Renault F1 : fiabilité ou performance, rien ne va plus !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Renault a déçu les observateurs en ce premier week-end de la saison. Certains problèmes ne sont certes pas imputables au Power Unit de Viry-Châtillon : Carlos Sainz a perdu énormément de temps en raison d’un arrêt au stand raté, tandis que Daniil Kvyat n’a pas pu prendre le départ à cause d’un problème de boîte de vitesse.

En revanche, Daniel Ricciardo comme Max Verstappen ont connu des problèmes de moteur thermique, le premier en essais libres (il a même dû déjà changer de moteur), le second en course, ce qui l’a vraisemblablement contraint à l'abandon. Ce même dimanche, Daniel Ricciardo a été incapable de rattraper la Sauber à moteur Ferrari de Felipe Nasr, et doit se contenter d’une sixième place. La relation avec Red Bull devient ainsi de plus en plus orageuse. Le directeur d’écurie Christian Horner n'a pas hésité à dire que Renault avait « chié dans la colle » (sic).

Rémi Taffin, Directeur des Opérations, ne peut donc éviter les bilans qui fâchent : « Depuis le début du week-end, nous avons fait face à plusieurs difficultés techniques, à la fois avec Red Bull et Toro Rosso. La fiabilité en a fait partie, avec Daniel Ricciardo et Max Verstappen, qui ont connu des problèmes avec leur moteur thermique. Les deux ennuis ne sont pas reliés et nous sommes en train d’enquêter pour nous assurer qu’ils n’arrivent plus. »

En sus des problèmes de fiabilité, les pilotes Red Bull et Toro Rosso ont eu du mal à mener leurs montures : « Le plus grand des soucis concerne la souplesse, ce qui a bien empêché les pilotes de se sentir à l’aise dans leurs voitures. Cela est lié aux cartographies ou aux configurations du Power Unit, donc ce n’est vraiment pas un problème aisé à régler, mais cela ne requiert pas de tout remettre en question. Nous avons beaucoup de travail à faire avant la Malaisie, mais en même temps beaucoup de motivation pour ne pas connaître à nouveau les mêmes problèmes de ce week-end ».

Cyril Abiteboul, Directeur Général de Renault Sport, reconnaît ses torts : « Le week-end a été vraiment frustrant. Nous savons que nous avons fait de réels progrès durant l’hiver, mais nous n’avons pas pu le montrer ici, et en réalité, il semblerait même que nous aurions reculé dans la hiérarchie. Étant donné le rythme de notre développement durant les dernières semaines de l’hiver, nous n’aurons peut-être pas énormément de changements pour débloquer des améliorations. »

Alors que l’orage gronde avec Red Bull, Cyril Abiteboul appelle chacun à la raison : « Maintenant, nous nous devons de réagir, mais de ne pas surréagir, et revenir à quelque sens commun, qui a toujours conduit notre approche dans toutes ces années en tant que motoriste de Formule 1. La saison sera longue, nous avons le temps et la capacité de réagir et de faire de ce très mauvais départ de la saison 2015 une histoire ancienne. »

Il reste à Renault 12 jetons de développement pour renverser une situation que l’on peut d’ores et déjà qualifier de préoccupante.