La FOTA au bord de l'implosion
Les tensions au sein de la FOTA ne cessent d'augmenter et si avec les déclarations récentes de Christian Horner, Stefano Domenicali et Ross Brawn qui pensent que la FOTA et le RRA - accord sur la limitation des dépenses - sont à "un carrefour" de leur existence. Et si aucun accord n'est trouvé entre les équipes, la FOTA pourrait même perdre plusieurs importants membres comme Ferrari ou Red Bull.
Depuis l'annonce d'un possible dépassement du RRA - Resource Restriction Agreement - par Red Bull, les tensions montent entre certains membres de la FOTA - l'Association des Ecuries de Formule Un. L'écurie autrichienne a démenti tout dépassement du RRA. Mais au-delà de ce possible dépassement ou pas, c'est tout le RRA lui-même qui pourrait être remis en cause.
Les différents patrons d'équipes - hormis Colin Kolles de HRT, l'équipe espagnole ne faisant plus partie de la FOTA - se sont rencontrés en Corée du Sud mais selon Autosport, cela n'a pas été suffisant pour trouver un accord sur le respect du RRA et une nouvelle réunion devrait se tenir lors du Grand Prix d'Abou Dhabi dans un mois.
Ross Brawn pense que le RRA est à un moment clé de son existence, car la plupart des équipes sont largement en-dessous du seuil fixé mais que les trois ou quatre équipes de pointe peuvent flirter avec cette limite voir même la dépasser.
«Je pense que de notre côté, nous respectons le RRA mais je pense que nous sommes à un carrefour, je pense que nous sommes à un carrefour, parce que cela commence à toucher les trois ou quatre équipes qui doivent contrôler leurs ressources pour respecter (le RRA). Je pense qu'il y a sept ou huit équipes pour qui le RRA ne signifie rien parce qu'elles seront toujours très en-dessous de la limite,» a confié Ross Brawn en Corée.
«Nous sommes désormais à un stade où les objectifs que nous avions fixés commencent à être limites pour trois ou quatre équipes et c'est là que la controverse commence et nous n'avons pas encore suffisamment bien structuré les contrôles et les vérifications pour que tout le monde soit serein et cela conduit à des insinuations et à des accusations.»
Ross Brawn a tout de même tenu à dire qu'il était en faveur d'un tel accord afin de limiter les coûts engagés par les différentes équipes mais qu'il fallait faire plus pour vraiment rendre le RRA efficace.
«Nous sommes totalement en faveur du RRA, mais selon nous, cela doit être plus robuste dans la manière dont les choses sont contrôlées et vérifiées, parce que c'est une différence qui joue sur la performance. Vous ne pouvez pas nier qu'une équipe qui dépensera cinq millions de plus chaque année aura un avantage sur une équipe qui ne le fait pas, et il faut donc que tout soit bien contrôlé, très bien vérifié et il faut une référence qui soit la même pour toutes les équipes, sinon il n'y aura aucune garantie de parité, et je pense que pour nous, le RRA est à un carrefour,» a ajouté le directeur de l'écurie Mercedes GP.
Mais la vraie polémique sur l'avenir de la FOTA est arrivée par l'intermédiaire du trouble-fête habituel, la Scuderia Ferrari et Stefano Domenicali plus précisément. Le directeur de l'écurie italienne a suggéré que les équipes devaient se poser la question de l'utilité de la FOTA, encore plus après un tel désaccord.
«Nous sommes tombés d'accord pour continuer les discussions à Abou Dhabi pour nous assurer qu'une solution, une solution finale, sera prise. De plus, ce que nous disons c'est si cette méfiance met fin à la FOTA, alors à quoi sert la FOTA ? Nous savons pourquoi la FOTA a été créée, et nous devons maintenant comprendre si la FOTA est toujours utile. Quels sont les objectifs futurs de la FOTA, s'il y a un avenir pour la FOTA ?,» a confié Stefano Domenicali à Autosport.
Christian Horner, le directeur de l'écurie Red Bull, a abondé dans le sens de Domenicali, il a confié en Corée que quelque chose devait être fait pour définir les objectifs de la FOTA, sans quoi l'équipe pourrait se retirer.
«Je pense que la FOTA est à un carrefour où nous avons besoin de gérer des problèmes clés pour avancer ou nous arrêterons. C'est aussi simple que cela. Les problèmes principaux sont bien évidemment les Accords Concorde, la direction qu'ils prennent, et le RRA. Si nous ne sommes pas capable de trouver un accord au sein de la FOTA sur cela alors quel est l'intérêt de la FOTA ?,» a confié Christian Horner à Reuters.
Mais malgré ces distensions internes, Martin Whitmarsh, le directeur de l'écurie McLaren qui officie aussi en tant que Président de la FOTA, s'est voulu rassurant sur l'avenir de l'association.
«Non, je ne suis pas (inquiet quant à l'avenir de la FOTA). Je pense que la FOTA est une association qui a des réunions privées et je ne pense pas que j'ai souvent, j'espère même jamais, parlé de ce qu'il se disait pendant ces réunions. Ce serait mal de le faire. Nous ne sommes pas une machine à faire des communiqués, nous sommes là pour faire avancer les choses. La FOTA devrait être très fière de ce qu'elle a réussi à faire jusqu'à présent. Nous ne pouvons réussir à faire que ce que veulent nos membres et je pense qu'il y a encore du travail à faire pour que nous puissions jouer un rôle important dans ce sport, mais nous allons continuer à aller de l'avant,» a confié Martin Whitmarsh à Autosport.
Même si Whitmarsh reste confiant pour l'avenir, Ferrari, Red Bull et Mercedes semblent vraiment décidées à faire bande à part si aucun accord n'est trouvé dans les semaines à venir. Et ces tensions au sein de la FOTA pourraient être une aubaine pour un autre acteur du Formula One Circuit, Bernie Ecclestone, qui serait ravi de pouvoir diviser les équipes pour mieux régner.
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