GP d'Allemagne : Hamilton inquiet et Alonso étonné par l'absence de safety car

Le Grand Prix d’Allemagne a été marqué par un incident inhabituel : dans le 47ème tour, Adrian Sutil est parti en tête-à-queue au début de la ligne droite des stands, le moteur coupé. Bloquée là, la Sauber C33 était en dehors de la trajectoire mais en pleine piste. Restée un moment dans cette position, avec cette portion sous régime de drapeau jaune, elle a finalement été retirée par des commissaires qui ont traversé la piste lors d’un moment de calme.

Cette situation a provoqué nombre d’interrogations : la direction de course devait-elle déployer la voiture de sécurité pour que les commissaires travaillent en toute sécurité ? C’est l’avis de Lewis Hamilton : « J’étais vraiment inquiet pour les commissaires, vraiment préoccupé. Vous sortez de ce virage à bonne vitesse, et ensuite il y a des commissaires qui ne sont pas loin d’où vous passez. Pour moi, c’est plus proche que ça ne l’a été depuis très, très longtemps, » explique-t-il à nos confrères britanniques d’Autosport.

Pour appuyer ses propos, il se souvient du cas de Tom Pryce en 1977, lors du Grand Prix d’Afrique du Sud. Alors que son équipier, l’Italien Renzo Zorzi, était arrêté en dehors de la piste dans la ligne droite, la voiture légèrement en feu, deux commissaires ont traversé la piste pour intervenir. Or, à l’endroit de leur passage, les pilotes lancés à pleine vitesse ne pouvaient les voir à cause du relief de la piste de Kyalami. Si Hans-Joachim Stuck parviendra miraculeusement à éviter les deux hommes, ce ne sera pas le cas de Pryce qui percutera le second commissaire, Fraderick Janssen van Juuren, qui portait un extincteur. Les deux hommes seront tués sur le coup, la Shadow du pilote inanimé continuera même sa course avant de percuter la Ligier de Jacques Laffite en bout de ligne droite.

Hamilton raconte : « Je travaillais à l’école de pilotage de Bedford et, un jour, je suis arrivé et ils avaient cette vidéo qui passait tout le temps. C’était une vidéo d’une course il y a des années avec une voiture arrêtée sur la piste, un commissaire a traversé le circuit et a été percuté par une voiture qui arrivait. C’est la première chose à laquelle j’ai pensé. Evidemment, nous n’allions pas aussi vite que dans cette ligne droite, mais j’étais effrayé pour les commissaires. Par chance, personne n’a été blessé. »

Du côté de Fernando Alonso, c’est aussi l’étonnement qui prime : « Nous l’espérions, pas parce que ça nous arrangeait, il restait 17 tours jusqu’à la fin et si nous avions chaussé les super-tendres, 17 tours c’est difficile. Mais en étant objectif et honnête, nous espérions probablement une voiture de sécurité en situation normale. Parfois, ils mettent une safety car pour une pièce d’aileron avant sur la piste et là, c’était une voiture, et il n’y a pas eu de safety car. »

Malgré tout, le pilote Ferrari fait confiance à la direction de course : « Ce fut une surprise. Mais s’ils ne l’ont pas sortie, c’est parce qu’ils ont senti qu’il n’y avait pas de risque et ils ont enlevé la voiture d’une manière sûre – j’espère, je ne l’ai pas vu – et c’était bon. »

En 2015, le déploiement d’une voiture de sécurité entraînera un nouveau départ arrêté. La question est alors de savoir si la direction de course ne prépare pas cette nouveauté en choisissant de déployer la Safety car de manière parcimonieuse. Le débat reste ouvert.