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Newey : "Un énorme défi de rester au sommet"en 2012

F1. L'ingénieur de Red Bull se tourne vers 2012 où il s'attend à devoir faire face à de nouveaux défis et revient sur son parcours au sein de l'écurie autrichienne en livrant quelques ingrédients de la recette qui fait son succès et celui de Red Bull.

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© GEPA /

A l’occasion du Grand Prix de Corée du Sud, Red Bull a signé son deuxième titre constructeur consécutif, grâce à un Sebastian Vettel plus en confiance que jamais et à une RB7 redoutable, designée par le talentueux Adrian Newey. La possibilité de voir l’association Red Bull/Vettel/Newey dominer la Formule Un à l’image de la Scuderia Ferrari et sa dream team au début des années 2000, a suscité et suscite encore de nombreuses discussions et parfois même de l’inquiétude.

Maintenant assuré des deux titres et ne finissant la saison que pour la gloire des records qui restent à la portée de Vettel et de Red Bull, Adrian Newey peut enfin se tourner sur le projet 2012 qui soumettra son génie à de nouveaux défis : « L’interdiction du diffuseur soufflé est un grand changement. Ça a un impact fondamental sur l’aérodynamique de l’auto. C’est un énorme défi pour rester au sommet. La RB7 a été plus ou moins conçue dès le début avec cette position des échappements. Tout le monde, à l’exception peut-être de Ferrari – quoique – a copié ce que nous avons fait. Qu’ils en aient tiré autant avantage que nous, qui avons conçu la voiture autour, reste difficile à savoir » peut-on lire dans les colonnes du Telegraph.

Toujours est-il que le Britannique – qui n’était pas en Corée pour cueillir la juste récompense de son travail, mais bien à l’usine de Milton Keynes pour travailler sur la RB8 - a toujours su innover et trouver de nouvelles solutions, au point de promettre une RB8 étonnante pour laquelle Helmut Marko assurait qu’il disposerait d’autant de temps que nécessaire pour la développer. Il faut dire qu’Adrian Newey s’est forgé une solide réputation et après avoir gagné à de nombreuses reprises avec Williams et McLaren, s’est imposé comme une des références dans l’Histoire même de la Formule Un. Ainsi, sa décision de quitter McLaren où il disposait pourtant de précieuses garanties, pour rejoindre, en 2006, la jeune écurie Red Bull, en avait surpris plus d’un qui y voyaient là un pêché d’orgueil si ce n’est le chant du cygne : « Rejoindre Red Bull a été une grande aventure. Les gens pensaient que j’avais perdu la tête cette fois et que j’étais trop ambitieux, mais c’était une telle atmosphère. Evidemment, je suis venu avec l’aspiration et l’espoir que nous pourrions gagner des courses et, peut-être même des championnats. C’est pour ça que vous êtes en Formule Un. Cependant, c’est une chose d’espérer que ça arrive, et c’est tout autre chose d’y arriver. C’est ce qui a été si spécial l’an dernier. Nous avions eu une bonne année en 2009 aussi mais pas suffisamment pour être champions. Je pense qu’il y avait quelques personnes qui pensaient que ça ne serait qu’un mirage et qu’on disparaîtrait, mais grâce au dur travail de chacun, à leur dévouement et leur énergie, nous avons réussi à confirmer » raconte Newey dans une interview publiée sur le site officiel de l’écurie autrichienne.

