Lotus : Lopez veut revoir le système de redistribution des revenus

La Formule 1 doit-elle repenser son système de redistribution des revenus ? C’est ce que pense Gérard Lopez, l’actionnaire majoritaire et directeur de l’équipe Lotus, qui a accordé un entretien à nos confrères britanniques d’Autosport.

Actuellement, le système est particulièrement généreux pour les grosses structures : ainsi, les plus grosses équipes (Red Bull, Ferrari...) remportent une mise de 120 millions d’euros chaque saison dans le cadre du partage des droits commerciaux, quand une équipe comme Lotus touche elle 49 millions d’euros suite à sa quatrième position en 2013.

Une telle répartition a pourtant été validée, de fait, par la structure Lotus il y a deux ans, quand elle a ratifié l’accord bilatéral la liant à la Formula One Management, dirigée par Bernie Ecclestone, et qui gère les droits commerciaux de la discipline.

Un contexte différent
Malgré tout, Gérard Lopez estime pour sa part que le contexte a changé : « Le sport a besoin de trouver une meilleure manière d’assurer l’équité financière. Ce qui était vrai il y a deux ans n’est peut-être plus vrai, par rapport à ce vers quoi va le sport. »

Il faut notamment référence à la question de la technologie moteur, qui devait aboutir à une réduction des dépenses : « Il y a deux ans, on nous a dit que les moteurs dureraient plus longtemps et seraient moins chers que ce que nous avions, mais ils sont dorénavant pratiquement deux fois plus chers. »

Et l’argent des sponsors, plus difficile à trouver, ne parvient pas à hauteur de ces dépenses : « Les accords bilatéraux sont ce qui était vrai il y a deux ans. Ce qui est vrai aujourd’hui c’est que la F1 doit toujours attirer des sponsors, ce qui est toujours plus difficile qu’au début des années 2000 ou à la fin des années 1990. Les gens pensaient que ça se passerait comme ça il y a deux ans. »

Lopez soumet l’idée d’un système de franchise
Le directeur de Lotus de s’atteler à une comparaison footballistique : « Ce n’est pas un sport qui peut se permettre de perdre beaucoup, si ce n’est toutes, les équipes. Si vous jouiez la Ligue des Champions, et qu’il y avait un risque de perdre le Real Madrid, Barcelone ou le Bayern Munich, vous ne pourriez pas l’imaginer. »

« Cela devrait être la même chose en F1. L’idée devrait être d’avoir presque un système de franchise, et de travailler à comment rendre plus équitable la redistribution des revenus, » déclare-t-il. Système assez peu utilisé en sport en Europe, mais bien plus en Amérique du Nord, il facilite un nivellement des performances des structures y participant en organisant une redistribution des richesses qui se veut la plus équitable possible et en instaurant des règlements encadrant les dépenses.

Gérard Lopez souhaite pouvoir proposer un plateau plus homogène, au moins sur le plan sportif : « Je ne dis pas que tout le monde doit avoir la même chose, mais de comment s’assurer que chaque équipe à tout niveau ait assez pour mener une bonne campagne et fournir un bon spectacle. Il serait trop simple de dire que nous voulons tous plus d’argent, parce que la Formule 1 est conçue d’une telle manière que si vous avez plus, vous dépensez plus. Donc, comment s’assurer que vous pouvez aussi stabiliser les coûts de base, pour ne pas avoir une situation qui vous échappe ? »