Karthikeyan sera-t-il titulaire à domicile ?
F1. Suite à son rapide remplacement chez HRT au profit du jeune Daniel Ricciardo, le pilote indien Narain Karthikeyan espère retrouver au plus vite le baquet de sa F111 n°22... sans doute à l'occasion du Grand Prix d'Inde.
Début 2011, Colin Kolles avait flairé la bonne affaire pour l'écurie dont il est actuellement le directeur, Hispania Racing Team. En effet, il avait convaincu Narain Karthikeyan de rejoindre les rangs de la petite structure espagnole. C'est un pilote qu'il connaît relativement bien pour l'avoir embauché chez Jordan, lors de ses débuts.
Personne ne s'attendait à un retour de l'indien (on ne l'a pas vu en Formule 1 depuis 2005 !) : il n'est plus tout jeune (34 ans), a souvent eu du mal à convaincre dans cette catégorie (5 maigres points récoltés à Indianapolis en 2005, course sabotée par le forfait de 14 autres pilotes), et a mené une campagne 2010 peu probante pour espérer une place de titulaire en Formule 1 (quelques courses en NASCAR et Superleague...).
Mais pour Kolles, le but est ailleurs... Karthikeyan présente en effet l'avantage considérable d'apporter des subsides de Tata, le conglomérat industriel indien, notamment acheteur des marques Jaguar et Land Rover. Ceci n'est donc pas négligeable pour la petite équipe basée à Madrid, alors en manque de moyens. Il faut aussi prendre en compte la venue rapide du premier Grand Prix d'Inde (30 octobre).
Satisfaction supplémentaire : Karthikeyan est soutenu par le promoteur du GP, Jaypee Group, qui a versé l'équivalent de 400 000 à 500 000 € pour permettre au pilote de courir sur ses terres. Il pourra également compter sur l'appui récent d'un tout nouveau commanditaire : Hero Motors, premier constructeur de deux-roues au monde.
L'écurie HRT devrait donc lui céder le baquet de Tonio Liuzzi, en l'espace d'une course. 65 000 personnes sont prêtes à débourser entre 38 et 532 € pour soutenir leur poulain, qu'ils proclament volontiers "Indien le plus rapide du monde". A l'occasion de cette course inaugurale, Karthikeyan espère se refaire une réputation dans le paddock, et ainsi s'assurer un avenir en Formule 1 durable. Le poids financier de son sponsoring constitue, en tout cas, un indéniable atout...
Enfin, il n'est pas impossible que Karun Chandhok (également ancien de chez HRT), se montre à nouveau au volant de la Lotus T128 (qu'il a piloté en Allemagne), à l'occasion de son Grand Prix national. Mais il faudrait toutefois qu'il trouve un sponsor capable d'offrir 500 000 € au Team Lotus, et que l'équipe malaise lui renouvelle sa confiance.
Si ces conditions sont réunies, il y aurait alors 2 pilotes indiens sur le circuit de Buddh.