F1. Annulé en 2011 à cause des événements agitant le pays, le Grand Prix de Bahreïn se tiendra cette année, comme en 2012, alors que la situation n'est toujours pas réglée. On peut se demander si la Formule 1 peut dérouler son cirque sportif dans un pays où la situation politique est particulièrement instable. Financièrement, c'est intéressant mais moralement, beaucoup moins.
C'est la révolte oubliée des printemps arabes de 2011. Elle avait pourtant commencée avant celle des Syriens et des Libyens. Moins sanglante qu'en Syrie, elle n'en est pas pour autant plus sur la voie de la pacification. En février dernier, lors de manifestations marquant le deuxième anniversaire de la révolte des chiites, majoritaires dans ce petit royaume pétrolier régi par une monarchie sunnite, un policier et un manifestant de 16 ans ont été tués. La Formule 1 n'atténue pas les tensions, bien au contraire.
Selon la radio francophone IRIB, le gouvernement de Bahreïn a pris une nouvelle mesure de répression de l'opposition avant le début du Grand Prix. La peine est alourdie en cas d’outrage au roi Hamad bin Issa Al-e Khalifa ou d’offense au drapeau national ou à d’autres symboles bahreïnis. « Le renforcement des sanctions infligées aux détracteurs du roi de Bahreïn est une nouvelle tentative de musellement des militants, en amont du Grand Prix », a expliqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Pour le régime, la bonne tenue du Grand Prix est un symbole fort de stabilité, un instrument de propagande à l'appui d'une stratégie globale de développement économique perturbée depuis le printemps arabe.
Arrestations arbitraires