Pour Mercedes, Renault est à la base de la forme de Red Bull et Lotus
F1. Selon Toto Wolff, les performances actuelles de Red Bull et de Lotus sont à mettre au crédit du moteur Renault et, peut-être, de l'utilisation différente qui est faite par les deux écuries de la cartographie moteur du V8 français.
Le Grand Prix du Japon 2013 aura vu, comme le Grand Prix de Corée du Sud, un podium composé de pilotes motorisés à 100% par Renault. Si la course coréenne avait rebattu les cartes et regroupé le peloton, l'épreuve nippone a accouché d'une course sans neutralisation, où les trois hommes de tête – Sebastian Vettel, Mark Webber et Romain Grosjean – se sont échappés et ont creusé un écart de près de quarante secondes sur leur plus proche rival, Fernando Alonso et sa Ferrari.
L'insolente réussite des monoplaces équipées d'un bloc V8 de la marque au losange fait se questionner Toto Wolff, le directeur exécutif de l'écurie Mercedes, qui dresse le constat d'une progression importante : « Je pense que ce que vous pouvez voir est que Red Bull a fait un grand pas en avant depuis Singapour et, en Corée, les Lotus ont fait un grand pas en avant de deux à quatre dixièmes de seconde. »
« La question que nous devons nous poser est peut-être ce qu'ils ont fait en termes de cartographie moteur. Y a-t-il quelque chose de cet ordre là ? Peut-être la stratégie de souffle [des gaz d'échappements] ? » se demande-t-il chez Autosport, avant d'ajouter : « En matière de développement, sur les dernières courses, nous semblons derrière. Est-ce parce qu'il y a quelque chose que nous ne comprenons pas au niveau des réglages ? Ou est-ce que Red Bull et ensuite Lotus ont fait quelque chose qui est lié à la stratégie moteur ? »
L'interrogation de Toto Wolff rejoint, notamment, les réactions de plusieurs observateurs suite au Grand Prix de Singapour où des hypothèses avaient pu être émises concernant un réglage différent de la cartographie moteur des Red Bull, permettant de mieux contrôler la traction des monoplaces. Dans ce domaine, effectivement, Renault a toujours été à la pointe de l'innovation avec des systèmes permettant de mieux contrôler la traction – sans pour autant enfreindre le règlement – comme par exemple l'utilisation de quatre cylindres sur huit lors de certaines phases du tour ou encore la redirection des gaz d'échappements vers le fond plat.
Fernando Alonso, alors interrogé sur les « bruits suspects » entendus lors du passage de la Red Bull de Sebastian Vettel, à Singapour, avait battu en brèche les théories farfelues de triche : « Je pense que le bruit différent du moteur a été là toute l'année avec Red Bull. Il est vrai qu'à Singapour c'est peut-être plus évident car c'est un circuit en ville. Mais, si vous étiez aux essais hivernaux à Barcelone, dans les virages, la Red Bull produisait un son différent. Donc ils utilisent quelque chose de différent comparé aux autres équipes, mais c'est quelque chose qui est légal. Ils passent tous les contrôles du samedi et du dimanche lors des courses, donc ils sont complètement okay et c'est à nous de faire un meilleur boulot et de maximiser le potentiel, » avait ainsi déclaré l'Espagnol.
De son côté, T. Wolff préfère finalement s'interroger sur le potentiel de son équipe et l'objectif de bien terminer au championnat : « Il y a trois points à regarder. Premièrement, est-ce que nous avons manqué quelque chose et si oui, pourquoi ? Deuxièmement, nous devons contrebalancer les ressources correctement entre 2014 et 2013. Et troisièmement, nous devons viser la deuxième place au championnat [constructeurs]. C'est notre objectif et nous ne pouvons pas le laisser filer. »
Pour rappel, Mercedes est actuellement troisième du classement, avec 287 points, soit 10 de retard sur Ferrari et 23 d'avance sur Lotus. La seconde position se jouera donc entre ces trois équipes alors qu'il reste encore 172 points maximum à distribuer sur les quatre épreuves restantes.
