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Vettel vs Hamilton : le duel tant attendu

F1. Les deux pilotes les plus sacrés de la décennie s'affrontent directement pour l'obtention du titre mondial. Un tournant inédit dans l'histoire récente de la Formule 1.

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© Mercedes- Hamilton et Vettel, pour un premier vrai rendez-vous au sommet /

À l'heure où la Formule 1 fait sa mue, il est bon de compter sur les valeurs sûres. Ingrédient indispensable du show, le duel au sommet écrit les grandes pages de la discipline reine. Pour cela, le match à couteaux tirés entre partenaires de garage se distingue de celui opposant les fers de lance de deux écuries. Et à cet égard, la saison 2017 est en passe de choisir son camp, le second. Même si Bottas reste encore à portée de tir (33 points de retard sur la tête du championnat), Sebastian Vettel et Lewis Hamilton captent la lumière, avec huit victoires cumulées, également répartis sur les onze Grand Prix de cette première partie de saison. Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, l'évolution de leurs carrières respectives n'a jamais abouti à un tel cas de figure !

Deux routes, une même finalité

Arrivés à trois mois d'intervalle en 2007, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton sont les deux références actuelles de la Formule 1. N'en déplaise au valeureux Fernando Alonso (trois fois vice-champion à bord de machines aux performances intrinsèquement inférieures !) ce sont bien ses petits camarades qui ont trustés les honneurs, avec sept titres cumulés lors des huit dernières saisons Le constat est aussi accablant en terme de pole positions ou de victoires remportés, et ce depuis le Grand Prix d'Australie 2007.

PiloteNombre de victoires%/ nombre de Grand Prix
1L. Hamilton5728.64
2S. Vettel4624.34
3N. Rosberg2312.23
4F. Alonso178.72
5J. Button147.45
6K. Raikkonen116.92

(Soit au total : 103 victoires cumulées Vettel-Hamilton en 199 Grand Prix, pour un ratio de 52,98%)

PiloteNombre de pole positions%/ nombre de Grand Prix
1L. Hamilton6733.67
2S. Vettel4825.40
3N. Rosberg3015.96
4M. Webber1310.08
5F. Massa 136.84
6F. Alonso73.59

(Soit un total encore plus impressionnant de 115 pole positions cumulées, pour un ratio de 59,07% !)

Si près, si loin, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton ne se sont donc pas provoqués en duel sur la route du titre. Ceci étant, le jeune protégé Red Bull faillit contre-carrer les plans de l'espoir Mclaren à Sao Paulo, en novembre 2008. Son dépassement à trois tours de la fin avait dépossédé le Britannique quelques instants de la couronne mondiale, sauvé par un Timo Glock au ralenti dans le dernier virage. A ce sujet, Hamilton avait d'ailleurs fait un trait d'esprit, en affirmant à Melbourne que 2017 lui donnerait enfin l'occasion de prendre sa revanche après ce crime de lése-majesté.

Révélation dés son entrée en matière, Hamilton s'est battu pour le titre à bord de sa Mclaren, face à son équipier Fernando Alonso et Kimi Raikkonen, lors de son premier passage chez Ferrari. Vettel gravissait les marches plus patiemment en rejoignant seulement le paddock à Indianapolis, à bord de la BMW laissée vacante par Robert Kubica, violemment accidenté lors de la manche précédente à Montréal.
L'année suivante, Hamilton bataillait encore au sommet, face aux deux Ferrari de Raikkonen, champion sortant et Felipe Massa. Face au Brésilien, il décrocha son premier titre dans les circonstances évoquées ci-dessus. Vettel se " contentait " de rentrer dans le panthéon au titre du plus jeune vainqueur en Grand Prix, après son premier succès surprise sous la pluie de Monza.

Mais dés 2009, changement de décor : Hamilton luttait avec une Mclaren rétive tandis que Vettel émergeait à bord de la première fusée estampillée Red Bull. Son titre de vice-champion n'était qu'un prélude à la razzia effectuée lors des quatre saisons suivantes. Même si Hamilton disposa de beaux atouts, la fiabilité de ses Mclaren le laissa impuissant face à la main-mise de Vettel, couronné à quatre reprises.

