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F1. Graeme Lowdon, le président de Marussia F1, nous reçoit à Monza

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Graeme Lowdon, le président de Marussia F1, nous reçoit à Monza

F1. Graeme Lowdon, le président de l'écurie de F1 Marussia, nous a ouvert les portes de son motorhome pour évoquer tous les sujets chauds de l'actualité de son équipe et de la F1 en général : les pilotes 2014, le changement de moteur, le RRA, les voies de développement pour l'avenir.

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Graeme Lowdon s'est confié à Fan-F1.com à Monza
© Marussia / Graeme Lowdon s'est confié à Fan-F1.com à Monza

Comment jugez-vous votre saison : vous avez très bien commencé en dominant Caterham. Mais depuis, ils semblent être repassés devant vous. Comment l’expliquez-vous ?

« Vous avez raison, nous avons très bien commencé la saison lors des premières courses hors d'Europe. Au retour en Europe, Caterham a fait beaucoup de progrès, avec beaucoup d’améliorations. Lors des dernières courses, je pense qu’ils avaient une voiture plus rapide que la nôtre. Nous avons quand même fait de belles courses, de belles qualifications. Les pilotes ont fait du bon travail. La F1 est très compétitive et ce qui compte c’est le classement au championnat du monde et nous sommes toujours devant Caterham au championnat [constructeurs].

Nous avons eu une bonne journée hier [avec les essais libres du vendredi]. On peut donc espérer que nous avons retrouvé un peu plus de vitesse et que nous allons la conserver aujourd’hui en qualifications. Il y a de la compétition partout en Formule 1, pas seulement en haut de la grille. Nous savons avec l’année dernière que nous devons nous battre jusqu’au dernier tour de la dernière course [NDLR : Marussia avait perdu sa 10ème place au championnat des Constructeurs à 5 tours de la fin de la dernière course au Brésil lorsque Vitaly Petrov avait fini 11ème pour Caterham]. C’est donc ce que nous allons faire cette année. »

La saison 2014 va apporter beaucoup de changements techniques, surtout autour du bloc moteur. Quelle est actuellement la répartition de travail à l’usine entre la monoplace 2013 et celle de 2014 ?

« Nous sommes quasiment concentrés à 100% sur 2014 maintenant. C’est le cas depuis un bon moment maintenant. Par rapport aux plus grosses équipes, nous avons des ressources en ingénierie beaucoup plus limitées. C’est donc une décision encore plus importante pour nous de savoir sur quel programme nous concentrer.

Le programme 2014 est dans les temps, la voiture a l’air bien. Notre relation de travail avec notre fournisseur de bloc moteur, Ferrari, fonctionne très, très bien. Nous sommes donc confiants d’avoir un bon package pour 2014. Donc nos équipes d’ingénierie et de fabrication sont concentrées là-dessus alors que notre équipe de course se concentre sur le reste de la saison 2013. »

Nous entendons depuis plusieurs mois que le V6 de l’an prochain sera significativement plus cher que le V8 de cette année. Quel impact financier va avoir pour vous l’arrivée de ce nouveau bloc V6 par rapport au V8 actuel et de passer de Cosworth à Ferrari ?

« Nous avons eu une relation de quatre ans avec Cosworth, qui a été fantastique. Ils ont été de très bons partenaires. C’est pour ça que nous sommes restés avec eux tout ce temps car cela a très bien fonctionné pour nous. Nous avons établi de belles amitiés là-bas. Mais Cosworth a décidé de ne pas produire de moteur 2014. La décision de changer a donc été facile pour nous.

Tout se passe très bien depuis que nous avons commencé à travailler avec Ferrari. Ils ont vraiment de très bons ingénieurs. La communication entre nous est très bonne. Nous espérons donc pouvoir bénéficier d’un nouveau partenariat de longue durée pour notre moteur, avec Ferrari. »

Nous savons qu’un de vos pilotes actuels fait partie de la Ferrari Driver Academy. Est-ce que le fait d’avoir désormais un moteur Ferrari signifie que Jules Bianchi va rester avec vous l’an prochain ?

