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En pleine guerre des motoristes, Horner veut revenir aux V8

F1. Alors que les discussions font rage autour de la question des moteurs V6 turbo hybrides et de leur gel pour les années à venir, Christian Horner a indiqué qu'il fallait sérieusement envisager un retour aux V8 en F1.

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La guerre des motoristes se poursuit
© Mercedes / La guerre des motoristes se poursuit

Christian Horner appelle à un retour des moteurs V8 atmosphériques en lieu et places des actuels moteurs V6 Turbo hybrides apparus cette saison et dont la règlementation assure la présence en F1 jusqu’à la saison 2020.

Les critiques à l’encontre des nouveaux blocs introduits en 2014 ont été nombreuses, à commencer par la question prépondérante des coûts qu’ils ont engendré, mais aussi celle du gel du développement en cours de saison et enfin, évidemment, de leur sonorité.

« Personne n’aime revenir en arrière, mais parfois vous devez ouvrir les yeux, » a indiqué le directeur de Red Bull pour Autosport. « Les situations désespérées nécessitent des mesures désespérées et si vous regardez les coûts de ces unités de puissance, comment cela peut-il être viable pour toutes les équipes et, évidemment, tous les motoristes ? »

Pour lui, très clairement, la Formule 1 a fait une erreur en mettant cette nouvelle règlementation en place : « Parfois, il faut lever la main et dire que nous avons eu tort. Je pense qu’avec les règlementations moteur, les gens impliqués se sont trompés. Ce n’est pas seulement que nous avons un moteur immensément coûteux, nous avons un moteur sur lequel un développement très limité est possible, donc tout ce que vous allez faire est de geler l'avantage que nous voyons actuellement. »

« Théoriquement, la bonne chose à faire est de mettre en place une fenêtre pour que les motoristes qui sont derrière reviennent, si vous voulez vraiment contrôler les coûts. Mais ça ne serait pas juste pour Mercedes, et si vous l’ouvrez, vous devez l’ouvrir pour tous les concurrents. Donc, nous aurons une domination de Mercedes pendant la durée de vie de ces moteurs. »

Mercedes a déjà indiqué qu’elle n’était pas ouverte à ce que le gel des moteurs soit remis en cause. Même si Toto Wolff, le directeur exécutif de la marque, avait expliqué qu’une possibilité pour effectuer 13 modifications maximum en juillet 2015 existait, le motoriste allemand l’a rejetée lors d’une réunion de travail à Interlagos, estimant que les implications en termes de coûts pour lui et ses clients étaient trop importants. Le compromis proposé en retour (5 modifications maximum en juillet) a quant à lui été refusé par Renault, Ferrari et Honda.

Christian Horner estime que les coûts des moteurs turbo hybrides ont précipité à la fois la cessation d’activité de Marussia et le placement en redressement judiciaire de Caterham : « Les équipes ne peuvent pas porter le fardeau de coûts supplémentaires, qu’elles soient grandes ou petites. Malheureusement, les coûts de ces unités de puissance ont déjà conduit deux équipes vers la sortie et c’est un élément important. »

Il reconnait malgré tout que sa proposition de retour aux V8 est compliquée à mettre en place : « Je pense que c’est extrêmement improbable, mais si nous étions rationnels à ce propos, alors nous devrions [y réfléchir]. »

Réfléchir, les écuries ne disposant pas pour 2015 d’un bloc Mercedes s’y attellent, avec la volonté d’agir dans le peu de temps qu’il reste avant la prochaine réunion de la Commission de la F1 – instance qui valide les modifications règlementaires avant qu’elles ne soient transmises au Conseil Mondial du Sport automobile et composée de tous les acteurs de la discipline – qui aura lieu à la fin du mois.

Une hypothèse évoquée par Autosport serait que les motoristes concurrents de Mercedes ainsi que leurs équipes clientes attendent 2016, date à partir de laquelle l’unanimité ne sera plus nécessaire pour modifier les règlements. « Je pense que c’est la seule option parce que, avec le vote majoritaire, les règlements 2016-2017-2018 peuvent être modifiés. Donc nous devrons souffrir en 2015 avant de revoir les choses en 2016-2017-2018, ce qui est ridicule. Nous allons tous finir par dépenser bien plus d’argent sur une période plus longue. »

Un tel argument pourrait être utilisé - au moins par Ferrari et Renault, car Honda a affirmé que le défi du turbo hybride était la raison de son retour - comme un moyen de pression sur la marque à l’étoile qui pourrait elle-même mettre en jeu sa participation à la Formule 1. « C’est plus que frustrant parce qu’on s’assoit et on parle de choses, » a déclaré Toto Wolff à Interlagos. « Vous quittez la pièce en pensant que vous vous êtes mis d’accord sur quelque chose et ensuite ça change. C’est une situation ridicule de ne pas pouvoir trouver de solution et je n’ai aucune idée de ce qui va arriver. »

Une sorte d’équilibre de la terreur à l'échelle de la F1, en somme.

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