies seront partagées à Sepang. Nous aurons donc beaucoup d’informations sur la façon dont les écuries gèrent ce sujet. »
Sepang côté pneumatiques
Les gommes disponibles pour les pilotes à Sepang sont les suivantes :
- Mediums (flancs blancs) ;
- Durs (flancs oranges) ;
- Intermédiaires (flancs verts) ;
- Pluie (flancs bleus).
L'avis de Paul Hembery, directeur de Pirelli Motorsport :
« Nous décririons Sepang comme un circuit vraiment "extrême", tant en termes de météo que de surface de piste. Cela signifie qu’il s’agit là de l’un des weekends les plus exigeants pour nos pneumatiques de toute la saison. Nous verrons pour la première fois le nouveau mélange P Zero Orange en compétition. Cette couleur (au lieu de l’argent) a été choisie pour faciliter la distinction avec les mediums blancs à la télévision. Le choix fait pour la Malaisie est le même que celui de l’an dernier mais les mélanges en eux-mêmes offrent davantage de performance et disposent d’un niveau de dégradation volontairement supérieur cette année.
L’an dernier, trois arrêts avaient été la stratégie gagnante par des conditions mixtes, au terme d’un final palpitant entre Fernando Alonso et Sergio Pérez, conditionné par les pneumatiques. Nous nous attendons de nouveau à trois arrêts, mais une nouvelle fois, il est possible que la météo prenne le pas sur l’action. Même s’il ne pleut pas, les pilotes se préparent à des conditions d’humidité avoisinant les 80% et des températures ambiantes de plus de 30°C. »
L'avis de Jean Alesi, ambassadeur Pirelli :
« J’ai participé au Grand Prix de Malaisie à deux reprises : la première, lors de l’année inaugurale, en 1999, et la seconde en 2000, pour ma dernière saison en Formule 1. Les deux fois, j’ai rallié l’arrivée, mais je me souviens à quel point il s’agissait d’un défi pour les pilotes comme pour les monoplaces : il s’agit de l’une des courses du calendrier les plus exigeantes physiquement.
Comme l’Albert Park, Sepang n’est pas un circuit "typique" et ce que nous verrons ce weekend ne sera probablement pas représentatif du reste de la saison. Malgré tout, il montre certainement quel pilote a une bonne voiture et une bonne aptitude à gérer les pneumatiques. Avec plus de dégradation cette année, savoir comment gérer les enveloppes devient encore plus important - comme ce fut toujours le cas en Formule 1 - et le Grand Prix de Malaisie met l’accent sur ce point. S’il commence à pleuvoir vraiment fort, il n’y a vraiment rien à faire : il faut juste essayer de survivre ! Nous pourrions donc avoir des résultats très intéressants en fonction de qui fera les bons choix de pneumatiques. »
Sepang en chiffres
Longueur du circuit de Sepang | 5,543 km |
Nombre de virages | 15 (10 à droite et 5 à gauche) |
Vitesse moyenne | 197 km/h |
Vitesse de pointe | 311 km/h |
% d’un tour à pleine charge | 59 |
Consommation de carburant | 2,45 litres par tour ;63 l/100km |
Record du tour | 1:34.223 (Juan-Pablo Montoya, Williams-BMW, 2004) |
Le Grand Prix de Malaisie 2012
Pole position :
Lewis Hamilton (McLaren) en 1:36.219
Podium :
1 - Fernando Alonso (Ferrari)
2 - Sergio Pérez (Sauber)
3 - Lewis Hamilton (McLaren)
Meilleur tour en course :
Kimi Räikkönen (Lotus) en 1:40.722
[A partir des communiqués publiés par la FIA, Pirelli, Renault Sport F1 et Sauber F1]