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Eric Boullier nous reçoit en exclusivité chez McLaren F1

F1. Eric Boullier, le directeur de la compétition de McLaren, nous a accueillis dans le McLaren Brand Center du paddock de Monza.

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Eric Boullier fait un point sur la situation de McLaren
© McLaren / Eric Boullier fait un point sur la situation de McLaren

Lorsqu'Eric Boullier est arrivé chez McLaren en début de saison, il a été précisé qu’il ne serait pas < i>team principal</i>comme chez Lotus mais le directeur de la compétition. Deux tiers de saison plus tard, il nous explique les différences entre ces deux postes : « Je fais 100% le même travail que chez Lotus, sauf que je n’ai plus la responsabilité commerciale de l’écurie. Et cela me va très bien car toute la partie commerciale, la recherche de partenaires prend énormément de temps. Chez McLaren, nous sommes structurés différemment puisque toute la communication et le marketing sont regroupés dans une entreprise à part, McLaren Marketing. Ce sont Ron Dennis et Ekrem Sami qui s’occupent de cette partie. »

Néanmoins, cela ne signifie pas que le Français échappe à toutes les obligations de représentation publique : « Je fais toujours des relations publiques pour McLaren car j’ai un profil public pour l’écurie mais c’est tout. » L’énergie qu’il économise donc en n’étant plus impliqué dans les négociations commerciales lui permet de se concentrer uniquement sur l’ensemble des aspects sportif, technique et de production de l’écurie : « En tout, cela représente 700 personnes. 700 personnes qui permettent de dessiner, penser, créer, construire et de faire rouler deux voitures de course. »

Eric Boullier a connu un début de saison rêvé, avec un double podium dès l’Australie, à la suite du déclassement de Daniel Ricciardo. Néanmoins, les performances ont ensuite été en retrait, malgré un moteur Mercedes qui est le meilleur du plateau. Cette situation était malheureusement prévisible pour le technicien : « Dès le premier jour de mon arrivée chez McLaren, je savais que nous ne serions pas très bien en termes de performance. La seule chose positive avant la première course était que McLaren était prêt, dans le sens où nous étions prêts à utiliser la nouvelle unité de puissance à 100% de ses capacités. Et il n’y avait que deux équipes qui pouvaient le faire à ce moment-là et c’était Mercedes et McLaren. Toutes les autres écuries avaient peur d’abandonner. Elles ont donc roulé avec des moteurs réglés sur le minimum de performance et c’est comme ça que McLaren a saisi l’opportunité de monter sur le podium. Mais nous savions que nous étions loin de Mercedes en termes de performance et, qu’à terme, d’autres équipes allaient se glisser entre eux et nous. Nous pensions simplement qu’elles mettraient davantage de temps pour le faire. Si de l’extérieur, cela a pu être perçu comme une marche arrière, pas du tout. L’écart de performance depuis l’Australie entre eux et nous est le même. Ce sont juste les autres qui peuvent désormais exploiter tout leur potentiel en comprenant comme les différents systèmes fonctionnaient. »

Cependant, si Eric Boullier ne se réjouit pas d’une telle situation, étant donné qu’elle était prévisible, cela a été intégré dans les conditions de son arrivée : « J’ai demandé à ne pas avoir d’objectif de saison car c’était la première année avec ce nouveau moteur V6 turbo et ma première chez McLaren. Mon ambition est clairement de refaire revenir l’équipe sur le devant de la scène. Il y a énormément de travail à faire. Donc ce qui m’importe cette année, ce n’est pas forcément ce qu’on verra sur la piste mais c’est d’avoir l’organisation que je veux, au moins à 95% de ce que je veux afin que nous puissions intégrer notre nouveau partenaire moteur et surtout que la partie châssis de McLaren soit organisée comme moi je la veux afin que nous puissions construire une nouvelle plateforme. »

L’arrivée de Honda pourrait laisser penser que McLaren doive quasiment repartir d’une feuille blanche pour optimiser l’implantation dans le châssis d’un moteur qui est complètement différent. Mais McLaren y voit plus d’avantages que d’inconvénients puisque l’équipe de Woking ne sera plus un simple client mais un partenaire à part entière : « Nous avons la chance d’être le partenaire usine d’Honda. Cela signifie que nous avons beaucoup plus d’échanges que nous en avons actuellement avec Mercedes mais également davantage de flexibilité. La partie moteur et accessoires sera donc beaucoup mieux intégrée qu’elle ne l’est aujourd’hui parce qu’il y a eu de vrais débats entre les deux parties. »

