Mexique - Course : Rosberg est toujours debout

Pour la première fois depuis plus de deux décennies, la Formule 1 revenait au Mexique. Enfin ! Serait-on tenté de dire, tant le soutien du public, venu en nombre dès vendredi, fut sans conteste le plus impressionnant de la saison. Le favori de la foule se nommait bien entendu Sergio Perez, le seul natif à prendre le départ… Le pilote Force India pouvait ressentir autant de pression que de fierté devant un tel soutien.

Sur la piste, la température approchait les 55°C, un record ce week-end. De quoi éprouver les freins, voire remettre en cause la stratégie à un seul arrêt adoptée par la plupart des ingénieurs ? L’affaire s’annonçait alléchante… De même, la longue ligne droite après le départ (1,2 km) promettait des aspirations entre coéquipiers, comme, au hasard, entre Nico Rosberg, le poleman, et Lewis Hamilton, le champion du monde.

A noter que les trois derniers de la grille (trois champions du monde… pénalisés pour changements de moteur), Alonso, Räikkönen et Button étaient les seuls à partir en pneus mediums.

Cette fois-ci, Nico Rosberg réussit à conserver sa première place au premier virage ! Lewis Hamilton était moins bien parti. Tout s’effondra déjà pour Sebastian Vettel, victime d’une crevaison après une touchette avec Daniel Ricciardo. L’Allemand rentrait dans les stands : commençait pour lui une course de remontée… Fernando Alonso, une nouvelle fois trahi par son unité de puissance Honda, devait quant à lui mettre déjà pied à terre. De dépit, il en jeta ses gants.

LAP 1/71: Rosberg gets a good start and holds off Hamilton...Vettel down to last place after a puncture #MexicoGPpic.twitter.com/ujKau54xGU

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Au 5ème tour, le top 5 était donc le suivant : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Ricciardo, Bottas. Les Toro Rosso boys étaient une fois de plus bien partis (Verstappen 6e, Sainz 8e).

La température des freins, sur cette piste brûlante en haute altitude, était un dossier épineux pour la plupart des pilotes. Dès le 4ème tour, l’on avertit Kimi Raikkonen, en bataille en milieu de peloton, d’un peu plus ménager sa monture. On voyait encore Lewis Hamilton se décaler légèrement par rapport à Nico Rosberg pour refroidir sa monoplace.

Dès le 9ème tour, Valtteri Bottas s’arrêta aux stands. Le Finlandais était bloqué derrière Max Verstappen et visait probablement l’undercut… Il allait donc soit faire le restant de la course en mediums soit s’arrêter une deuxième fois. Un tour après, Nico Hulkenberg et Felipe Massa faisaient les mêmes choix. Toutes ces voitures pourraient s'appuyer sur une solide vitesse de pointe…

SPEED TRAP (LAP 8/71): Both @WilliamsRacing flying... @MassaFelipe19 clocking 227 mph #MexicoGP#F1pic.twitter.com/jKJWTOd8wv

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Les deux Ferrari, pendant ce temps, continuaient leur remontée. Kimi Raikkonen était déjà rentré dans le top 10, tandis que Sebastian Vettel revenait à grandes enjambées sur Carlos Sainz, pour lui disputer la 12ème place. L’Allemand pouvait nourrir des regrets : il tenait le même rythme que les Mercedes… Les Flèches d’Argent, d’ailleurs, étaient toujours facilement en tête ;Nico Rosberg, plutôt en verve, réussissait à maintenir son coéquipier au-delà de la seconde et demie.

Au 15ème tour, le top 5 était le suivant : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Ricciardo, Verstappen.

Visiblement trop à l’attaque, Sebastian Vettel partit en travers au dix-huitième tour. Le quadruple champion du monde était arrivé bien trop vite dans une courbe à gauche… et devait, une fois de plus, refaire son retard. Le dérapage causa un plat sur un pneu de l’Allemand qui s’en rendit compte immédiatement. Mais après avoir déjà ravitaillé en début de course, un nouvel arrêt fut exclu… En somme, une course à oublier pour lui.

LAP 18/71: First a puncture, now a spin for Sebastian Vettel - just as he was flying through the field #MexicoGPpic.twitter.com/CF4ibGFMTp

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Au 22ème tour, la Finlande plongea soudainement dans les soubresauts de la guerre civile. Comme en Russie, Valtteri Bottas et Kimi Räikkönen s'accrochèrent. Pour le pilote Ferrari, qui était revenu à 20 secondes du troisième, Daniil Kvyat, la course était terminée. Qui était coupable ? Difficile de le dire… Valtteri Bottas voulut doubler Kimi Räikkönen dans une nouvelle manœuvre osée, mais Kimi Räikkönen ne lui laissa pas non plus le moindre espace… Ce nouvel incident de course était aussi dramatique qu’inattendu.

YELLOW FLAG...

It's Raikkonen and Bottas again...

#MexicoGPpic.twitter.com/AoRh5L7jRs

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Quelques tours plus tard, les ennuis continuèrent pour Ferrari et Sebastian Vettel... Encore à l'attaque après ses deux mésaventures, l'Allemand était bloqué derrière la Lotus de Pastor Maldonado. Il passa à l'intérieur... mais arrivé trop vite, dut faire un peu de hors-piste et laissa le Vénézuélien regagner quelques secondes d'avance. Sa Ferrari était pourtant diablement compétitive ce jour. Quel dommage !

Au 30ème tour, le top 5 était le suivant : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Bottas, Massa. Nico Rosberg, le poleman, gérait une avance de trois secondes sur son coéquipier. Daniil Kvyat avait creusé un écart de près de sept secondes sur Daniel Ricciardo et impressionnait les observateurs.

