Ils butent aux portes de la F1
F1. "Tout ça pour ça !" C’est ce que pourrait se dire les Frijns et autres Valsecchi. Depuis la création des deux championnats "antichambres" de la Formule 1, le GP2 et la Formule Renault 3.5, seulement la moitié des lauréats ont décroché un poste de titulaire dans la catégorie reine.
Sur les 9 saisons de GP2, un tiers des pilotes champions n’ont pas trouvé de volant en F1 dont… les deux derniers champions en date. Davide Valsecchi, pilote d’essais (payant !) de Lotus F1, a été tout simplement ignoré par son employeur pour remplacer Kimi Räikkönen pendant sa convalescence. Fabio Leimer, titré cette année, n’a aucune touche en F1 à l’heure actuelle.
On peut également inclure Giorgio Pantano qui, même s’il a effectué 14 Grands Prix chez Jordan F1 avant son titre, n’a pas réussi à réitérer l’exploit en repassant par la classe inférieure... et malgré un titre en poche.
Il faut aussi dire que ces trois pilotes sont loin des Nico Rosberg et Lewis Hamilton qui ont décroché le graal dès leur première saison en GP2. Ils ont dû attendre leur 4ème ou 5ème saison pour se voir récompensés du titre.
Et tout ça a un prix. Selon les propos de l’homme d’affaire Rainer Gantenbein, en 2011 la carrière du suisse Fabio Leimer aurait coûté plus de 12 millions d’euros. Il a depuis effectué deux autres saisons en GP2 et une séance d’essais payante en F1 chez Sauber, pour laquelle il aurait déboursé près de 300.000 euros… tout ça pour ça.
C’est pire en Formule Renault 3.5. Seul 3 des 9 champions ont accédé au poste de titulaire en F1 ! Le premier était Robert Kubica, lors de la première saison en 2005. Le champion 2008 Giedo Van der Garde, après un passage sans coups d’éclats en GP2, réussira à décrocher un poste chez Caterham F1… avec l’aide de son richissime beau papa. Le dernier en date est Kevin Magnussen, soutenu par McLaren. Il est aujourd’hui un des rares débutants n’étant pas obligé de payer son baquet.
Exit donc les Robert Wickens, Robin Frijns et autres compères aussi performants que dépourvus d’argent. L’éviction du prodige Frijns chez Sauber à la rentrée a fait l’effet d’une petite bombe dans le microcosme de la Formule 1. Le Russe Sergey Sirotkin, pressentie à ce moment là, est à l’inverse aussi riche que peu expérimenté.
Même talentueux il faut sa liasse de billets verts pour participer au Formula One Circus. On peut citer les Français Jules Bianchi en poste chez Marussia placé par Ferrari, Charles Pic chez Caterham avec le soutien du groupe Lagardère. Même Romain Grosjean ne serait sans doute pas chez Lotus si le pétrolier Total n’avait pas donné un coup de pousse.
La course automobile est cruelle… elle devient parfois injuste lorsque l’argent s’en mêle.
