F1. 2014 marque un bien triste anniversaire : celui du décès d'Ayrton Senna il y a vingt ans. Pendant l'hiver, Retour de volant vous propose de rouler dans les traces du triple champion du monde brésilien mythifié après le 1er mai 1994. Aujourd'hui, retour sur le Grand Prix du Japon 1990 où Senna ne s'est pas montré sous son meilleur jour en sortant délibérément Alain Prost au premier virage pour remporter son deuxième titre de champion du monde.
A l'aube du Grand Prix du Japon 1990, Ayrton Senna est mitigé. La saison a été âpre et revenir à l'endroit même où il considère qu'on lui a volé la victoire la saison précédente n'est pas une sinécure. Le transfert d'Alain Prost chez Ferrari lui a laissé le champ libre au sein de l'écurie McLaren-Honda mais la MP4/5B n'est plus la monoplace dominatrice de 1988 et 1989. Alain Prost a parfaitement pris ses marques au volant de la Ferrari 641, menant la vie dure à Senna. Une nouvelle fois, tout se joue entre les deux frères-ennemis. Au championnat, la situation est pourtant assez confortable pour le Brésilien : si Alain Prost ne s'impose pas à Suzuka, il sera titré.
<b>Le fantôme de 1989</b>
Mais dans le paddock japonais, le fantôme de 1989 rôde et pas seulement dans l'esprit de Senna. Alors que les pilotes sont tous réunis en briefing de sécurité, Nelson Piquet lance un débat sur la possibilité de couper la chicane lorsque un accident survient, raison pour laquelle Ayrton Senna a été disqualifié en 1989. La totalité des pilotes approuve, provoquant la colère de Senna. Excédé, il quitte la salle. « Je ne peux pas le supporter. Je ne peux pas supporter cette blague. Après ce qu'il s'est passé l'année dernière, cette situation est une blague. Je n'ai pas reparlé de l'année dernière. Quelqu'un revient dessus et tout le monde est d'accord avec lui. Et l'année dernière est un très mauvais souvenir pour moi... » Ambiance.