Renault Sport F1 : Des progrès substantiels en 2015

L’introduction de la nouvelle technologie du bloc propulseur turbo hybride en Formule 1, cette saison, aura été diversement réussie selon les motoristes : si Mercedes peut sans doute se targuer de posséder la meilleure unité de puissance, celle-ci se distinguant particulièrement sur les circuits ‘’de moteurs’’, ce qui n’est pas le cas pour Renault. La marque au losange, après quatre années de domination avec le V8 et surtout, Red Bull, est aujourd’hui en difficulté.

Plus que son infériorité en termes de performance et de fiabilité, c’est l’impossibilité de combler rapidement l’écart avec ses concurrents, induite par le gel des moteurs, qui constitue l’écueil du V6 turbo hybride de Viry-Châtillon : « L’opportunité de changer la spécification du matériel est extrêmement limitée pendant la saison, » explique Rob White, le directeur général adjoint de Renault Sport F1, pour Autosport.

Il admet, malgré cela, que des progrès ont été effectués depuis les premiers tours de roues : « Jusqu’ici, ça n’a pas été un obstacle aux progrès que nous avons été capables de faire. […] Nous avons été capables d’apporter des améliorations et de faire des progrès significatifs cette saison dans la réduction de l’écart avec nos concurrents. Nous travaillons toujours et nous allons apporter des développements supplémentaires. »

Les évolutions décisives, cependant, ne pourront intervenir qu’à partir de la saison prochaine, lorsque la plupart des pièces constituant les unités de puissances pourront être modifiées : « Mais nous nous appuyons sur une feuille de route au niveau du développement qui présente plus de possibilités d’apporter des améliorations en changeant la spécification [pour 2015]. […] il y a une partie du travail de long terme qui peut, de manière réaliste, pour des raisons règlementaires, pratiques et logiques, être effectuée durant l’hiver et pas pendant la saison. »

« Actuellement, les règles sont très claires : nous ne pouvons pas changer la spécification sauf en cas d’approbation par la FIA, qui n’est normalement pas donnée pour des améliorations de performance, » ajoute Rob White, avant de préciser qu’il reste des possibilités pour le reste de l’année 2014 : « Il y a des choses à court terme, potentiellement plus importantes, qui sont possibles. »

Les règles de gel des moteurs visent avant tout à limiter la course à l’armement, mais pour le technicien britannique de Renault, ce n’est pas une excuse derrière laquelle se réfugier : « Les règles techniques et sportives sont les contraintes dans lesquels nous travaillons, et notre travail est d’en tirer le meilleur. Il n’est pas évident, avec des restrictions différentes au niveau de l’homologation, que le résultat aurait été mieux ou pire. »

Pour lui, le problème est avant tout que le bloc hybride n’était pas au niveau attendu : « Nous étions derrière notre objectif interne et donc, je ne peux pas être satisfait. Nous n’étions pas assez rapides sur la piste pour réagir ou pour satisfaire nos équipes et, en conséquence, évidemment, nous aurions aimé faire les choses différemment et parvenir à un résultat différent. Mais nous sommes impatients de poursuivre [dans cette voie] afin de corriger ça. »

Le meilleur résultat d’une voiture disposant d’un V6 turbo hybride Renault est la victoire, pour la Red Bull de Daniel Ricciardo, lors du Grand Prix du Canada ;la course avait été marquée par la double-défaillance simultanée des deux Mercedes, victimes d’un problème de MGU-K.