Hamilton vs Rosberg : pression de l'enjeu, un arbitre de plus

Dans à peine une semaine, l’extinction des feux à Austin contribuera aux dernières lignes de l’histoire de cette saison 2016. Mercedes est sûr de conserver ses deux titres Constructeurs et Pilotes, mais le nom du pilote reste encore indécis.
Nico Rosberg est en bonne voie pour inscrire son nom et prénom dans l’histoire. Avec 33 points d’avance sur Lewis Hamilton, à quatre courses de la fin, il est dans une position favorable et dans une bonne dynamique de réussite cette saison. Le Grand Prix de Singapour est ainsi devenue sa course-référence de la saison. Paddy Lowe, l’ingénieur en chef de Mercedes, déclarait à son propos : « Je pense, pour moi, qu’il a franchi un pallier cette saison en améliorant considérablement ses performances en course. » 

Lewis Hamilton triple champion du monde et double tenant du titre n’est pas encore battu. Faisant preuve de malchance mécanique au cours de cette saison, comme lors du Grand Prix de Malaisie, il pourra compter sur son expérience de fin de championnat et son envie de gagner insatiable. Il a déjà réussi à combler un retard de trente-deux points en l’espace de quatre Grands Prix cette saison. En 2008, il devint champion du monde dans le dernier virage du dernier tour au Brésil pour un petit point à la faveur de Felipe Massa. À ce propos, Toto Wolff relatait sur son pilote : « Lewis fonctionne mieux sous pression et avec un objectif. Je n’ai aucun doute sur le fait que la bataille sera intense jusqu’à la fin. »

La Mercedes est la meilleure voiture du plateau, même si elle paraît légèrement moins dominatrice que les deux années précédentes avec un retour de Red Bull. Toutefois, si la fiabilité et la stratégie sont au rendez-vous jusqu'à la fin de la saison, la psychologie sera un facteur ou un arbitre déterminant, outre les autres équipes.

Nico Rosberg est à la recherche d’un premier titre de champion du monde et possède les points du championnat à son avantage. Il lui suffit simplement de toujours se classer deuxième de chaque course si Lewis Hamilton les remportait toutes. C'est aussi l'occasion ou jamais d'être sacré. Les choses peuvent aller rapidement en F1, avec les changements prévus l'an prochain.

De son côté Lewis Hamilton est un compétiteur jusqu’au boutiste, ayant déjà vécu de pareilles situations au championnat. Comme le confiait Allan McNish, sur cette bataille à venir, dans une interview accordé au BBC Sport, la F1 est « un jeu d’esprit » . Beaucoup de pilotes ont perdu des championnats en fin de saison alors qu’ils menaient au score et Lewis Hamilton en fait parti. En 2007, il possédait 17 points d’avance à deux courses de l’arrivée sur Kimi Raïkonnen. Autre exemple de l’histoire récente, en 2010, Fernando Alonso et Mark Webber possédaient huit et quinze points d’avance sur Sebastian Vettel lors de la dernière course.

Autrement dit, chaque Grand Prix est un éternel recommencement, tout peut se passer dans un sens comme dans l’autre. Ce sont des professionnels qui se battent également contre leurs émotions et les enjeux. Rien n’est jamais gagné ni perdu tant que le drapeau à damier n’est pas abaissé.