La Formule 1 est en péril pour Martin Whitmarsh
F1. L'homme fort de McLaren de 2009 à 2014, Martin Whitmarsh, voit d’un très mauvais œil l’évolution actuelle de la Formule 1. Pour l’ancien directeur d’écurie, la discipline pourrait même disparaître dans un avenir proche.
Du haut de ses vingt-cinq années d’expérience au sein de McLaren Racing, et après avoir retrouvé sa liberté en quittant le monde de la Formule 1 l’année dernière, Martin Whitmarsh observe la discipline avec davantage de recul et de liberté de parole. Interrogé par l’agence Reuters, l’ancien bras droit de Ron Dennis a livré son avis sur les difficultés de la F1 : « J’aime la Formule 1 et j’aime McLaren. J’en ai fait partie pendant 25 années. Je suis triste de voir ce qu’il arrive. Je me tiens autant éloigné que possible du sport, et j’essaie de ne pas le commenter, mais je suis attristé par son évolution actuelle. » a-t-il déclaré.
Ses propos sont pour le moins alarmistes : « Je crois que [la F1] va s’écraser et brûler avant de prendre une direction nouvelle, à mon avis. Cela arrivera finalement, mais je suis triste de voir ce processus à l’œuvre. »
L’actuel employé de Ben Ainslie Racing (BAR), une équipe de l’America’s Cup, a dressé un panorama de l’évolution économique de la Formule 1 : « Si vous regardez les cycles… Il y a trente ans, vous aviez le sport comme il l’était… puis il y a eu l’ère des industriels du tabacs qui fut la plus grosse poussée de croissance, puis l’ère des constructeurs automobiles où nous avions en même temps sept des neufs plus grands constructeurs automobiles. Ensuite, la crise économique a balayé tout cela, et la F1 s’est diversifiée, mais pour se diversifier comme pour avoir plus de notoriété – et la F1 a du mal avec cela en ce moment -, vous devez opter pour une approche légèrement différente. Et vous devez aussi être plus équitable en termes de distribution. »
Martin Whitmarsh s’investit désormais dans le monde de la voile, où il semble par ailleurs se trouver à son aise : « Je suis très heureux de m’y impliquer », a-t-il confié. Dans le monde de la Formule 1, Adrian Newey, l’ingénieur vedette de Red Bull, n’a d’ailleurs jamais caché son attirance pour l’America’s Cup. « Je pense que comme d’autres sports souffrent en ce moment, c’est une formidable opportunité pour l’America’s Cup de s’implanter et de se développer réellement », a conclu Martin Whimarsh, qui ne regrette visiblement pas ni d’avoir quitté la F1, ni d’avoir quitté McLaren.