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Les anciens de la F1 : Michele Alboreto, l'oeuvre inachevée

F1. Les 20 ans du drame d’Imola est la triste occasion de parler de Michele Alboreto, ancien pilote Ferrari. Ce gentleman italien, décédé en 2001 au volant d’un proto Audi, a malgré lui contribué à ce week-end noir après qu'une de ses roues ait fauché des mécaniciens dans la voie des stands pendant la course.

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Michele Alboreto, dernier pilote italien victorieux sur une Ferrari
© Ferrari / Michele Alboreto, dernier pilote italien victorieux sur une Ferrari

Les débuts du Milanais en compétition de haut niveau est fulgurante. Il se passera seulement 3 ans entre son titre de formule Fiat-Abarth et son arrivé en F1 en 1981, en passant par un titre de champion d’europe de F3. C’est au Grand Prix de Saint-Marin qu’Alboreto débute en catégorie reine, grâce au désargenté découvreur de talent, le britannique Ken Tyrrell, dont les voitures portent le nom. L’écurie n’a plus le faste d'antan mais Michele impressionne avec sa motorisation Ford atmosphérique fasse aux puissants turbos. Il parvient à arracher deux victoires aux Etats-Unis ;à Las Vegas en 1982 et à Détroit en 1983, la dernière victoire de l’équipe anglaise.

Le rêve italien

Alboreto est la révélation, la valeur montante. Son talent incite Enzo Ferrari à l’engager aux cotés de René Arnoux à partir de 1984. Le rêve inaccessible devient réalité. Cela faisait 17 ans qu’un italien n’avait pas occupé un poste de pilote titulaire au sein de la Scuderia Ferrari, depuis l’accident mortel de Lorenzo Bandini à Monaco.
Après une première saison prometteuse, la coupe de champion 1985 semble promise à Michele Alboreto. Il est en tête du classement à mi-saison puis, les performances de sa voiture s’effondre. Inexorablement, la McLaren d’Alain Prost prend le large. Le pilote Ferrari parvient tout juste à arracher une place de vice champion au goût amer. Dans la rivalité des courses de Formule 1, Alboreto se fait un ami en la personne du français nouvellement champion du monde : « Michele était quelqu'un que je considérais comme un vrai gentleman sur et en dehors de la piste. »

Mais quelque chose s’est cassé en lui. L’italien stagne en performance autant que sa monture. Il ne le sait pas encore, mais il a signé ses dernières victoires. La malchance et les problèmes de fiabilité de la Ferrari ne lui permettront pas de briller. Pourtant en 1988, lors de sa dernière saison pour les rouges, Michele est rentré dans les points à chaque course… qu’il a pu terminer. Avec 80 participations, il devient le pilote italien recordman du nombre de Grand Prix disputés chez Ferrari et autant de fois porteur du numéro 27, rendu célèbre par Gilles Villeneuve.

La lente descente, puis le fulgurant renouveau

Alors que certains l’attendaient chez Williams, Michele retourne chez Tyrrell en 1989 et va enchaîner les volants dans les écuries les plus modestes du plateau ;Larousse, Footwork, BMS. Certains pilotes le prendraient comme une lente agonie mais la passion de l’italien prime avant cette considération.
1994 sera le terme de sa carrière en Formule 1, une dernière saison chez Minardi et un seul point inscrit. Il est un des derniers “anciens” de la génération Prost, Mansell. Il milite pour plus de sécurité, notamment dans les stands, à l’époque où la vitesse n’est pas limitée, où les pilotes repartent pied au plancher à quelques mètres des mécaniciens. Et c’est justement à lui qu’il va arriver la mésaventure qu’il avait présagé, pendant ce week-end noir d’Imola. Pendant la course, il perd une roue en repartant de son stand. Cette dernière percute et blesse plusieurs membres de Ferrari et de Lotus. C’est suite à cet incident qu’une limitation de vitesse sera instaurée sur les courses de F1. Ce drame le touche particulièrement. Ajouté à la mort de Senna et Ratzenberger, Alboreto décide de ne pas se battre contre les jeunes loups en attente d'un volant en catégorie reine. Il est temps pour lui de passer à autre chose.

En terme de performance, les observateurs le pensent fini. Michele s’obstine dans le très relevé DTM, sans convaincre, puis effectue des débuts honorables en Indycar.
L’équipe d’endurance Joest Racing ne s’y trompe pas et l’embauche en 1996 pour piloter la Porsche WSC-95. L’année suivante, il remporte les 24h du Mans aux cotés de Tom Kristensen (recordman de victoires) et un de ses anciens coéquipiers chez Ferrari : Stefan Johansson. Sa deuxième carrière est lancée. Il suivra Joest dans l'aventure Audi et collectionnera les places d’honneur.

La destin, une œuvre inachevée

En Mars 2001, à 44 ans, le gentleman italien gagne les 12 heures de Sebring. Le mois suivant, lors d’un essai privé de l’Audi R8 LMP1, il est victime d’une crevaison à haute vitesse. La sortie de piste est violente. Le pilote meurt sur l’instant.
C’est un coup dur pour les tifosi. Michele est le dernier pilote italien a avoir gagné au volant d’une Ferrari. Les hommages se succèdent, dont celui d’Alain Prost, rival depuis la F3. Tous sont unanimes et soulignent la gentillesse de l’homme. Quelques années plus tard, sur le podium de Monza en 2005, c’est Giancarlo Fisichella qui rend hommage à son compatriote : « Alboreto était le dernier italien sur le podium de Monza [en 1988]. J’ai été assez chanceux pour courir à ses cotés en touring car, c’était une grande personne, vraiment spéciale. Je veux lui dédicacer ce résultat en sa mémoire. »

Michele Alboreto a participé à 194 Grand Prix. On se souviendra surtout d’un homme souriant, d’un talent naturel, du dernier italien sur Ferrari à se battre pour le championnat du monde de Formule 1.

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