Accident de Bianchi : Villeneuve veut des safety cars systématiques en F1
F1. A la suite du grave accident de Jules Bianchi lors du Grand Prix du Japon de Formule 1, Jacques Villeneuve en appelle à la mise en place d'une règlementation qui obligerait la direction de course à déployer la voiture de sécurité dès qu'un accident survient.
Le champion du monde de Formule 1 1997 et consultant pour Canal + sur les Grands Prix, Jacques Villeneuve, a appelé des changements en matière de sécurité à la suite du Grand Prix de Japon lors duquel Jules Bianchi s’est gravement blessé à la suite d’une sortie de piste.
Alors que les leaders étaient dans le 44ème tour de la course et que la pluie s’abattait à nouveau sur Suzuka, le Français a tiré tout droit, au virage 7, à l’endroit précis où un véhicule de levage intervenait pour dégager la Sauber d’Adrian Sutil, sorti de la piste au même endroit le tour précédent. Le choc avec l’engin a blessé le pilote Marussia à la tête. Rapidement pris en charge par l’équipe médical et l’équipe d’extraction du circuit, il a été évacué inconscient vers l’hôpital général de Mie, où il a subi une opération neurochirurgicale.
Pour Jacques Villeneuve, la voiture de sécurité aurait dû être déployée dès l’incident d’Adrian Sutil : « Les règles doivent être changées concernant la voiture de sécurité. Quand je courrais, et après, j’ai toujours dit qu’à chaque fois qu’il y a un accident, il devrait y avoir une voiture de sécurité. Il ne devrait pas y avoir de place pour le jugement. Si quelqu’un doit sortir pour déplacer une voiture bloquée sur le circuit, c’est simple. Accident – safety car, et voilà. Ça aurait dû être comme ça depuis des années. L’Amérique l’a toujours fait. »
Aux Etats-Unis, en effet, les sports mécaniques majeurs que sont l’IndyCar ou la NASCAR – dont la plupart des courses sont courues sur ovale – neutralisent l’épreuve dès qu’un incident survient en piste, qu’il soit mineur (débris, tête-à-queue…) ou majeur. Jacques Villeneuve connait particulièrement bien le fonctionnement des courses outre-Atlantique pour avoir couru en IndyCar au début des années 1990, remportant au passage le titre et les 500 miles d’Indianapolis en 1995, puis pour avoir couru en NASCAR à quelques occasions à la fin des années 2000 et au début des années 2010.
Pour lui, les courses ne sont jamais trop neutralisées : « Le problème maintenant c’est que dès que la FIA envoie la safety car tous les médias et les fans se plaignent, en disant que cela détruit la course. Donc, maintenant, ils se réfrènent. C’est une situation perdant-perdant. Oui, parfois, ça ralentit un peu la course, mais au moins vous évitez des cas comme [hier], et vous évitez que l'humain ait à prendre une décision. »
« A chaque fois que je courrais, si j’avais un accident, j’étais toujours effrayé qu’une autre voiture ne me rentre dedans, » se souvient-il pour Autosport. « C’est incroyable que quelque chose comme ça ne soit pas arrivé avant. Je pense que nous avons juste été chanceux avant. Assez souvent, des gens partent à la faute où d’autres voitures sont parties en tête à queue et ils le manquent juste de quelques centimètres. »
L’accident de Jules Bianchi a rappelé celui de Michael Schumacher, en 2003, lors du Grand Prix du Brésil. L’Allemand, en tête à queue à la sortie de la Curva del Sol, avait échoué à quelques mètres d’un engin de levage qui était en train de dégager la Williams de Juan-Pablo Montoya.