A la lutte avec Sergio Perez pour conserver sa 9e place, Carlos Sainz manqua son freinage et tira tout droit, coupant à travers le gazon. Par cette manœuvre, le jeune espagnol gagna quelques secondes, à la grande incompréhension de la gloire locale… Cependant le pilote Toro Rosso, peu enthousiaste à l’idée d’écoper d’une pénalité de cinq secondes, laissa ensuite passer Sergio Perez dans le magnifique stadium du circuit. S’ensuivit bien entendu une farouche clameur dans les travées.

Arrivés au quarantième tour, Sebastian Vettel comme Daniel Ricciardo mentionnèrent la présence d’un débris sur la piste. L’Allemand, à un tour des Mercedes, comme l’Australien, distancé par son coéquipier, n’avaient bien entendu à l’esprit que la sécurité et non la Voiture de Sécurité.

Parmi les luttes à suivre dans ce Grand Prix plutôt calme, il ne fallait pas manquer les batailles Red Bull – Williams et Force India – Toro Rosso. Valtteri Bottas émargeait à deux secondes seulement de Daniil Kvyat, tandis que Sergio Perez, 9e comme au départ, essayait de remonter sur Max Verstappen.

Au 45ème tour, le top 5 était le suivant : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Bottas, Massa.

LAP CHART (LAP 40/71): @LewisHamilton & @nico_rosberg exchange XX - who said there's no love lost between them, eh?! pic.twitter.com/PgGFPYX7nz

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Au 47ème tour, Nico Rosberg était arrêté par son stand pour chausser, contre toute attente, des pneus mediums. L’usure de ses pneus avait déjà posé problème lors du premier relais. Mercedes jouait donc la stratégie à deux arrêts. Lewis Hamilton ne voulut cependant pas s’arrêter une deuxième fois, conscient de l’avantage qu’il avait alors acquis sur son coéquipier. Après quelques hésitations, quoique visiblement mécontent, il obtempéra finalement, convaincu par son ingénieur de piste qu’il en allait de la sécurité…

Les pilotes Williams, qui s’étaient arrêtés en début de Grand Prix, étaient pourtant restés sur une stratégie à un seul arrêt. Mal en prit visiblement à Felipe Massa, à l’agonie avec ses pneumatiques, et contraint de céder sa 5ème place à Daniel Ricciardo. Plus bas dans le classement, Max Verstappen, 8e, se manqua quelque peu à l’entrée du stadium et ouvrit ainsi la porte à Sergio Perez.

Au 52ème tour, le chemin de croix se poursuivit de plus belle pour Sebastian Vettel et Ferrari ! L’Allemand avait désiré une Voiture de Sécurité, ce fut finalement lui qui le causa… Vettel était à nouveau sorti au virage numéro 7, pour cette fois-ci taper assez violemment avec sa Ferrari. La Scuderia reviendrait donc du Mexique avec un zéro pointé.

La Voiture de Sécurité bouleversa les stratégies des équipes. La plupart des pilotes rentrèrent aux stands. Massa fut ainsi rappelé, mais pas Bottas, même si ses pneus étaient en souffrance. Sergio Perez, arrêté bien plus tard en course, choisit lui aussi de rester sur la piste. C'était semble-t-il un mauvais choix car comme Bottas, le Mexicain, qui restait de surcroît derrière Nico Hulkenberg, était le seul du top 10 à être encore en pneus tendres. Pendant ce temps, les trois secondes de Nico Rosberg étaient réduites à néant, et Daniil Kvyat, troisième en pneus tendres alors que les Mercedes restaient en médiums, pouvait même devenir une menace.

AUSTRALIA, 2006: The last time both Ferraris failed to finish in the same race #MexicoGPpic.twitter.com/bC7sOMSnhE

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Au restart, Nico Rosberg, trop prudent, laissa revenir Lewis Hamilton dans ses roues. La bataille pour la victoire s’annonçait tendue… Comme à Austin, Nico Rosberg était sous pression… et il faillit craquer ! L’Allemand tira un peu tout droit à un virage, mais put cette fois-ci conserver l’avantage. Valtteri Bottas profita quant à lui de sa puissance moteur pour s’offrir Daniil Kvyat et la troisième place, malgré ses pneus plus usés.

Les freins de la Sauber de Felipe Nasr ne purent visiblement résister à la cadence du restart : le Brésilien gagna une échappatoire pour regarder une fin de course sous tension.

Au 60ème tour, soit onze tours avant le drapeau à damiers, le top 5 était : Rosberg, Hamilton, Bottas, Kvyat, Ricciardo.

WILLIAMS TO MASSA: "Both these Red Bulls are vulnerable" #MexicoGPpic.twitter.com/fXatd1KJ6s

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015

Cependant Nico Rosberg garda jusqu'au bout une avance construite depuis la première seconde de la course : l’Allemand remporta donc une victoire totalement méritée après avoir géré le cas Hamilton. Moralement, ce succès valait cher.

Finalement 3e malgré un accrochage avec Kimi Raikkonen et des pneus plus usés, Valtteri Bottas pouvait grandement se satisfaire d’un podium inattendu. Felipe Massa n’avait pu doubler les deux Red Bull et finissait donc en 6e place. Sergio Perez concluait son Grand Prix national derrière son coéquipier Nico Hulkenberg, soit à la 8e place. Max Verstappen, 9e, rentrait une fois encore dans les points. Enfin, Romain Grosjean livra une belle résistance dans les derniers mètres de course face à Pastor Maldonado pour ainsi marquer le point de la dixième place.

BREAKING: Nico Rosberg wins the #MexicoGP ahead of Lewis Hamilton (P2) and Valtteri Bottas (P3) pic.twitter.com/pvBwHzmQPC

— Formula 1 (@F1) 1 Novembre 2015