L'inter-saison 2013-2014 retournait la hiérarchie une nouvelle fois. Le V8 était remisé au placard. Le V6 hybride surgissait, pour le plus grand bonheur de Lewis Hamilton, passé depuis chez Mercedes. Toujours propulsé par le duo Red-Bull Renault Vettel subissait à son tour de terribles soucis de fiabilité, le poussant à quitter le foyer en fin de saison, pour écrire un nouveau chapitre avec la Scuderia Ferrari. Ses deux premières saisons furent autant de hauts et de bas, ponctués par trois victoires, toutes en 2015, mais aussi par quelques polémiques, comme lors d'un houleux Grand Prix du Mexique disputé roue contre roue face à Max Verstappen en octobre 2016.

Ceci étant, l'entrée dans l'an neuf a ouvert un nouveau chapitre. La SF70-H était bien née et revenait à hauteur en terme
de performance ! Disposant d'un empattement plus court, la nouvelle Ferrari performe dans les virages lents, techniques. A contrario, la W08, toujours fourni par un moteur puissant, garde l'avantage sur des pistes et des virages à haute vitesse. En définitive, la Mercedes ne domine pas dans tout les compartiments du jeu et là est la différence avec les saisons précédentes !

Dés l'Australie, Sebastian faisait chuter Lewis avec un succès stratégique décidé lors du passage par les stands. Hamilton en personne tirait un coup de chapeau à l'égard du travail acharné mené par l'adversaire.
« Cette année, vous allez voir le meilleur contre le meilleur » admettait à cette époque le pilote frappé du numéro 44. Malgré sa victoire en Chine quinze jours plus tard, l'Anglais restait très prudent et beau joueur, constatant que celle-ci fut obtenue à l'issue d'une« bataille intense mais respectueuse ». La quête de ce championnat serait tout simplement « l'une des plus intenses connues au cours de sa carrière » !

Lors du début de saison, Hamilton semblait faire confiance à Vettel pour une lutte acharnée. « Nous sommes des grands garçons. J'ai un respect immense pour lui, c'est même l'un des plus grands que j'ai par rapport aux autres pilotes. »

Interrogé début Juillet par Mark Webber, Vettel restait sur la même longueur d'onde et vantait les mérites d'Hamilton, à une exception près !
« Nous avons couru ensemble en Formule 3 (au cours de la saison 2005 précisément). J'étais dans ma première année, il était dans sa seconde. Tout le monde était époustouflé. Je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de le battre ! Peu importe les conditions, il était toujours devant en train de performer. Et à ce niveau, vous pouvez être bon une journée, mais sur toute l'année, ce n'est plus de la chance. Mais attention, il n'est pas imbattable ! »

Telle une petite pique, cette dernière phrase souligne à juste titre l'ambivalence du rapport Vettel-Hamilton. Et chassez le naturel, il revient au galop : la pression du leadership a provoqué des passes d'armes musclées en cette saison 2017.

La première fut à l'occasion du Grand Prix d'Espagne. Revenu en piste après son arrêt, la Ferrari de Vettel se précipitait pour devancer la Mercedes d'Hamilton dans le premier virage. Sans coup férir, le pilote en rouge retardait son freinage et emmenait la Fléche d'Argent à l'extérieur de la piste. Toutefois cette manœuvre restait vaine puisque Hamilton prenait sa revanche quelques tours plus tard, pour s'adjuger finalement la victoire ! Heureux, le Britannique n'en rajoutait pas et admettait juste que « la course automobile devrait toujours être comme ça » !

Ce n'était que partie remise.