« Non, non ! Les discussions pour le moteur sont totalement séparées du reste. Je pense que là où cela nous a aidé, c’est que puisque Jules est un pilote de la Ferrari Driver Academy, Ferrari a suivi ses progrès et nos progrès de beaucoup plus près qu’ils ne l’auraient fait autrement. Vous devez donc les croire et croire Jules quand ils disent qu’ils ont eu une agréable surprise quand ils ont vu que nous évoluions en tant qu’équipe professionnelle. Je pense que cela a influencé leur décision de collaborer avec nous sur, nous espérons, le long terme. Le lien avec Jules leur a permis de mieux nous connaitre. Ils ont désormais une connaissance de l’intérieur. Ils ont pu voir comment nous travaillons. »

Est-ce que le fait d’être motorisé par Ferrari vous apporte un supplément de poids dans vos discussions avec Bernie Ecclestone, avec lequel vous êtes la seule écurie à ne pas avoir d’accord commercial en vigueur ?

« Euh vous savez, nous estimons que notre position sur l’aspect commercial est juste et équitable. Nous n’avons pas besoin de soutien supplémentaire. Nous progressons dans ces discussions et nous allons continuer à le faire jusqu’à trouver un accord. Cela étant dit, il vaut toujours mieux avoir davantage d’amis que moins d’amis dans le paddock. Pour notre accord commercial, je pense que nous sommes sur la bonne route. »

L’absence de cet accord menace-t-il votre modèle économique, voire l’existence même de votre écurie ou est-ce que vous pouvez vivre sans ?

« Il y a énormément de compétition en F1 mais comme partout, vous avez besoin de stabilité. Vous avez besoin d’avoir l’opportunité de planifier les choses. Là où cela nous a déjà fait du tort en tant qu’équipe, c’est que contrairement aux autres équipes, qui ont reçu de l’argent supplémentaire, nous avons reçu moins que ce à quoi nous nous attendions.
Cela aura nécessairement un impact sur notre programme technique puisque si vous avez plus d’argent, vous pourrez rendre votre voiture plus rapide. Si votre voiture va plus vite, vous pouvez vous classer plus haut au championnat. Si vous finissez plus haut au championnat, vous pouvez recevoir davantage d’argent. Cela devient un cercle. Donc si vous cassez ce cercle, comme cela s’est produit, cela fait du tort à l’équipe. C’est notre rôle au management de nous assurer que l’entreprise est protégée et peut aller de l’avant. C’est certain que ce n’est pas une bonne chose de ne pas recevoir l’argent que vous aviez prévu de recevoir. »

Quelles différences principales voyez-vous entre le fonctionnement d’une écurie de F1 et celui d’une entreprise « normale » comme vous en avez fondé et géré dans le passé ?

« Vous avez la même pression. Le management a la même pression que ce que j’avais pu voir dans mes expériences précédentes. L’une des principales différences est le panorama commercial. Il n’y a qu’un seul détenteur des droits commerciaux, qui est en position dominante. Cela existe dans beaucoup d’autres industries mais il y a également beaucoup d’industries où le marché est complètement libre. Nous employons des gens, nous avons établi une stratégie que nous suivons. Nous avons des problèmes qui pourraient paraitre semblables à ceux que des managers rencontrent dans d’autres industries.

Donc oui la Formule 1 est un sport mais c’est également un business. Vous pourriez même dire que c’est trop un business pour être un sport mais vous pouvez également dire que c’est trop un sport pour être un business. Mais la F1 est très chère. Il y a des risques que ces coûts deviennent trop élevés. Il est important d’avoir une structure, où le succès est lié aux compétences et pas seulement aux finances. »

Sur votre site Internet, vous avez une partie dédiée à des produits dérivés à votre nom. Est-ce que c’est un domaine que vous voulez étendre les années à venir, notamment avec des marques grand public comme partenaire ? Est-ce que vous regardez ce qui se fait dans d’autres sports, comme en Nascar, où le merchandising représente une source importante de revenus pour les écuries ?