L’ingénieur britannique est également revenu sur son travail, son approche de la conception d’une monoplace de Formule Un et plus précisément sur sa capacité à s’adapter à de nouvelles réglementations : « Avant tout, ça dépend si vous devez vous adapter à de nouvelles règles ou pas. Nous avons eu de gros changements début 2009, ce qui oblige à repartir d’une feuille blanche, à renouveler son approche, à essayer de penser à ce qu’implique la règlementation et aux meilleures solutions pour y répondre. On essaie d’éviter les préconçus et de travailler à partir des principes de base. C’est comme ça qu’est née la RB5. Les deux voitures suivantes en ont été des évolutions. Heureusement, c’était une voiture saine que nous avons pu faire évoluer. Il y a eu de grands changements de règlementation depuis, mais c’était des changements que nous avons pu intégrer sur le concept de 2009. C’est 95% de sueur et 5% d’inspiration. Il s’agit juste de faire évoluer la voiture au sens darwinien du mot : la regarder, la critiquer, déterminer ce qu’on pourrait améliorer et ensuite essayer de la rendre un peu meilleure. »

Considérer sa voiture comme perfectible, telle est sans doute l’une des forces d’Adrian Newey qui avoue que ses idées viennent parfois à la suite d’une certaine forme de frustration, du sentiment qu’il y a une meilleure solution possible : « Personnellement, je pense souvent que je suis bloqué, dans ce cas, je m’arrête et je fais autre chose. Je peux laisser ça de côté une journée, une semaine, un mois, mais le cerveau est une chose incroyable. Ces problèmes sombrent dans l’inconscient et puis, alors que vous faites quelque chose d’anodin, comme prendre une douche ou un truc comme ça, l’idée surgit et il faut se précipiter pour la travailler et faire quelques croquis sur la planche à dessin. Après, seulement, arrive la décision. Ça ne sert à rien d’avoir ces idées si elles ne rendent pas la voiture plus rapide. On voit tellement de gens arriver avec leurs idées dont ils sont naturellement fiers mais qu’ils n’abandonneront pas même quand ça devient évident que ça n’est pas la bonne solution. Il doit y avoir une combinaison entre la fibre artistique et les lois de la physique qui doivent travailler en synergie pour s’assurer qu’on ne reste pas sur une idée qui s’avèrera être nulle. »

Car le verdict final vient de la piste, lorsque la voiture fait ses débuts lors des essais hivernaux : « Il y a de la nervosité quand l’auto fait ses premiers tours. Évidemment, vous avez les chiffres de la soufflerie, vous avez fait vos recherches, donc vous savez, en principe, comment elle va se comporter. Vous ne savez cependant pas si ça suffira par rapport à la concurrence parce que vous ne savez pas ce qu’ils ont fait durant l’hiver. Mais, de façon plus immédiate, quand la voiture fait ses premiers tours de roue, il y a toujours cette inquiétude de savoir si elle se comporte comme en soufflerie ou s’il n’y a pas un loup. Prenez l’exemple de la voiture de l’an dernier, la RB6, quand elle a roulé pour la première fois sur piste humide, à Jerez. Au début, la voiture ne se comportait pas bien du tout, nous avons eu quelques problèmes avec et je me suis dis que la saison risquait d’être longue, mais maintenant nous avons les outils de recherche pour ça, si nous les utilisons avec sagesse, nous pouvons corriger les petits problèmes et continuer. »

Rentre alors en ligne de compte le pilote et, à cette occasion, Adrian Newey souligne la qualité des retours formulés par Mark Webber et Sebastian Vettel. Il salue d’ailleurs, comme il a déjà pu le faire par le passé, le dévouement et la maturité du double champion du monde allemand : « Avant tout, Sebastian ment complètement sur son âge. Il a une expérience et une maturité qui est assez stupéfiante. Mais il y travaille dur aussi et il garde énormément les pieds sur terre, il est très dévoué à la compréhension de sa voiture et de son propre pilotage. Il passe beaucoup de temps le soir à étudier ça. J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’il conduit la voiture, il apprend quelque chose de nouveau. C’est une petite éponge, c’est rafraîchissant pour tout le monde. »

Il ne reste donc plus qu’à attendre les prochains essais hivernaux pour connaître le verdict de la piste et savoir si l’écurie Red Bull saura maintenir son hégémonie technique et pourra porter Sebastian Vettel vers de nouveaux sommets ou permettre à Mark Webber d’inscrire à son tour, son nom en lettres d’or dans l’Histoire de la discipline.

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