SaisonLewis HamiltonSebastian Vettel
1200780 points (1er, 3 victoires)1 point (16e, 0 victoire)
2200862 points (1er, 4 victoires)6 points (15e, 0 victoire)
3200919 points (8e, 1 victoire)47 points (3e, 2 victoires)
42010157 points (2e, 2 victoires)151 points (3e, 2 victoires)
52011146 points (3e, 2 victoires)234 points (1er, 6 victoires)
62012117 points (4e, 2 victoires)122 points (3e, 1 victoire)
72013124 points (4e, 1 victoire)172 points (1er, 4 victoires)
82014191 points (2e, 5 victoires)88 points (6e, 0 victoire)
92015202 points (1er, 5 victoires)160 points (3e, 2 victoires)
102016192 points (1er, 5 victoires)110 points (5e, 0 victoire)
112017188 points (2e, 4 victoires)202 points (1er, 4 victoires)

Le virage de Bakou

Sans crier gare, le circuit urbain de l’Azerbaïdjan a marqué un tournant. En position de force, la puissance du moteur Mercedes conférait un avantage certain à Lewis Hamilton, qui filait vers la victoire, au-delà des embûches et des nombreuses séquences drapeau jaune/voiture de sécurité. Mais derrière, Sebastian Vettel était en embuscade, avec un moteur usé.

Alors sous le régime de la Safety car, Hamilton se préparait à relancer les hostilités. Vettel restait proche pour ne pas subir un trop fort débours dans la longue ligne droite de départ/arrivée. Peut-être un petit peu trop. Le Britannique choisissait en effet de ne pas accélérer en sortie de virage : la collision entre les deux hommes fut inévitable.
Excédé, Vettel se portait alors à sa hauteur et lui expliquait le fond de sa pensée, par un poing rageur. Les deux voitures se retouchaient de nouveau, dans une scène ubuesque.

La nervosité de l'ex-pilote Red Bull refaisait bel et bien surface, quinze jours après un autre épisode houleux au Canada, percuté par Verstappen au départ. C'était de toute façon trop tard: le mal était fait. D'autant plus que le stop and go de Vettel décidé par les commissaires lui permettait quand même de ressortir devant Hamilton, qui avait du s'arrêter une nouvelle fois à cause d'un appuie-tête défectueux.

En fin de course, Hamilton, calmement, accusait son adversaire sur la place publique.
« Pour être honnête, il s'est discrédité tout seul. Si il veut me prouver qu'il est un homme, je pense qu'il devrait le faire en face à face, en dehors de la voiture. »

Mais pour Vettel, la responsabilité n'était en aucun cas la sienne, du moins à chaud.«  C'est assez évident. Je ne l'ai pas percuté volontairement. Personne ne veut détruire sa course. Je voulais juste lui montrer qu'il n'avait pas le droit de faire ça. » Finalement, la télémétrie lui donnait tort.
Deux semaines plus tard, la salle de presse était comble pour assister à l'explication verbale des deux hommes. Mais l'un comme l'autre se gardait de rajouter de l'huile sur le feu. Comme pour Hamilton :
« Je laisse ça à Bakou derrière moi. On a parlé après la course avec Sebastian, on s’est envoyé des messages le lendemain. J’ai toujours le plus grand des respects pour lui en tant que pilote. Tout ce que je lui ai dit, c’est que je n’ai pas freiné pour le piéger. Je voulais clarifier cette situation. » Mais en lisant entre les lignes, la relation Hamilton-Vettel changeait. Les intentions de gentlemen laissaient la place à une détermination froide, du moins devant les caméras

Impensable en début de saison, Hamilton refusait de serrer la main à Vettel dans une mise en scène orchestrée par Davide Valsecchi lors de l'interview post-qualifications. Même si la vérité en off était toute autre...


Perspectives pour la fin de saison

Alors que le championnat reprend ses droits ce week-end, la lutte ne fera que s'intensifier. La configuration des deux prochaines circuits confirme cette hypothèse. La Mercedes est la favorite de l’enchaînement à haute vitesse Spa-Monza. Et si Hamilton gagne les deux courses il reviendra -au pire- à hauteur de Vettel au classement général. A plus long terme encore, l'Allemand sera aussi sous pression. Ayant utilisé ses quatre moteurs alloués, il peut déjà s'attendre à recevoir des pénalités sur la grille en fin de saison. Dans cette optique, Hamilton sera aussi aidé par un Bottas performant, qui devra certainement rendre l'ascenseur de la dernière arrivée en Hongrie.

Cette année, la Formule 1 est donc en passe de rallumer la flamme. Celle des grandes batailles du passé, opposant les deux illustres pilotes de la décennie. Pour l'un comme pour l'autre, le challenge est à la hauteur des attentes. Chic, la rentrée est en vue !


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