« Cela ne représente pas une part très importante de nos revenus mais ce n’est pas non plus négligeable. Il y a une demande, nous avons reçu beaucoup de demandes. Nous bénéficions d’un fort soutien. Notre base de fans est très active. Ils aiment notre merchandising, surtout qu’il est vraiment cool cette année. Comme toute entreprise lorsque vous voyez qu’il y a de la demande, vous cherchez à la satisfaire.

Pour la Formule 1 en général, pas seulement pour nous en tant qu’équipe, il y a une bonne opportunité de croissance à travers le merchandising. Pour d’autres sports, cela représente un pourcentage plus important de leurs revenus. C’est une opportunité. »

Est-ce que cet aspect fait partie de l’accord que vous avez passé avec le club de football de Reading, que vous avez annoncé à Silverstone ?

« Oui notre accord est vaste. Il permet d’avoir ce genre de discussions. Je pense que nous pouvons apprendre beaucoup d’autres sports, pas seulement du football. Je pense également qu’ils peuvent apprendre beaucoup de la façon dont nous travaillons en Formule 1. Nous avons beaucoup de sujets de discussions avec eux. La structure du football professionnel est différente de ce que nous avons en Formule 1 en termes de modèle économique mais il y a des sujets communs. Il est toujours bon d’avoir des discussions avec l’extérieur. »

D’un point de vue plus général, beaucoup des partenaires de l’écurie (A-Qas, Bifold, ATG Access) sont des entreprises détenues par votre ancien copropriétaire LDC. Est-ce une stratégie commerciale qui a vocation à perdurer ou souhaitez-vous étendre votre réseau de sponsors et partenaires ?

« Cela a permis à LDC de voir les opportunités commerciales qui existent en F1. Cela nous a donné la chance de vendre notre image, de faire connaitre notre marque auprès des entreprises avec lesquelles nous étions en contact. Cela s’est très bien passé. Beaucoup d’entreprises cherchent actuellement à renouveler leurs accords. Cela a donc été une relation très fructueuse. Le PDG de LDC est toujours directeur non exécutif au sein de notre conseil d’administration. Nous avons donc gardé de très bons liens avec eux. Nous recevons beaucoup de leurs invités ce week-end à Monza. »

La vente des actions détenues par LDC était davantage souhaitée par LDC, qui souhaitait se désengager ou était-ce une volonté de Marussia de détenir 100% de son équipe ?

« Les deux. LDC est un fonds d’investissements. Leur travail est d’aider à financer des entreprises à travers de la croissance. Ce n’est donc inhabituel pour eux de revendre des entreprises, c’est ce qu’ils font. Comme pour toute transaction, il faut qu’il y ait une partie qui souhaite vendre et l’autre qui souhaite acheter. Cela est arrivé au bon moment et nous avons donc trouvé un accord assez rapidement. »

Pour la saison 2013, vous avez fait le choix de vous passer d’un pilote expérimenté (Timo Glock) et d'avoir un duo très jeune. Quand pensez-vous faire une annonce sur votre duo de pilotes pour 2014 ?

« Notre duo de pilotes de cette année a très bien fonctionné. Par le passé, nous avions toujours voulu avoir un jeune pilote aux côtés d’un pilote avec beaucoup d’expérience. En tant qu’équipe, nous avons toujours voulu faire arriver de jeunes pilotes. C’est pour cela que nous avons une équipe en GP3. Nous cherchons toujours à faire monter de nouveaux talents. Cette année, nous avons pris la décision de faire venir deux pilotes moins expérimentés mais je pense que cela a très bien fonctionné. Il y a une très bonne relation entre les deux pilotes. Ils se poussent l’un l’autre. Ils ont tous les deux fait du très bon travail.

