Toro Rosso rencontre une deuxième partie de saison maussade : le moteur Ferrari, une des causes ?

L’écurie italienne a été créée sur les bases de l’équipe Minardi fin 2005. Elle est surtout connue pour être la dénicheuse de talent de la filière Red Bull, à l’image de Sebastian Vettel quadruple champion du monde et victorieux pour la première fois sur une Toro Rosso en 2008 à Monza.
La preuve s'il en est que la petite écurie a déjà été capable d’avoir une monoplace pouvant être aux avants-postes, dans certaines conditions.
Plus récemment, Max Verstappen offrait à Toro Rosso une quatrième place en 2015 en Hongrie ;et une cinquième place en qualification, cette fois en Espagne. Cette année-là, Toro Rosso termina 7ème du championnat avec un total de 67 points.

Cette saison, Carlos Sainz a réussi à conquérir une 6ème place au Grand Prix d’Espagne.
Mais les choses ont changées. Par-dessus tout, le manque de performance de la petite italienne étonne, et ce depuis le Grand Prix d’Allemagne disputé au mois de Juillet. Elle semble désormais lutter en permanence dans la deuxième partie de grille, comme l'illustre la 13ème (Kyvat) et la 17ème place (Sainz) obtenue par ses deux pilotes il y a deux semaines au Japon.

Il apparaît clairement que les évolutions apportés à partir d’Hockenheim n’ont guère été probantes. À tel point que l’écurie n’a marqué que deux points au cours des six dernières courses depuis ce maudit mois de juillet !

Pour tenter d’expliquer ce triste constat, on peut identifier plusieurs causes. Lorsque les nouveaux éléments ont été introduits, ils n’ont pas obtenu le gain de temps qu’ils espéraient sur la piste. Carlos Sainz précise à ce propos :
« (…) nous ne pouvions pas voir de grosses différences, seulement un dixième de plus ou de moins ».

Après plusieurs essais avec le nouveau et l’ancien châssis, notamment au Grand Prix de Singapour, les ingénieurs et les pilotes en sont arrivés à la conclusion que les évolutions aérodynamiques apportées n’étaient pas la cause du manque de performance de leur monoplace. C’est simplement leurs rivaux qui ont mieux progressé, à l’image de McLaren Honda, maintenant devant eux au général, 6e avec 15 points d’avance.
« Malheureusement pour nous, ce n’est pas la faute de l’ensemble aérodynamique. (...) C’est juste que les autres ont plus améliorés leurs monoplaces et que nous ne sommes pas là où nous aimerions être. » a déclaré à ce titre Carlos Sainz à Autosport.

Autre élément qui pourrait expliquer ce manque de résultat et de performance, le moteur 2015 fourni par Ferrari.
Carlos Sainz déplore ici : « Nous n’avons pas l’unité de puissance capable d’exploiter notre monoplace. »
La Toro Rosso faisait partie des voitures les plus véloces dans les virages rapides en début de saison, à raison d’une conception avec un fort appui aérodynamique. En contre-partie pour compenser la traînée, ils ont besoin de plus de puissance moteur, ce que n’est pas en mesure d’offrir le moteur Ferrari.

En parallèle de ce constat, Marcus Ericsson partageait son inquiétude auprès de Sauber, du fait que cette dernière ait choisi pour la saison 2017 un moteur Ferrari, qui datera donc de 2016.
Il relate à ce sujet : « Quand j’ai entendu la nouvelle, je me suis demandé si c’était la meilleure solution ? Quand vous voyez à quel point Toro Rosso a perdu en performance. »
Toutefois, avec les changements prévus pour l’année prochaine, l’équipe Sauber se veut rassurante sur son choix.

On sait depuis plusieurs mois que Toro Rosso, quant à elle, va délaisser son partenariat avec son homologue italien pour retrouver le motoriste français, Renault l’an prochain avec un moteur 2017.

Reste à savoir désormais, si Toro Rosso sera en mesure avec ses modestes armes, à reprendre du poil de la bête lors des derniers Grands Prix, pour au moins sécuriser cette fameuse 7ème place au championnat constructeur, place qui est la sienne (déjà !) depuis trois saisons.