Lotus : Boullier parle de Maldonado, Räikkönen et Quantum

Le recrutement de Pastor Maldonado par Lotus, en remplacement de Kimi Räikkönen, parti chez Ferrari, a fait couler beaucoup d’encre auprès des observateurs de la discipline, qu’ils soient spécialistes ou simplement spectateurs. Dans le duel à distance entre le Vénézuélien et Nico Hülkenberg, ce dernier bénéficie de l’image d’un véritable talent désargenté quand Maldonado est au contraire considéré comme un « pilote payant », dans son sens le plus péjoratif.

Une vision des choses qui ne sied guère à Eric Boullier, directeur de Lotus F1, interrogé par Sky Sports : « C’est un gars sympa, c’est un gars rapide. Il a gagné une course en Formule 1 et c’était au mérite, il n’a pas gagné par chance. » Pastor Maldonado a remporté, en 2012, le Grand Prix d’Espagne en devançant Fernando Alonso d’une poignée de secondes après avoir été sous pression une partie de la course.

La saison 2013 a cependant été moins fructueuse et l’inconstance du pilote sud-américain a été pointée du doigt. Eric Boullier estime qu’un travail est possible pour améliorer cela : « Je pense que nous avons juste besoin de nous assurer qu’il peut conserver sa concentration – en fait, c’est le même problème que nous avions avec Romain l’année dernière – sur la piste. » L’an passé et en début d’année 2013, Romain Grosjean était souvent tancé pour son irrégularité, avant d’impressionner les observateurs en réalisant quatre podium lors des six dernières courses. « Je suis sûr qu’avec le bon soutien et l’équipe autour de lui, nous pouvons faire quelque chose de beau avec Pastor. »

La situation financière de l’équipe a présidé au recrutement du pilote soutenu par la compagnie pétrolière d’Etat du Vénézuéla, PDVSA, dont l’apport est estimé à environ 30 millions de dollars par an, alors même que Eric Boullier avait donné sa préférence à Nico Hülkenberg. Le retard pris par l’accord entre Genii, propriétaire de Lotus, et Quantum Motorsport, un fonds d’investissement asiatique – pourtant annoncé conclu plusieurs courses avant la fin de saison – portant sur le rachat par le second de 35% des parts du premier dans la structure a toutefois empêché la venue de l’Allemand au profit de la solution Maldonado, en partance de Williams.

Le directeur de Lotus ne s’interdit pas de croire à un accord avec Quantum : « Nous sommes toujours confiants dans le fait que quelque chose va se passer. Mais le timing est un problème. » Le temps c’est de l’argent et l’argent est un moyen de développer une voiture de F1 : « Bien sûr, avec Pastor il y a un soutien financier, qui est, à l’heure actuelle, ce dont nous avons besoin. […] Même si Genii est profondément impliqué dans la recherche de fonds pour l’équipe, il y a quelques solutions qui doivent être trouvées. Et il est vrai que Quantum Motorsport est la meilleure que nous avons mais le timing fait tout, surtout en Formule 1. Nous devons dévoiler une voiture dans moins de huit semaines à présent. »

Interrogé, ensuite, sur le départ de Kimi Räikkönen pour des raisons salariales, Eric Boullier a regretté la situation : « Ça revenait régulièrement dans les médias et, en fait, il était de plus en plus fatiguant de voir ces histoires trainer des mois. Ce n’est pas le genre d’image que vous voulez donner ou le genre de publicité que vous voulez avoir. » S’il comprend le choix du Finlandais de rejoindre Ferrari, il estime que ce n’était pas son choix premier : « Evidemment, je connais la situation et je n’ai pas été surpris que Kimi soit tenté de partir, même si je savais que ça serait contre sa volonté qui était de rester, disons. »