Pour la saison prochaine, comme vous le savez, il y a toujours des discussions en F1. Nous regardons les opportunités qui peuvent se présenter. De manière générale, nous faisons nos annonces vers la mi-décembre. Il n’y a pas de raisons particulières pour cela mais c’est ce que nous faisons généralement. Mais l’an dernier, nous avons fait notre contrat avec Jules beaucoup plus tard que cela. Donc nous verrons quand nous ferons notre annonce. »

La Russie doit faire son arrivée au calendrier en 2014. Est-ce qu’il serait important pour vous en tant qu’écurie anglo-russe d’avoir un pilote russe dans votre line-up ?

« Comme vous le dites, nous sommes une équipe anglo-russe. Nous avons une licence de la fédération russe. Nous regardons toujours quelle est la meilleure combinaison pour l’équipe. Donc si c’est un pilote russe qui est extrêmement rapide, c’est parfait. Mais c’est avant tout d’un pilote extrêmement rapide dont nous avons besoin. Nous regardons donc le marché des pilotes, des pilotes qui courent en GP2, en GP3, voire en-dessous. Nous sommes une écurie anglo-russe mais nous cherchons avant tout à avoir la meilleure paire de pilotes possible. »

Que pensez-vous qu’il vous manque encore pour aller vous battre avec les écuries devant vous ?

« Avec la réglementation technique actuelle, je pense qu’il y a toujours trop d’opportunités de s’acheter le succès avec de l’argent au lieu de le mériter grâce à ses compétences. C’est vraiment dommage étant donnée la structure commerciale que nous avons. Si nous avions une part des revenus commerciaux, c’est certain que notre voiture serait plus rapide. C’est aussi simple que cela. Mais nous devons vivre avec la réalité commerciale de la F1 telle qu’elle est actuellement. Nous devons travailler plus, de manière plus intelligente. Il est de notoriété publique que nous avons le plus petit budget du paddock et pourtant nous ne sommes pas derniers du championnat. Nous devons donc continuer à travailler de la façon dont nous le faisons actuellement et voir où nous en serons à la fin de la saison. »

Hier lors de la conférence de presse du vendredi organisée par la FIA, il y a eu des discussions sur le RRA. Est-ce essentiel pour vous ?

« Oui, tout à fait. Lorsque notre entrée a été acceptée en juin 2009, nous étions trois nouvelles équipes à avoir été acceptées. Aujourd’hui, nous sommes les seuls à être encore là, ce qui est vraiment dommage. Je suis persuadé que la raison est que nous sommes entrés avec une structure commerciale et technique qui permettait d’équilibrer les choses afin de permettre à une nouvelle équipe de se battre. Il y avait un plafond maximal des dépenses avec des avantages techniques si vous acceptiez ce plafond.

Cela a été remplacé par le RRA. L’idée était que cela limite les dépenses au niveau de ce qu’il y avait en F1 au début des années 1990. De mon point de vue, cela ne s’est jamais produit. La limite est largement supérieure. Je le regrette. Je pense que c’est une mauvaise chose pour le sport et c’est une mauvaise chose pour les équipes qui sont arrivées de bonne foi sur cette base.

Le RRA est très important. C’est dommage que des équipes aient interprété le RRA afin de leur permettre de dépenser davantage. Les gens ont oublié l’objectif initial. L’objectif initial était très clair et avait été très clairement expliqué aux équipes. C’était de revenir au niveau des dépenses des dépenses des années 1990. C’est vraiment difficile d’écrire des règles financières et techniques très détaillées mais il y avait un gentlemen agreement et c’est vraiment dommage que d’autres écuries aient décidé d’aller dans une autre direction. »

De notre envoyé spécial à Monza

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