La FIA va enquêter sur l'affaire Mercedes/Pirelli

Après les <a href="/f1/actualite/15604-essais-mercedes-ferrari-et-red-bull-protestent-officiellement.html"target="_blank"title="Essais Mercedes/Pirelli : Ferrari et Red Bull protestent officiellement"> réclamations portées par Ferrari et Red Bull</a>suite aux essais pneumatiques secrets réalisés par Mercedes et Pirelli dans la foulée du Grand Prix d'Espagne, l'affaire a été transmise par les commissaires du Grand Prix de Monaco à la FIA qui jugera au travers du Tribunal International.

En attendant, la Fédération Internationale de l'Automobile a publié un communiqué indiquant qu'elle n'était pas au courant de la tenue de ces essais : « Au début du mois de mai, Pirelli a demandé à la FIA s'il était possible de réaliser des essais de développement pneumatiques avec une équipe, en utilisant une monoplace actuelle. De par le contrat de Pirelli avec la FIA en tant que manufacturier unique, il y a la possibilité pour eux de réaliser 1000km d'essais avec n'importe quelle équipe - à condition que chaque équipe se voit offrir la possibilité de le faire également.

Pirelli et Mercedes-AMG ont été informés par la FIA que de tels essais de développement ne pourraient être possibles que s'ils étaient réalisés par Pirelli, par opposition à l'équipe qui fournirait sa monoplace et son pilote, et que de tels essais seraient conditionnés au fait que chaque équipe ait la même opportunité de tester afin d'assurer l'entière équité du sport.

Suite à cette communication, la FIA n'a pas reçu d'informations supplémentaires à propos de possibles essais de la part de Pirelli ou de Mercedes-AMG. De plus, la FIA n'a pas reçu la confirmation que toutes les équipes s'étaient vues offrir une opportunité de prendre part à ces essais. »

La FIA a donc publiquement déclaré ne pas avoir eu connaissance de tous les tenants et aboutissants de ces essais, cependant, Niki Lauda - l'un des responsables de l'écurie Mercedes - a confié au quotidien brésilien < i>O Estado de S. Paulo</i>que la FIA « a envoyé un délégué » pour ces essais.

Ce qui pose problème à la FIA c'est que toutes les équipes n'ont pas été contactées par Pirelli, c'est notamment le cas des écuries Sauber, Lotus ou encore Sahara Force India : « Je ne pense pas que nous ayons [été interrogés], je ne m'en souviens pas. Je ne suis pas sûr que cela ait été fait de la manière dont vous pensez que cela a été fait. Il y aurait pu avoir une proposition lors d'une réunion de la FOTA ou quelque chose que ça au lieu de la perspective individuelle d'une équipe. Mais je ne me rappelle pas avoir reçu une lettre de Pirelli à propos de cela, » a ainsi confié Robert Fernley, directeur adjoint de l'équipe indienne, à < i>Sky Sports Online</i>après la course à Monaco.

La FOTA - l'Association des Equipes de Formule 1 - avait justement averti, par email dont une copie a été transmise à < i>Autosport</i>, toutes les équipes que si Pirelli pouvait réaliser des essais, il y avait certaines règles à respecter : « Pirelli a le droit selon les termes de leur accord avec la FIA d'offrir aux équipes 1000 km d'essais pneumatiques, à condition que chaque équipe soit traitée à égalité. Toutefois, il n'existe pas de disposition dans le règlement sportif pour que de tels essais se tiennent lors de la saison. [La FOTA a] discuté avec Charlie [Whiting, le directeur de course de la FIA] pour confirmer ce procédé, et il y a deux options : soit TOUTES les équipes veulent profiter de l'offre de Pirelli et ce sera communiqué à la FIA qui modifiera le règlement sportif soit les essais se tiennent en dehors de la saison (et ensuite l'accord sur les essais entre en jeu). »

Le problème posé par ces essais aux yeux de la FIA et des rivales de Mercedes tient donc en plusieurs points : le manque d'équité entre les équipes, le fait que ces essais aient été réalisés en cours de saison mais surtout le fait qu'une monoplace actuelle ait été utilisée par Mercedes.

Stefano Domenicali, directeur de la Scuderia Ferrari, a ainsi confié que pour lui, cela n'est pas autorisé - ce qui explique la réclamation déposée : « Depuis deux ans, il était clair que Pirelli, afin de pouvoir faire des essais, a demandé à toutes les équipes de faire des roulages. Pour nous, il était très clair que nous ne le ferions pas avec la monoplace [actuelle]. C'est pourquoi, même s'ils ne nous l'ont pas formellement demandé, nous ne pensions pas que cela était possible. »

Même son de cloche du côté de Christian Horner, directeur de l'écurie Red Bull qui a également déposé une réclamation auprès de la FIA : « Nous n'avons jamais pensé que cela était en accord avec le règlement. Bien évidemment, Pirelli voulait faire des essais depuis un moment maintenant, et le compromis qui avait été trouvé pour eux était de rouler avec la Lotus (Renault);car ils avaient la Toyota qui n'était plus d'actualité. C'était le compromis. A un moment, il y a eu une proposition qui disait qu'ils devraient faire des essais avec l'équipe qui avait gagné le championnat du monde, mais bien évidemment, cela a été accueilli avec horreur [par les autres équipes] et cela aurait de toute façon dû être approuvé de manière unanime. Ce ne serait jamais arrivé. Donc toutes les demandes d'essais ont toujours été, pour la majorité des équipes du paddock, hors du règlement - donc impossible. »