Renault se noie dans sa stratégie en Chine
F1. Renault disposait d'une belle chance de briller avec la septième place sur la grille de Nico Hülkenberg. Mais la stratégie osée de l'équipe ne s'est pas révélée payante. L'Allemand termine donc 12ème, juste devant son coéquipier, Jolyon Palmer.
En Australie, Nico Hülkenberg a terminé à la porte des points, en 11ème place. Il n'aura pas réussi à débloquer son compteur de points en Chine puisqu'il n'a pas pu faire mieux que 12ème. La faute à une stratégie décalée qui l'a vu plonger dans la voie des stands dès la fin du premier tour pour passer en pneumatiques slicks.
Mais cette stratégie offensive a été réduite à néant par la voiture de sécurité virtuelle mise en place pour permettre l'évacuation de la Williams de Lance Stroll : « Nous avons pris un risque dès la fin de la première boucle en mettant les slicks. La piste était alors sèche partout, à l'exception de la ligne droite des stands. Lorsque j'ai repris la course, Stroll est sorti et cela a provoqué l'intervention de la voiture de sécurité virtuelle. »
Le problème de ces périodes de neutralisation est que les pilotes sont par définition de rouler beaucoup moins vite, ce qui fait baisser la température des pneumatiques. Dans des conditions aussi humides que celles d'aujourd'hui, cela revient à rouler avec des pneumatiques glacés, qui n'ont donc aucune adhérence, comme le regrettait le pilote allemand : « Quand vous ne pouvez pas attaquer dans des conditions humides, vous perdez toute la température des pneus. L'adhérence m'a échappé. C'était comme piloter sur de la glace et je suis parti quelques fois à la faute... À partir de ce moment, la voiture de sécurité virtuelle a ruiné notre stratégie et notre course. C'est dommage, car je crois que la journée aurait vraiment pu nous réussir. »
La course de Nico Hülkenberg fut d'autant plus compliquée qu'il écopa d'une pénalité de 15 secondes pour dépassement sous régime de voiture de sécurité. Il perdit donc encore plus de temps lors de son second et dernier arrêt.
Dans son malheur, l'équipe avait fait le choix d'adopter la même stratégie pour son second pilote, Jolyon Palmer. Celui-ci, relégué en fonds de grille, avait même fait le choix de partir de la voie des stands, directement avec des pneumatiques prévus pour piste sèche. Tout comme son coéquipier, la stratégie n'a pas fonctionné : « C’était une course difficile. Nous avons fait le bon choix en nous arrêtant à la fin du tour de formation, mais j’ai roulé sur une zone humide lors d'une bataille avec une Toro Rosso. Les pneus ont ensuite perdu leur température avec la voiture de sécurité virtuelle. Le premier relais était donc très dur. »
Renault pourra donc se consoler en se rappelant un niveau de performance et de fiabilité intéressant sur un circuit traditionnel, ce qui peut laisser espérer de belles choses pour la suite de la saison.