De plus, McLaren estime être capable de tirer beaucoup d’enseignements de la saison en cours pour l’appliquer la saison suivante : « Ce n’est plus aussi simple qu’avant où, en juin, nous passions sur le développement de la voiture suivante. Il y aura certes un tel passage mais pas tout de suite car, dans le cadre de la réorganisation dont nous avons parlé, j’ai demandé à ce que nous poursuivions le développement de la voiture actuelle le plus longtemps possible. Mais à la seule condition que les développements que nous faisons cette année puissent être utilisés pour l’année prochaine. Ça complique certes un peu les choses mais cela permet de continuer à apporter de la performance cette année tout en préparant au mieux la saison prochaine. »

Honda a annoncé cette semaine que son exclusivité avec McLaren ne couvrait que la saison 2015 et qu’ils étaient ouverts pour fournir d’autres écuries en 2016 : « C’est une bonne chose d’avoir un partage des responsabilités de développement et de l’expérience d’utilisation. Si aujourd’hui, nous étions trois équipes avec ce moteur, nous aurions davantage de chances d’être fiables rapidement mais on peut voir cette année avec Renault qu’il y a eu beaucoup de dispersions et qu’ils ont peu loupé le coche. On préfère donc qu’ils soient concentrés à 100% sur nous. Et puis, McLaren est une des plus grosses écuries du paddock. C’est une équipe qui est très solide en ingénierie. Il y a donc du répondant en face et ce n’est pas un problème pour s’intégrer avec un constructeur. »

McLaren semble être l’une des clés-maîtresses du marché des transferts pour 2015 et au-delà puisque de nombreux pilotes (Fernando Alonso, Sebastian Vettel, Lewis Hamilton…) pourraient être amenés à changer d’écurie. Les dirigeants de McLaren prennent donc le temps de la réflexion : « C’est une question de morale par rapport aux pilotes. On ne va pas attendre la fin de l’année pour dire à un pilote qu’on ne le garde pas car nous avons décidé d’en prendre un autre. C’est donc une question de morale mais également de timing. J’ai fait le tour du paddock. Je sais qui, quoi, comment et quand. Nous sommes donc en train d’élaborer une stratégie pilotes pour les trois prochaines années. Nous en discutons avec nos partenaires et futurs partenaires. Mais cela ne dépend pas uniquement de nous. Cela dépend également de la disponibilité de certains autres pilotes. »

Stoffel Vandoorne, <a href="/f1/actualite/17595-stoffel-vandoorne-nous-affiche-son-ambition-en-gp2-et-pour-la-formule-1.html"target="_blank"title="Stoffel Vandoorne nous affiche son ambition en GP2 et pour la Formule 1">que nous avions rencontré dans le paddock de Barcelone</a>, fait partie du programme de développement de McLaren. Il réalise actuellement une belle saison en GP2 et a récemment déclaré qu’il se sentait prêt pour la F1. Son cas est évidemment suivi de près par Eric Boullier, qui ne veut pas non plus précipiter les choses : « Ils se disent tous prêts. En tout cas, ils le pensent. A les écouter, ils seraient tous prêts à 12 ans ! Je pense qu’il faut arriver en F1 au bon moment en étant bien préparé. Effectivement, Stoffel peut être prêt mais de là à dire qu’il fasse partie des plans de l’écurie à court terme, je n’en suis pas sûr et il a encore une mission à terminer en GP2. Mais on ne ferme pas la porte si une opportunité se présente dans de bonnes conditions. Il ne faut pas faire n’importe quoi. »

Cette saison, McLaren n’a pas de sponsor-titre pour la première fois depuis des années. Cependant, cela n’a en rien affecté son rythme de développement : « Zéro, absolument zéro. Zéro parce que les finances de McLaren sont très solides. Contrairement à ce qui peut être cru dans le paddock, McLaren gagne de l’argent. L’absence de sponsor-titre n’a pas donc affecté notre budget mais a affecté notre profitabilité. »

Dans tous les cas, il n’est pas prévu d’annoncer ce nouveau partenaire lors du dévoilement de la prochaine monoplace afin de maximiser l’exposition médiatique de chaque événement : « Nous n’allons pas révéler ce nom en même temps que la nouvelle voiture et le nouveau partenaire moteur. Nous allons le faire quand nous penserons que l’histoire sera la mieux préparée. » Cette stratégie fait penser à ce que Williams a fait cette saison, en commençant ses essais hivernaux avec une livrée toute bleue avant d’annoncer l’arrivée de Martini.

<b>De notre envoyé spécial à Monza</b>

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