Ferrari a dévoilé son V6 Turbo

La Scuderia Ferrari a présenté jeudi son moteur V6 Turbo qui sera utilisé à partir de la saison 2014 dans ses monoplaces de Formule 1. Le bloc a été nommé 059/3 par l'équipe de Maranello. Le « power unit » (ou unité de puissance en français) des Rouges a été dévoilé au moyen d'une animation 3D, que vous pouvez retrouver ci-dessous.

Avec des défis différents de l'ère des V8, la conception de ce nouveau bloc n'a pas été aisée comme l'a confié Luca Marmorini, le responsable de moteurs et de l'électronique au sein de la Scuderia : « Compte tenu des règlementations 2014, nous ne parlons plus de moteurs, mais d'unités de puissance. C'est un projet très complexe et nous avons travaillé dessus lors des deux dernières années. C'est un moteur à combustion interne turbochargé de 1600 cm3 et seulement 100 litres d'essence peuvent être utilisés en course, ce qui signifie que plus le moteur est efficient et plus il peut utiliser de puissance. »

Comme actuellement avec la KERS, la nouvelle unité de puissance possède des éléments permettant de récupérer l'énergie, mais ils ont été accrus : « Avec le turbo, il y a un moteur électrique, qui agira également comme un générateur, permettant le récupération d'énergie des gaz d'échappements. Comme c'était déjà le cas, un second moteur électrique récupèrera l'énergie du freinage, même s'il sera en mesure d'offrir presque le double de puissance que l'actuel. Toute l'énergie générée par les moteurs électriques sera stockée dans des batteries plus grandes et plus puissantes qu'actuellement, mais elles seront toujours situées sous le réservoir d'essence. Le système de contrôle électrique sera bien plus sophistiqué pour coordonner et gérer tous ces nouveaux éléments électro-mécaniques. »

Avec ce nouveau bloc moteur, différent des V8, James Allison - le directeur technique de Ferrari - estime que l'équipe pourrait tirer un avantage de concevoir le moteur et le châssis car cela permettra une plus grande adéquation entre ces deux éléments.

« Etre en mesure de construire le moteur et le châssis ensemble est un avantage intéressant pour Ferrari. Les autres équipes ne peuvent pas en faire de même et cette année, comme jamais auparavant, installer la nouvelle unité de puissance dans le châssis de la voiture sera une opération complexe. J'ai une expérience directe de cela de mon époque chez Lotus : il est vrai que les motoristes essaient de répondre à vos demandes, mais ce n'est jamais pareil qu'ici, où il y a une culture historique relative à une tâche commune de définir et développer la conception de la nouvelle voiture, » a confié le Britannique.

Des propos corroborés par Marmorini : « Nous avons travaillé aux côtés de nos collègues du châssis pendant des années. Précisément parce que nous savons qu'il n'y a aucune raison pour que nous, ingénieurs moteurs, mettions trop l'accent sur notre projet unique si ensuite il ne peut pas s'adapter dans une voiture capable de gagner. »

Les ingénieurs motoristes ont également travaillé avec l'un des partenaires principaux de la Scuderia, Shell - qui fournit le carburant et les lubrifiants à Ferrari. Andrew Foulds, vice-président de Shell Fuels Technology, s'est montré enthousiaste quant à l'avènement du V6 en Formule 1 : « La règlementation concernant l'essence et les lubrifiants est restée inchangée, mais les demandes du nouveau groupe motopropulseur sont radicalement différentes par rapport à celles de son prédécesseur, ce qui nous a offert la possibilité d'explorer de nouveaux domaines et d'apporter des innovations. »

Il a également confié que ces innovations permettront de développer les technologies utilisées dans les voitures des particuliers : « La formule des lubrifiants Shell Helix Ultra que nous développons avec la Scuderia nous permet de continuer à repousser les limites : de cette manière, nous pouvons récolter de précieuses données qui nous permettent de poursuivre notre développement, pas seulement dans le monde du sport automobile, mais aussi pour des applications aux voitures de tous les jours. »