Accident de Bianchi : "Inacceptable"pour Pérez qui attend les résultats de l'enquête

Après l’accident de Jules Bianchi dimanche dernier lors du Grand Prix du Japon, la journée du jeudi à Sotchi, traditionnellement celle des conférences de presse et de la rencontre avec les fans dans le paddock, s’est transformée en une journée de réflexion sur la sécurité en F1.

Parmi les pilotes les plus diserts, Sergio Pérez est longuement revenu, dans un entretien devant les médias, sur la situation des pilotes vis-à-vis des évènements de Suzuka.

« C’est très difficile, » a-t-il dans un premier temps déclaré, cité par < i>Crash.net</i>. « Je suis ici avec vous les gars mais tout le temps votre subconscient pense à notre ami Jules. Ce qui est arrivé ce dimanche était un grand choc pour nous tous. Pour tout le monde qui est impliqué dans le paddock en F1 c’est un grand choc. »

Comme souvent en pareilles circonstances, les pilotes, conscients du risque, n’imaginent pas que cela puisse leur arriver : « Vous réalisez toujours que le risque est là mais vous pensez toujours que ça ne peut pas vous arriver, que ça ne vous arrivera pas. Mais quand vous voyez que ça arrive à un gars qui était à côté de vous dimanche dernier et que, maintenant, il n’est plus avec vous – il est dans une situation très difficile – ça vous fait réfléchir à beaucoup de choses. »

Lui et les autres pilotes attendent de pied ferme les résultats de l’enquête menée par la FIA depuis dimanche : « Vous savez que ces choses sont là, et c’est pourquoi nous devons travailler en tant que pilotes avec la FIA pour améliorer ce qui est arrivé dimanche. Nous voulons une clarification sur ce qui est arrivé, tous les pilotes sont ensemble et nous voulons savoir ce qui s’est passé. Je pense que ça ne sert à rien que je parle plus de ce qui est arrivé parce que nous voulons connaître tous les détails. La FIA est en train d’enquêter donc au moins moi, avec certains pilotes, voulons une clarification totale de ce qui s’est passé et comment ça aurait pu être évité. »

« Nous voulons nous assurer que nous serons entendus car ce qui est arrivé dimanche est totalement inacceptable, » a précisé le Mexicain pour < i>Sky Sports</i>.

Il refuse que la Formule 1 se repose sur ses lauriers et son bilan de zéro morts en 20 ans : « Aucun de nous ne peut être heureux de la sécurité parce qu’il y a toujours des choses à améliorer. Nous ne pouvons pas nous relâcher et ce qui est arrivé à Jules en est la preuve. Pour son bien, pour le bien de sa famille nous devons vraiment avancer en termes de sécurité sur ce qui lui est arrivé. Nous voulons aller de l’avant, nous devons progresser. Espérons qu’à l’avenir vous ne verrez jamais un accident comme ça en Formule 1 ;qu’il y ait une dépanneuse là-bas et qu’ensuite une voiture la percute, ça ne peut pas arriver. Ce n’est pas possible. »

Il sait aussi que la responsabilité des pilotes dans l’affaissement de l’effort sécuritaire n’est pas nulle : « Quand vous êtes pilote, vous savez que vous devez montrer à la FIA que vous levez le pied, donc c’est ce que vous faites : vous essayer de lever le pied pour prouver que vous ralentissez. Mais si nous sommes tous honnêtes, nous savons que nous voulons ralentir le moins possible et réaccélérer le plus tôt possible, tout en montrant un ralentissement. C’est quelque chose qui ne fonctionne probablement pas dans ces conditions et les conditions étaient très difficiles, donc peut-être que le drapeau jaune ne fonctionne pas du tout parce que les conditions étaient extrêmement difficiles. »

Depuis le crash, il a été démontré que la portion dans laquelle Jules Bianchi a perdu le contrôle de sa Marussia et est venu s’encastrer dans l’engin de chantier était sous régime de double-drapeau jaune, les pilotes pouvant s’en rendre compte à la fois grâce aux drapeaux agités par les commissaires, aux panneaux lumineux disposés autour du circuit et aux diodes clignotantes de leurs volants. Plusieurs observateurs ont mis en avant la possibilité d’introduire en Formule 1 des slow zones, comme en Endurance, qui correspondent à des portions du circuit sur lesquelles la vitesse est limitée pour permettre aux commissaires ou aux équipes de secours d’intervenir en toute sécurité.

« Je pense que ce virage était le plus difficile du circuit. C’était très difficile. Je me souviens que tous les tours que je faisais, je mettais les gaz et je savais toujours quand l’aquaplaning arrivait – j’ai toujours eu de l’aquaplaning là-bas – donc aussitôt que je partais en aquaplaning, je commençais à remettre les gaz encore. Mais c’était la même situation toute la course et évidemment, quand la pluie a gagné en intensité, les choses ont empiré, » a-t-il conclu, <a href="/f1/actualite/18753-accident-de-bianchi-sutil-revient-sur-les-conditions-a-la-fin-du-grand-prix.html"target="_blank"title="Accident de Bianchi : Sutil revient sur les conditions à la fin du Grand Prix"> rejoignant en cela Adrian Sutil</a>.